A 19 ans, j’étais encore vierge et j’ai été violée à Nevers par un ami de mon frère Eric. Après ce viol dont il connaissait la réalité et l’auteur, mon frère m’a accusée d’être “… une traînée qui lui faisait honte”. Je n’ai jamais revu mon violeur, je n’ai jamais parlé de ce viol mais toutes les nuits, pendant plusieurs années, j’ai rêvé que l’on essayait de me tuer.
J’ai toujours travaillé pour payer mes études. A 21 ans, j’ai travaillé 2 mois à la SNCF, au nettoyage des wagons-lits. Pendant ces 2 mois, j’ai subi les assauts du chef d’équipe, j’ai souvent dû ruser pour l’éviter ou me dégager de force quand il me coinçait pour me faire des attouchements.
A 24 ans, un garçon de mon âge, connu de ma famille, un garçon du style gendre idéal, bon catholique et de bonne famille, m’a violée à Paris. Il s’agit de J-Marie G. qui vit dans les Hauts de Seine. A la suite de ce viol, je me suis retrouvée enceinte. Pour ma famille et la famille de ce garçon, cette grossesse était celle “… d’une putain qui met le grappin sur un type bien” (sic). Tombée dans une sorte de trou noir, hébétée et isolée, je me suis mariée sous contrainte, sonnée par la pression familiale et l’emprise sans états d’âme de mon violeur sur moi. J’ai longtemps cru que si cet homme reconnaissait ce qu’il m’avait fait, je pourrais surmonter ce second viol mais il a constamment tout nié, il a même toujours refusé d’aborder le sujet.
J’ai conquis mon divorce de haute lutte mais ma vie de femme et de mère a été gravement endommagée par ce viol.
De tout coeur avec vous. Enceinte d’un viol c’est terrible. Je comprends que cela ai dégradé votre relation à votre époux et à votre enfant. Vous n’êtes malheureusement pas un cas isolé. On entend dire que les femmes sont “prêtes à tout”, cela me révolte car dans votre cas et de nombreux autres les hommes sont prêts à tout pour former une famille et endosser le rôle que la société exige d’eux. C’est très injuste. Je suis soulagée de vous savoir divorcée.
Bonjour,
On a du mal à imaginer un mariage d’honneur pour un viol en France. Mon dieux, ça doit être affreux de devoir épouser son violeur. La famille devrait être elle aussi poursuivi pour torture mentale. C’est juste inacceptable tout ce qu’on t’as fait vivre. Tout mon soutien.