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J’ai vécu 2 agressions sexuelles et je vis actuellement comme une intrusion de mes parents le fait d’en entendre parler indéfiniment, surtout de l’une d’entre elles puisqu’il s’agit de mon oncle et qu’ils ont des histoires de famille qui n’ont rien à voir mais ils utilisent cette histoire. J’éprouve le besoin de partager cela car je vis cela comme une infantilisation, le fait que d’autres que les personnes concernées, parfois la société veut mettre des étiquettes partout, par exemple les salauds et les victimes. Parler à la place des victimes, c’est leur faire du mal. Les choses sont souvent plus complexes qu’elles ne paraissent et c’est à chacun de parler de sa réalité.

J’ai subi un attouchement sexuel de la part de mon oncle à l’âge de 15/16 ans dans un contexte réunion de famille et de jeu. Dans mon souvenir, dans son jardin, lors d’une fête de famille, ma petite sœur et moi nous l’arrosions, l’embêtions, la famille était autour. Il m’a attrapé et à poser ma main sur mon sexe par-dessus les vêtements un très court instant mais qui m’a déstabilisé complètement, un peu comme si le ciel me tombait sur la tête. Je me souviens de mon embarras lors du trajet retour et de ma solitude, du côté secret, de toutes les questions dans ma tête, la révolte surtout de me dire qu’il ne méritait pas ma tante avec qui j’avais un lien très fort. Il venait d’arriver dans la famille. J’avais sur la conscience un poids : le dénoncer ou pas.
Ma tante avait plus de 35 ans et c’était vu comme « enfin elle a trouvé quelqu’un, ouf » je ne pouvais pas lui gâcher cela et je me suis tue jusqu’à mes 19 ans. Par ailleurs, je n’ai jamais senti que mon oncle insinuait par la suite une relation douteuse avec moi, j’ai fini par me dire que ça lui avait sans doute échappé, que ce n’était pas pour me faire du mal, que dans son monde, son milieu que je ressentais comme lourd avec les femmes, alcoolisé souvent c’était quelque chose de courant qu’il avait déjà vu, ou fait, été encouragé par son père, son frère…, qu’ils avaient tendance à voir les femmes comme des objets, c’était une culture familiale dans laquelle il baignait. Il avait une mauvaise grille de lecture en somme mais n’était pas un gros salaud. Ni même un salaud. Peut-être que dans un milieu malsain c’est une façon pour les hommes de dire aux filles qu’elles deviennent des femmes, qu’elles suscitent du désir et ils s’autorisent tout ? Ou pour lui de retomber dans sa jeunesse, comme s’il voulait être un instant un adolescent et avoir le droit de montrer du désir pour une fille de son âge alors qu’il s’engageait dans son 2ème mariage. Alors il faisait une connerie pour y échapper car ça lui faisait peur… Voilà toutes les choses qui me sont passées par la tête… J’ai eu du mal à l’adopter comme oncle dans mon cœur. C’était une façon de lui trouver des excuses pour lui pardonner mais ça ne me suffisait pas. J’avais besoin d’une confrontation, de lui dire de vive voix pour pouvoir peut être tourner la page.

J’ai fini par en parler car une histoire difficile a été révélée dans ma famille : ma petite sœur a subit un attouchement sexuel à 12 ans de notre ancien instituteur(violent avec les gars, abuseur avec les filles, j’avais dit à mes parents de changer mes frères et sœur d’école étant l’aînée…). Mes parents ont porté plainte, sans suite. Même si c’est diffèrent car il y a une notion de pédophilie dans son cas, j’ai fini par lâcher le morceau à mes parents. Qui n’ont pas réagi sur le coup, ils ont été sidérés. Je ne me souviens pas leur en avoir voulu, je pense que j’ai ressenti à quel point ils étaient désemparés. Alors de mon côté vers 22 ans, après en avoir parlé à une thérapeute, j’ai été parlé à mon oncle de ce que j’appelais un geste déplacé (pour moi une agression sexuelle c’était plus grave, sans les vêtements…). Il n’a pas nié même s’il a commencé à m’expliquer qu’il n’avait pas fait exprès. C’était prévisible, on l’avait évoqué avec la thérapeute et quand j’ai coupé court à ses explications il l’a respecté. Cela m’avait permis de repartir à zéro, on allait parfois en week-end avec mon mari par la suite. J’étais en paix, je pense parce que j’ai ressenti que mon oncle avait du remord même s’il parlait d’un geste malencontreux, sans intention.

