J’ai accompagné ma mère rendre visite a un ami (nouvelle connaissance) et se faisant tard nous sommes restés dormir chez lui.
Il a attendu que ma mère s’endorme et a commencé à abuser de moi sous forme d’attouchements insistants. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, il s’étonnait que je n’étais pas excitée. Il a donc arrêté.
J’avais 13 ans et lui 30. Aujourd’hui je suis maman et mariée, et cet épisode sombre de ma vie peut refaire surface parfois de manière inconsciente. Au point de ternir ma vie de couple certaines fois. J’ai tout avoué à ma mère sur cette nuit la 15 ans plus tard, qui a été sous le choc et envahie par la culpabilité. Je n’ai jamais osé porter plainte, croyant naïvement que le temps effacerait ce traumatisme.
Raconter mon histoire m’apaise et me pousse à me défaire de cet événement négatif pour avancer.
Chère anonyme, vous avez bien fait et c’est très courageux de votre part. Nous sommes là pour vous lire et vous aider sans jugement, alors n’hésitez pas à nous demander quoi que ce soit. Je vous invite cependant à consulter au moins à titre préventif et pour diagnostiquer un éventuel traumatisme psychique. Votre témoignage indique une souffrance psychique certaine dont vous redoutez les effets, vous avez en outre besoin d’en parler et vous vous inscrivez dans la bonne démarche de trouver votre chemin de guérison. Je vous invite donc à le faire au besoin en contactant une association de victimes de pédophilie qui vous indiquera un thérapeute apte à entendre votre souffrance. Vous y trouverez de plus un lieu pour en discuter librement sans jugement car bien souvent pour les victimes, le pire, le plus insupportable, c’est le jugement des braves gens qui n’ont rien vu, ni subi, encore moins idée de la souffrance psychique de l’agression et du viol. C’est bien souvent pourquoi les victimes restent souvent longtemps dans le mutisme, seule avec leur souffrance.
Pour consulter les listes de lien, répondez à votre propre témoignage (ou n’importe quel autre), sous le cadre apparaîtra une mention en petits caractères, cliquez sur “Obtenir de l’aide” et vous serez redirigées vers le forum du site là où se trouvent les listes.
De tout coeur avec vous.
Affection, courage et soutien.
Chère anonyme, quelques précisions, tout d’abord le temps n’efface pas tout seul un tel traumatisme: seule une thérapie assortie si besoin est d’un traitement adapté peut non pas guérir complètement mais amoindrir la souffrance psychique. Ensuite, vous étiez mineure au moment des faits, c’est une agression sexuelle sur mineure, vous pouvez déposer plainte jusqu’à 10 ans après votre majorité dans le cadre de la loi de 2016. Cependant, cela ne s’applique pas aux faits prescrits avant le 6 août 2018 (principe de non rétroactivité de la loi). Vous pourrez trouvez ces éléments sur le site service public sous le titre:
Infraction sexuelle sur mineur : corruption, agression, atteinte sexuelle, viol.
Bonjour,
Bravo pour votre courage et pour le fait d’essayer de trouver des solutions pour avancer.
Je suis psychologue clinicienne spécialisée en victimologie et c’est ainsi que je me permets de répondre à votre témoignage.
Effectivement, parler est un très bon outil thérapeutique. Cela permet de se vider de ses émotions “encombrantes”, la suite du processus thérapeutique est d’aider la personne à se sentir de nouveau connecté au monde qui l’entoure, à ses émotions, à son corps, aux gens.
Je vous souhaite bon courage pour votre chemin thérapeutique.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
Bien à vous,
Lucie Cormons
L’agresseur sexuel pensait qu’à 13 ans, vous seriez excitée par un mec de 30 qui vous faisait subir des attouchements…. Il a dû se croire dans un film porno pour pédophiles… C’est là qu’on voit dans quel mécanisme mental délirant, l’animalité d’une personne prend le dessus sur sa raison, sa morale (inexistante), et le transfert qu’il fait de ses désirs sur l’autre, alors que vous n’étiez même pas adulte.
Votre témoignage montre qu’il ne sait pas ce qu’est une enfant de 13 ans.