Une vie détruite à seulement à 12 ans

Chaque fois que je repense à ces moments-là, une peur profonde et troublante m’envahit, comme une vague déferlante qui ne cesse de revenir, me submergeant dans une angoisse que je ne peux pas contrôler. Dans les vestiaires du gymnase, le bruit des douches qui coulent et les rires des autres élèves résonnaient autour de moi, mais tout cela semblait si loin, si éloigné de ma réalité, comme si j’étais dans un monde à part. Je me sentais piégée, comme si j’étais enfermée dans une bulle, isolée du monde extérieur, et je ne savais pas du tout comment échapper à cette réalité qui était devenue terrifiante pour moi.
À seulement 12 ans, j’étais déjà submergée par des émotions que je ne savais pas comment gérer. Je me suis souvent demandé si j’aurais dû en parler à quelqu’un, à un adulte ou même à un ami, mais la honte et la peur de ne pas être crue me paralysaient et m’empêchaient de prendre la parole. Les mots restaient bloqués dans ma gorge, comme s’ils avaient peur de sortir. Je me sentais si seule dans ma douleur, comme si personne ne pourrait jamais comprendre ce que je vivais vraiment.
Les jours passaient lentement, chaque minute se transformant en une éternité, et ce poids lourd sur mes épaules était devenu une constante dans ma vie, un compagnon silencieux que je ne pouvais pas quitter. J’ai commencé à me renfermer sur moi-même, à éviter les activités sportives, à m’isoler des autres. Les cours de gym, qui avaient toujours été une source de plaisir pour moi, sont devenus des lieux de souffrance. Je cherchais toutes les excuses possibles pour ne pas y aller, prétextant des maux de ventre ou des problèmes de devoirs, mais au fond, je savais que c’était ma peur qui me retenait.
C’était un véritable combat quotidien, une lutte acharnée contre un souvenir qui ne voulait pas s’effacer. Chaque fois que je voyais le gymnase, mon cœur se serrait et je sentais une boule d’angoisse se former dans ma poitrine. Je savais que je devais faire face à cette douleur, mais je ne savais pas comment. J’observais les autres enfants s’amuser, rire et jouer, et je me demandais pourquoi je ne pouvais pas ressentir la même chose. La jalousie me rongeait, et je me demandais si je serais un jour capable de retrouver cette insouciance que j’avais perdue.
Avec le temps, cette lutte intérieure a commencé à affecter tous les aspects de ma vie. Mes notes à l’école ont commencé à chuter, mes relations avec mes amis se sont distendues, et je me sentais de plus en plus seule. Même les moments où je devrais être heureuse, comme les anniversaires ou les fêtes, étaient teintés d’une mélancolie sourde que je ne pouvais pas ignorer. La vie continuait autour de moi, mais je me sentais comme un spectateur, incapable de participer pleinement à ce qui se passait.
Chaque nuit, je m’endormais en espérant que le lendemain serait différent, que j’aurais le courage de parler, de partager ce que je ressentais. Mais au matin, la peur revenait, tout aussi forte, et je restais prisonnière de mes pensées, de mes souvenirs. C’était un cycle sans fin, une spirale descendante qui semblait m’emporter toujours plus bas. La vérité, c’est que j’avais besoin d’aide, mais je ne savais pas comment la demander, et cette incapacité à me confier continuait de me ronger de l’intérieur.

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1 Commentaire

  1. Marie

    Merci d’avoir eu le courage de partager ton histoire. Ta voix est importante et peut apporter du réconfort à d’autres. Je suis ici pour te soutenir dans cette démarche, alors n’hésite pas à me contacter si tu désires parler ou échanger.

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