Vers 20 ans, pendant mon BTS, nous sommes sortis assez nombreux dans un bar et un garçon que j’appréciais pour son humour était assis à coté de moi. Je me suis levé pour poser ou prendre une bière et pendant ce temps il a préparé sa main pour me pincer la vulve pendant que je me rasseyais. C’était très, très intrusif, plus que le geste de mon oncle. C’était un geste calculé, une main qui attendait. J’étais très choquée et je crois que j’ai balbutié quelque chose sur le coup mais sur le chemin du retour je suis allée lui parler pour lui dire que ce n’était pas normal. Il s’en moquait complètement, « c’était rien ça» (genre j’étais coincée !)et j’ai compris que j’avais affaire à quelqu’un de très malsain, qui n’avait aucune notion de respect, ni peut être aucune valeur au fonds de lui. De destructeur, de froid, qui calculait tout et qui n’avait pas de sentiments. J’ai vu quelle place il s’est construit petit à petit dans le groupe, le pouvoir qu’il avait, comment il ridiculisait certains profs, j’étais totalement dégoutée par l’ensemble de sa personnalité froide, manipulatrice et j’avais assez peur de ce qu’il était capable de faire à n’importe qui. Il touchait des filles devant tout le monde, et personne ne lui disait rien.
Je ne me rappelle plus si j’ai fait des liens avec le geste de mon oncle, je pense que oui mais je ressentais les choses très différemment. Il assumait et revendiquait son geste et ce n’était pas les mêmes personnalités. Mon oncle est pour moi quelqu’un qui a des valeurs, du cœur. Il ne se résume pas à ce qu’il a fait ce jour-là.

Quand mes parents sont venus me parler plus de 10 ans plus tard, de ce qu’ils avaient oubliés de traiter si on peut dire, ils s’en voulaient, ils m’ont expliqué qu’ils avaient prévenu ma tante aussi, je n’ai pas compris et j’étais très agacée que tout m’échappe complètement, qu’ils s’immiscent maladroitement après tant d’années et qu’ils parlent de leurs histoires d’héritage dans cette famille en même temps.
En même temps, j’ai réalisé que j’avais toujours peur de croiser ce mec du BTS, qu’il s’attaque à ma fille s’il avait l’occasion, je ne suis plus en contact avec personne de cette formation. J’ai réalisé que ce que j’avais vécu c’était des agressions sexuelles et que j’avais le droit de faire quelque chose pour tourner la page peut être plus clairement, et définitivement. J’ai donc décidé d’aller voir une asso et de faire 2 signalements pour ces agressions et la police m’a bien reçue. La policière avait l’impression que je trouvais des excuses à mon oncle. Elle m’a bien précisé que je pouvais faire plus : porter plainte. J’avais presqu’envie pour le mec de mon BTS, je me questionnais sur l’utilité. Mais je ne le souhaitais pas pour mon oncle puisque je lui avais pardonné déjà. Et j’ai compris que la policière me disait c’est les 2 ou aucun… !

Faire cette déposition c’était écrire les choses noir sur blanc dans le domaine de la justice, une trace écrite de leurs actes archivée, rangée. Histoire d’être sûre qu’on viendrait me chercher s’il fallait aider quelqu’un qui aurait besoin. J’ai l’intuition que le mec de mon BTS a fait du mal dans sa vie, en fait peut être toujours. Je ne pense pas pour mon oncle mais je ne lui fait pas de mal en faisant cela de mon point de vue car faire cette déposition c’était dire que ce n’était pas culturellement acceptable, qu’il faut changer les choses. Quand quelque chose est inscrit dans la culture tout le monde le subit, l’entretient. Mais il l’a très mal vécu et ne veut plus me parler. J’ai expliqué à ma tante que je respectais leur vécu, que ce soit pour eux un geste non intentionnel mais c’est compliqué pour eux d’accepter le mien.
Pourtant, je ne fais que respecter la toute jeune fille encore gamine qui l’a vécu comme une transgression. Une agression laisse des traces plus ou moins importantes et j’ai considéré qu’il m’avait laissé peu de traces personnelles, j’ai bien vécu ma sexualité globalement. Mais ça a été un poids, une prise de conscience sur ce qu’on peut subir en tant que femme, il y a une révolte en moi. Je remarque que je n’ai pas parlé de ces agressions dans mon souvenir à des femmes, des amies mais à des psychologues dans un premier temps. Pour moi c’est révélateur des tabous dans la société, de mon éducation. Aujourd’hui c’est tellement compliqué dans ma famille à plein de niveau que je considère que c’est l’histoire globale qui est plus traumatisante pour moi et pour nous tous.

En effet, mes parents ont des histoires d’enfance plus traumatisantes, un peu floues, qui leur sont remontées à la surface d’agressions sexuelles également. C’est revenu à leur mémoire car j’étais dans l’incompréhension de leur façon de raconter l’agression de mon oncle, je crois que j’ai poussé mon père dans sa zone d’inconfort un jour et il m’a dit ça après. Mais, ayant du mal à faire un vrai travail sur eux qui leur permettrait de mettre les choses à leur place, dès qu’ils le peuvent ils parlent de cette histoire, de mon oncle en ma présence ou non, mes enfants sont parfois pas très loin. En faisant des liens avec des histoires d’héritage… Je leur ai demandé à maintes reprises de cesser d’évoquer cette histoire, qui m’appartient. Je trouve qu’ils le diabolisent, qu’ils simplifient les choses. Ils ne respectent pas le fait que j’ai tourné la page. Je me demande si pour eux parfois je ne deviens pas la complice d’un agresseur ! Car ils demandent aussi à mes frères et sœurs de ne plus être en lien avec mon oncle et ma tante.

Je repense parfois à un épisode quand j’avais environ 20 ans, j’ai emménagé dans une pièce dans un bâtiment détaché de la maison familiale et mon père a montré cette pièce à des chauffeurs de Cuma, il les a fait rentrer sur mon territoire et il y a en a qui a dit « ah ben comme ça on va savoir ou venir la grayée », un mot de de genre là… mon père est resté muet. C’était violent pour moi, douloureux. De ne pas se sentir protégée, défendue par son père. Quelque chose de bafoué. Je lui avais pardonné car je vois bien à quel point il est perdu dans ce genre de situation mais je ne leur pardonne pas aujourd’hui de ne pas respecter mes choix.
Ma sœur avec ses 2 jeunes enfants sort d’une relation de couple très compliquée et douloureuse. Ils auraient été abusés par une personne de la famille et son ex conjoint aurait des troubles psy incurables. Nous sommes tous bouleversés mais en conflit car il y a des gros mélanges qui sont fait. En tout cas l’histoire se répète à ce niveau.

Un jour je suis montré dans la voiture d’un jeune homme sportif voulant soi-disant me ramener chez moi. Il a réussi à me faire croire que si je ne montais pas c’est parce que j’avais peur à cause de sa couleur de peau. J’ai été naïve et je me croyais invulnérable, c’était mon style. Je ne sais plus au bout de combien de temps je me suis sentie piégée. Il a commencé à me caresser, j’avais très peur mais mon instinct de survie m’a demandé d’être très très calme, je l’ai regardé droit dans les yeux. Je lui ai parlé d’égale à égale sans essayer d’enlever sa main en lui expliquant je ne sais plus exactement quoi, peut-être quelque chose comme « en fait, tu ne sais pas si j’ai envie de mon côté et tu me touches ? ». Son regard agacé m’a fait peur, c’était quitte ou double.
Je ne me rappelle plus du tout où il m’a déposé, mais je sais que je l’ai échappé belle, il a laissé tomber et après je n’ai aucun souvenir, c’est un trou noir tant j’ai été soulagée je pense. Mais j’ai eu très peur, il roulait très vite. En fait ça fait 3 agressions sexuelles mais celle là n’était pas sur mon sexe donc je ne l’avais pas comptée…
Aujourd’hui pour mon oncle, j’ai tourné la page, j’ai décidé de le laisser lui-même avec sa conscience à la question pourquoi il m’a fait ça, je n’ai pas besoin de la réponse.

