Une truie pour le coup
J’avais 19 ans, j’étais vierge, en recherche de ma sexualité, en couple avec une fille de ma classe, Manu, elle-même bi. J’ai rompu avec elle et immédiatement après, je me faisais suivre par un gars louche, bien plus âgé que moi qui a fini par me forcer à monter avec lui dans une chambre du 11ème à Paris, un couteau sous la gorge. Une fois en haut, il m’a violée. Cette chambre avait des barreaux aux fenêtres et il avait pris soin de retirer la serrure de la porte au cas où je chercherais à m’enfuir. Et tandis que honteuse et silencieuse durant des semaines, Manu n’avait de cesse de me demander si je m’étais faite violée avec un grand sourire. Des examens à l’hôtel Dieu avec un médecin au bord des larmes qui confirmera le viol à mes parents, un commissaire de police du 14ème arrondissement qui me lancera à la gueule: “alors, paraît que t’es lesbienne ? Qu’est-ce que ça t’a fait d’essayer avec un mec ?”. Une plainte classée sans suite car le violeur en question était soi disant un indicateur des flics… Et Manu heureuse, mère de trois enfants aujourd’hui, travaillant au sein de l’éducation nationale, un crime sur les mains. Une truie, un monstre, un assassin, tranquille ici-bas tandis queue… Et aujourd’hui, impossible de rouvrir le dossier, il y a prescription…
“Tandis queue” 🙂