C’était fin mai 2004, j’étais en couple.
Nous sommes restés 4 ans ensemble, nous vivions ensemble, j’étais très éprise de lui. Mon père était décédé brutalement et à la suite de ça, j’ai été très fragilisée. Il a profité de ces circonstances pour me couper de tous mes amis et pour m’isoler socialement, de manière sournoise, progressivement, me faisant des scènes de jalousie infernales et répétées. Petit à petit j’ai cédé car c’était très pénible, je me suis retrouvée sous emprise. Il surveillait mon téléphone, je devais rendre des comptes sur mes horaires de départ et de retour à la maison, sur les personnes auxquelles j’adressais la parole. J’évitais mes anciennes connaissances dans la rue pour ne pas subir d’interrogatoire suspicieux. Un hiver, la violence physique est apparue : suite à une dispute, il m’a saisie par les cheveux et frappé le menton au sol. J’ai été sonnée mais je n’ai pas porté plainte, je n’y croyais pas.
Quelques mois plus tard, j’ai décidé de le quitter, je le lui ai dit et j’ai interrompu les vacances que je passais avec lui à la mer. Je suis rentrée au domicile seule, pensant le laisser digérer la nouvelle. Sur le moment il n’a rien dit et m’a déposée à l’aéroport avec un silence méprisant, ne se préoccupant pas de savoir s’il y avait un avion retour le jour même.
Quelques jours plus tard, il a débarqué au domicile au petit matin et m’a violée (pénétration par voie anale que j’avais toujours refusée) à la faveur du sommeil : quand j’ai compris ce qui m’arrivait, il était déjà trop tard, c’était fait. Je suis restée prostrée 24 h après ça et il a profité de mon état stuporeux pour recommencer, selon les mêmes modalités. Quelques heures plus tard, avec l’énergie du désespoir, alors qu’il était sorti, j’ai rassemblé ses affaires dans un coin et j’ai guetté le moment où il rentrerait. Quand il a passé le seuil de la porte d’entrée, ses clefs à la main, je les lui ai chipées. S’en est suivie une violente bagarre au cours de laquelle il a tenté de récupérer ses clefs, je m’en suis sortie en me plaçant devant la fenêtre ouverte et en le menaçant de hurler s’il continuait à me tabasser : la voisine était dans son jardin, il n’a pas osé prendre le risque. J’ai réussi tant bien que mal à lui faire quitter l’appartement; le bail étant à mon nom, il n’a pas pu insister pour rester. Dans les mois qui ont suivi, il m’a harcelée au téléphone, j’ai dû changer de numéro. Il a surveillé mes allées et venues si bien que je me suis réfugiée chez des amis. Et enfin, il est venu m’alpaguer à la sortie du boulot. C’est là que je me suis décidée enfin à porter plainte, aidée par une association qui m’a très bien conseillée. J’ai tout raconté à la police; il a été mis en garde à vue une journée, nous avons été auditionnés séparément puis confrontés. Bien entendu, il a tout nié en bloc. Quelques mois plus tard j’ai eu la réponse du parquet: les faits dénoncés étaient qualifiés de « plausibles » mais l’affaire était classée sans suite. Mon avocate m’a recommandée de faire une constitution de partie civile; je n’ai pas eu le courage de le faire, je me suis dit que ça allait passer. J’ai eu tort, je regrette maintenant car j’ai des séquelles importantes de cette agression. Justice de merde. Salopard de violeur impuni qui te bousille ta vie et qui continue à se balader tranquille comme s’il ne s’était rien passé. J’ai fait une version courte, j’ai sûrement oublié des détails dans ce textes; à l’époque, j’avais mis par écrit tout ce qui s’est passé
Posté dansAu sein du couple
une ordure ce type, portez plainte.
Courage