3 ans à entendre que nos réactions ne sont pas normales, que tout ce que nous sommes est nul, que nos amis ne nous aiment pas, que notre rapport aux autres est malsain. 3 ans de violences psychologiques et des débordements violents physiquement que j’ai “exagérés”. Dépression. Arrêt maladie. Libido à zéro. Près de 3 mois sans rapports sexuels, j’ai même du mal à me laver, à prendre soin de moi.
Je suis fiévreuse, ai un rhino-laryngite, je reste au lit, épuisée.
Il entre dans la chambre, soulève les couvertures, s’allonge sur moi. Je lui dis que je ne veux pas, je ne veux pas, le supplie. Il argue qu’il attend depuis assez longtemps. Je pleure.
Il me tient les poignets et pèse de tout son poids. Je suis si lasse. Il sait pourtant ce que j’ai déjà souffert enfant.
Il se retire et me lance en partant: “Tu ne peux pas comprendre; sinon, c’est presque douloureux! Pour les hommes, c’est une question d’hygiène! ”
Cela fait 4 ans. Il est aujourd’hui remarié, a un deuxième enfant (une petite fille), est heureux et joui toujours de sa belle réputation, de son aura autant professionnelle que sociale. Par ma faute.
Mais il y a déjà prescription concernant mon cousin, alors… De mes 4 à mes 14 ans. L'”éducation” aux fellations, aux cunnilingus, aux doigtages: rien ne vaut plus. Mon agresseur n’avait que 6 ans de plus que moi. Et j’ai parlé trop tard. Quand j’ai compris qu’il n’y avait pas d’amour entre nous. Fou ce qu’un enfant peut croire et ce dont l’adulte qu’il devient arrive à se convaincre. Il faudra qu’un autre cousin se suicide du fait des mêmes abus pour que je réalise. Trop tard, Madame. Il y a prescription.
Parce que toutes les raconter ne serait peut-être pas utile. Je m’arrête ici.
Allez y par petit bout, cela vous soulagera peut être un peu. La loi sur la precription va peut être changer grâce aux personnes comme vous qui osent parler.
Merci Ann. Merci. J’espère trouver la force, si la loi change, de porter de nouveau plainte. Mais il n’en restait pas moins mineur au moment des faits et violé lui-même précédemment. J’ai eu l’impression de devoir me montrer compréhensive, que les forces de police ne comprenaient pas ce que je cherchais de plus dans cet débauche de malheurs. Mais demain est un autre jour.
Pour la personne qui avait eu la gentillesse de me répondre et d’analyser “la situation”, sachez que j’ai beaucoup réfléchi à ce que vous avez écrit. ne le considérez pas comme une erreur. Je suis déjà suivie en bonne et due forme, mais je dois admettre que cette histoire a pu faire remonter des questions que je croyais réglées. Merci.