Mi-novembre j’ai commencé à travailler pour le futur hôtel d’une grande chaîne hôtelière. Plusieurs personnes ont commencé à travailler en même temps que moi. Parmi elles, **, une jeune femme très immature et incompétente qui m’a immédiatement annoncé être ma cheffe. Juste après, elle m’a peloté les fesses, sa main remontant dangereusement en direction de mes seins. Je me suis dégagée, fermement mais poliment. Le lendemain, elle a commencé à me faire des remarques désagréables, voire franchement agressives. Elle a aussi commencé une relation très exhibitionniste avec une autre employée, sous les yeux de tous, montrant sans équivoque qu’elle aime les femmes (ce dont elle a tout à fait le droit mais la preuve est utile puisqu’elle est aussi mariée à un homme). Sa position de cheffe lui a permis de se montrer odieuse avec moi, avec la bénédiction de la manager **. Elle s’est également montré intrusive dans ma vie privée, exigeant de voir ce qu’il y avait sur mon téléphone lorsque je prenais ma pause déjeuner dans le local ad’hoc. Avant-hier, elle n’est pas venue travailler et, à midi, j’ai appris qu’elle avait démissionné. Après une grande explosion de joie intérieure, j’ai vécu sur un petit nuage et j’étais toujours radieuse en arrivant au travail jeudi matin. Mais juste après ** est revenue et il a été intimé à tous ses collègues d’être gentils avec elle. Qu’est-ce que cela signifiait pour moi, continuer à subir des agressivités, voire même un nouvel attouchement ? **, la manager de référence, a passé de nombreuses heures avec ** pour connaître les motifs de sa menace de départ. Mais à moi, sa victime, elle n’a même pas accordé 5 min. en tête à tête pendant les 10 jours où j’ai été très mal. J’étais psychologiquement à bout et j’ai démissionné sans donner de détails. Une connaissance travaillant dans un groupe de soutien pour femmes m’a indiqué que je devais tout expliquer à un directeur. Ce matin, je me suis donc rendue auprès du directeur des RH pour tout lui expliquer dans les détails et il ne peut faire autrement que de me croire. Il m’a assuré de sa compréhension. Mais une heure plus tard, ** m’a sèchement mise à la porte, appuyée par la directrice générale, **. En Suisse, si une personne est sommée de quitter immédiatement son travail sans faire son préavis, cela signifie qu’elle a commis un délit grave. En m’obligeant à cela, quand bien même, c’est moi qui ai démissionné, la directrice générale (encore une femme !) annonce à tous mes autres collègues que je suis une criminelle. C’est tellement étrange, un agresseur femme (si elle avait été un homme, elle aurait été immédiatement licencié-e), une cheffe « complice » femme, une directrice générale qui me criminalise, femme aussi. Mais le policier homme auprès de qui j’ai porté plainte a été accueillant et a totalement compris ma démarche.
J’avais terriblement besoin de ce travail après près de deux de crise Covid et des emplois à l’heure de courte durée. Je suis rapide, fiable, aimable avec les clients. Je suis ponctuelle et honnête. Je ne méritais pas d’être traitée ainsi par ******, une chaîne qui dit avoir des valeurs.
C’est assez dur de constater que c’est toujours ainsi plusieurs années après le début de MeToo, mais peut-être que l’obligation de ne mettre que des initiales, qui protège les agresseurs, n’aide pas à faire avancer les choses. Eva
PS . Merci à ce site d’exister, merci à vous, soeurs dans la souffrance d’être là, prenez soin de vous.
Je pense que certains ou certaines quand ils ont pas ce qu’ils veulent obtenir, ils deviennent odieux avec vous, une forme de chantage sexuel qui doit être dénoncée.