Une vie gâchée

J’ai été violée à 10 ans par mon grand-frère. J’ai oublié ce qu’il s’était passé pendant 4 ans. Quand ça m’est revenu, j’étais dans une phase de déni, j’ai essayé d’oublier pendant 4 ans, sans parler de la culpabilité qui m’a rongé de l’intérieur durant tout ce temps. Cette année, à 18 ans, je l’annonce à mes parents. Ils tombent de haut et ils s’en veulent de n’avoir rien vu. Ils comprennent enfin mon changement brutal de comportement et toutes les conneries que j’ai pu faire ces dernières années. Mes parents me poussent à aller voir un thérapeute parce que l’air de rien ça m’a lourdement impacté. Ça m’a soulagé de briser le silence mais je suis en colère, mon agresseur s’en tirent les mains dans les poches. Pour mes parents c’est de l’histoire ancienne, une erreur de jeunesse. « Il ne faudrait pas porter plainte ! Ah non t’imagine ce que la famille et les gens vont penser ? Et puis tu ne vas pas gâcher la vie de ton frère quand même ».
Ah bon c’est donc lui la victime dans toute cette histoire. C’est pathétique. Pourtant je me souviens qu’un jour devant les infos, ma mère a lancé un « faudrait les castrer ou encore rendre légale la peine de mort pour ces violeurs d’enfants »
Facile à dire quand on pense que ça n’arrivent qu’aux autres. Quand la réalité vous tombe dessus, ça remet les idées en place hein ? Depuis que je leurs ai dit on en a plus jamais reparlé.
Je suis condamné à souffrir en silence dans cette famille. Mon frère est heureux, il fait des études, à une copine, des amis, un avenir tout tracé quoi.
Pour ma part, j’ai arrêter l’école, je suis en dépression et je n’ai plus personne à part mes parents qui nie la source des mes problèmes. J’en arrive à me dire que dans la vie, il vaut mieux être agresseur qu’agressé quand il s’agit de violences sexuelles.
Le sujet est tellement tabou que quand ça nous arrive on se sent si seule 🙁

Veuillez remplir les champs obligatoires



6 Commentaires

  1. jamie

    non tu n’es pas seule car on t’écoute désormais … cela marque pour toute la vie c’est sur!!! peux tu changer de ville? te rendre utile autrement, t’engager dans la police et apprendre à manier une arme …

    • auboutdemavie

      je compatis à ta souffrance du coup j’ai juste une chose à te dire ( n’écoute pas tes parents qui veulent juste protéger leur image . au lieu de te protéger toi et t’aider à faire le deuil de cette terrible épreuve que tu as du traverser étant enfant .. c’était ton grand frère !!!il se devait de te protéger et pas te détruire et abuser de toi !!alors dénonce le !!! c’est le seul moyen que tu as pour en finir avec tout cette horreur .. ce que ton frère t’a fait subir est immonde .. il mérite d’aller en prison
      le mot de la fin te revient
      courage

  2. Akai

    Oui ici, on se sent moins seule c’est vrai.

    Non je ne peux pas changer de ville.
    Je vis encore chez mes parents.
    Je suis incapable de mener une vie normale.
    Travailler, étudier, sortir…. ce n’est plus possible.
    Je passe mon temps à dormir pour oublié ma vie minable.

    • clo

      Akai, il faut que tu te sortes de là. Il faut que tu t’éloignes de cette famille qui te fait du mal, que tu trouves de l’aide pour pouvoir relancer ta vie. Je te jure que tout est possible même si parfois il faut passer par de la galère avant de pouvoir trouver une stabilité financière, émotionnelle… mais t’éloigner de la source est primordial, ainsi que t’entourer de personnes qui te veulent réellement du bien. Appelle une association pour les femmes victimes, elles sauront te rediriger, il faut que tu trouves un soutien psychologique, des moyens de reprendre tes études, ailleurs, des financements et autres aides sont envisageables. Ca en vaut le coup, ne te laisse pas tomber !! tu mérites la meilleure vie possible!

  3. Zaza7

    Tu es majeure, tu devrais porter plainte contre ton frère, c’est important pour arriver à te reconstruire!

  4. Akai

    Merci pour vos réponses.

    Je pense de plus en plus à m’en aller mais devenir indépendante me paraît impossible.
    Je n’ai plus aucune estime de moi-même.
    Je pense que je ne vaux rien et n’intéresse personne.
    Je me sens à ma place nul part.

    Je n’ose pas porter plainte, ça sera sa parole contre la mienne, je n’ai aucune preuve.
    Et puis quand j’entends que les victimes doivent subir un parcour du combattant sans savoir si leurs plainte aboutira, je me dis qu’il ne vaut mieux pas m’enfoncer davantage.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *