Tentative viol à 11 ans
À 11 ans, j’étais une enfant qui commençais à peine à sortir seule de la maison pour aller au collège à pied toute seule et, d’ailleurs, le plus souvent je me déplaçais avec mes copains. C’était le cas ce jour là. Nous sommes sortis en milieu d’après-midi du collège pour aller au sport.
Sur la route, j’avais envi d’aller aux toilettes. Je suis rentrée dans une galerie commerciale du centre ville et je suis allée aux toilettes, mes copains sont restés devant l’entrée de la galerie à 200 mètres de mon calvaire !
Je fais pipi. D’un coup la lumière s’éteint ! (C’était possible à l’époque, début des années 90). J’avertis, car je pensais que quelqu’un l’avait éteinte en sortant sans faire exprès… quand soudain, une voix douce masculine et adulte m’aborde et me dis de me laisser faire, car il ne veux pas me faire de mal. Je comprends ! Il me coince dans la partie individuelle des toilettes. Je cris. J’essaie de le taper… Il est énorme ! C’est un adulte ! Je mesure 130 cm ! Et lui ? Combien mesure-t-il ? Je ne le vois pas ! Mais sa voix vient de très haut !
Fruit de ma terreur infantile, je sens mon corps qui brûle des pieds jusqu’à la tête, une haine sans mesure m’envahit et une envie de vivre tellement puissante explose. Inexplicable !
J’attrape ses couilles, je les sens, l’une entre l’index et le majeur et l’autre entre l’annulaire et l’auriculaire. Je ferme ma main comme un dobermann ferme sa mâchoire. Impossible de l’ouvrir ! Il est tombé à terre, il m’insulte.
Encore faut-il enjamber son corps à terre…
Je passe le premier pied, mais il m’attrape mon deuxième. La haine de vivre revient. J’écrase son visage avec mon pied.
Je veux lui casser son nez ou lui crever un œil ! Je deviens barbare ! Je me libère. Je cours pour allumer la lumière et fuir par la porte.
Il comprend que je vais voir son visage, il fuit devant moi, je ne le vois que par derrière furie dans la galerie commerciale. Il était grand et portait un survêt Adidas.
À l’époque aucune caméra ! Personne ne l’a remarqué.
Impossible qu’une plainte aboutisse avec si peu d’éléments, surtout qu’aucun autre cas n’avait été décrit avec le même mode opératoire aux policiers.
Et penser qu’à tout instant n’importe qui aurait pu rentrer et me sauver… mais personne ! Alors que la galerie était bondée !
Après pour encaisser tout ça quand on a 11 ans… heureusement que les psy sont là ! Ma tête ne voulait pas accepter qu’une personne puisse me faire autant de mal et me rendre si violente. Cette violence dont j’ai été capable a été incompréhensible pour moi. Comment ma main a pu rester comme bloquée ? Comment l’enfant douce que j’étais a pu froidement vouloir écraser un nez ?
Asia a dit quelque chose comme “Il n’y a que nous qui savons l’innocence que nous y laissons” et cette phrase a résonné en moi.
C’était très dur.
Maintenant j’ai deux garçons et je ne rate pas une occasion de leur apprendre à connaître, respecter et être solidaire d’une femme.
Chapeau pour votre sens de la répartie !