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psionic
3 années plus tôt

Chère anonyme, je vous remercie pour votre témoignage courageux qui je l’espère vous soulage quelque peu. En vous lisant je crois comprendre que votre révélation sur l’agression de votre oncle a réveillé de troubles histoires vécues par vos parents. Ce que vous laissez entendre ce sont des secrets très profonds faits sans doute d’agressions ou pire, de viol incestueux. Il est connu que cela se transmet entre les générations. L’agression de votre oncle entre dans cette catégorie, incestueuse. Vous avez pardonné mais elle vous a profondément ébranlée et troublée.
Ce qu’il faut savoir absolument c’est que ce n’est pas une question de tabous mais bien une condition sine qua non de la construction de la personne humaine. Il existe bien une sexualité des enfants mais elle doit rester totalement déconnectée de celle des adultes, car l’irruption de la sexualité adulte dans le psychisme de l’enfant mène à sa destruction, à la folie, c’est d’une violence tellement grave que le psychisme de l’enfant choisit souvent d’enregistrer les scènes à l’état brut avec le condensé émotionnel intact, d’où l’impression de revivre l’évènement lorsque le souvenir revient, parfois des décennies plus tard. C’est ce que vous avez en expérimenté avec cette agression de votre oncle qui bien qu’involontaire vous a très profondément marquée.
Vous avez très bien fait de voir une thérapeute, et je vous invite à garder un suivi solide.
Cela peut vous être très utile pour aider votre soeur qui en a visiblement grand besoin.
Nous tenons à votre disposition une liste de liens et conseils pour les victimes dans le forum. N’hésitez pas à nous demander quoi que ce soit.
Par contre, vous ne pourrez hélas jamais empêcher vos proches d’utiliser votre point de vue dans leurs histoires d’héritage, vous pouvez au mieux le dénoncer et rappeler que vous ne souhaitez pas entendre parler cela en votre présence sans jamais laisser interpréter ni avilir votre point de vue.
De tout coeur avec vous.
Affection, courage et soutien.

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anonyme
anonyme
3 années plus tôt

Bonsoir, merci pour votre réponse, juste pour préciser que j’ai subit l’agression de mon oncle vers mes 15/16 ans, même si je n’avais pas d’expérience concrète avec le sexe opposé, je pense que ce n’est pas le même traumatisme que quand on est enfant. Mais c’est traumatisant effectivement car j’ai perdu tout mes repères dans cet instant. ce n’est pas quelque chose que j’ai oublié et qui est revenu. Je ne savais pas quoi en faire et un jour j’ai décidé de parler.

le problème avec mes parents ce n’est pas qu’ils utilisent mon point de vue mais le leur, ils ont l’impression que les autres (leur frères et sœurs et conjoints) sont des abuseurs sur toute la ligne et ils demandent à tout le monde de ne plus avoir de relation avec cet oncle, c’est à peu près ce que j’ai compris… dès qu’ils peuvent ils en parle, tout tourne autour de ça pour eux. c’est devenu un calvaire, je les tiens à grande distance, ils peuvent s’imaginer le pire sur n’importe qui dans la famille. Ils ont demandé dernièrement à leur propre fils en le réveillant un matin s’il n’avait pas abusé mes enfants…! et ma sœur m’en veut de mettre de la distance avec eux, elle voudrait qu’on soit unis autour d’elle alors que le fonctionnement familial est plus que malade…

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