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TABOU

Longtemps, je me suis couchée tard. La première fois que j’ai goûté à la vraie liberté, il fût difficile de ne pas en abuser. Je n’avais que dix-sept ans et à cette époque, j’étais en foyer. J’avais passé quelques années à obéir aux ordres: rentrer tôt, dormir tôt. Alors, quand fût le jour où pour la première fois je me retrouvais seule avec moi-même, dans mon petit studio, je n’ai pas bien supporté le silence, aussi beau soit-il. J’ai d’abord commencé par découcher chez une amie, qui est ma meilleure amie aujourd’hui, jusqu’à expérimenter. Par-là j’entends les sorties en boîte de nuit, les aventures d’un soir ou encore les nuits blanches à picoler. Je dois le dire, j’ai passé d’excellents moments à enfiler un costume qui n’était pas le mien. J’ai pris beaucoup de plaisir à être quelqu’un d’autre. Mais j’ai vécu aussi des situations très dangereuses. J’ai commencé à m’inscrire sur des sites de rencontre, car de nature très timide, j’étais incapable d’engager une conversation dans la vraie vie. Sauf que j’étais encore mineure, et qu’on a abusé de moi. Je me souviens d’un soir ou je suis allée près du port rejoindre un homme plus âgé que moi. Il paraissait bien sous tout rapport. Jusqu’au moment fatidique. Nous avancions, dans une petite rue sombre. Je n’en avais pas conscience. J’avais une sorte de confiance en lui alors que je ne le connaissais même pas. Sans crier gare, il m’a plaqué contre le mur. J’étais tétanisée. Je lui ai dit non plusieurs fois, mais il a rien dit. Il m’a d’abord embrassé le cou, puis sa main est déscendu sur ma poitrine jusqu’à me toucher le sexe par dessus la culotte. Je lui ai répété une nouvelle fois que je ne voulais pas. Il a mis sa main sur ma bouche pour me faire comprendre que je ne devais plus parler. Je l’ai laissé faire. Je l’ai laissé faire car j’avais peur. Si je criais, qu’aurait-il fait de moi? Si j’essayais de m’enfuir, qu’aurait -il fait de moi? J’ai senti sa main glisser dans ma culotte. Et il jouissait de plaisir alors que moi je n’arrivais même pas à bouger. Puis il a arrêté et m’a dit de le suivre. Pourquoi je n’ai pas dit non? Je ne sais pas. C’est comme si mon cerveau s’était mis en pilotage automatique. Ayant vécu ce genre d’histoire pendant mon enfance, j’avais comme une sorte d’habitude à ce uq’on me touche ainsi. J’ai été formaté depuis petite. Je ne me souviens même plus de la première fois qu’il m’a touché. Tout ce dont je me souviens, c’est de de ce regard pervers, de son souffle, et de la sensation de ses mains sales. C’était un homme que tout le monde pensait être bien. Il travaillait bénévolement pour les restos du cœur à *****. Ma mère m’emmenait souvent là-bas. Elle y allait sûrement par profit. A chaque fois que nous y allions, elle repartait avec de la nourriture. C’est étrange, chaque fois qu’il me prenait sur ses genoux, elle n’était pas présente, comme si elle savait ce qu’il se passait. Lui me touchait le sexe. Ma mère voulait que je l’appelle papi. Mais il ne l’était pas. Alors lorsqu’il commettait ces actes à mon encontre, il me disait dans mon oreille : “C’est qui ça?”. Et moi je devais répondre: “C’est à papi”. J’ai tenté une fois de le dire à ma mère. Elle a fait mine de rien. J’ai vécu ces choses horribles chaque fois qu’elle m’emmenait le voir. Il m’achetait avec des jouets. Il me touchait puis me donnait un jouet, comme pour me récompenser, il me disait que j’avais été très sage. J’ai longtemps pensé que c’était normal, jusqu’à ce que j’arrive au collège. En sixième, nous sommes sensibilisés au consentement et aux violences. J’ai compris que j’avais été victime d’attouchements depuis toujours. Mais à qui en parler? Comme je ne pouvais pas téléphoner en cachette au numéro vert, et que ma famille d’accueil ne me portait pas dans son cœur, je l’ai gardé secret. Une autre fois, ma mère m’a emmené chez un cousin à elle. Alors que je jouais tranquillement dans le salon, elle m’a demandé d’aller dehors avec lui pour prendre des photos. Quand nous sommes arrivés dans un semblant de cours, une chaise pour enfant y était. Je me souviens encore de la couleur de cette chaise en plastique rose. Il m’a demandé de m’asseoir. Je portais une robe salopette avec des collants qui n’étaient sûrement pas de mon âge. Il me parlait avec une voix très douce, comme un professeur parle à son élève, puis il m’a demandé d’écarter les jambes. Il a alors rapproché son téléphone de mon sexe, et a pris des photos. Qu’en a-t-il fait? Je l’ignore. Je pense qu’il a dû les vendre à des putains de pédophiles. Encore une fois, pour moi c’était la normalité, alors je n’ai rien dit. Quand je suis arrivée au foyer, à l’âge de quatorze ans, tout est remonté à la surface. Ne sachant que faire des émotions, j’ai alors commencé à fuguer avec une fille de mon groupe. Je trainais la nuit dehors avec ses potes, des gens bizarres qui passent leur vie à vouloir se taper les uns sur les autres. Je les comprends, ils ont vécu toute leur vie dans la violence, c’était leur seul moyen de s’exprimer, ils ne connaissaient que ça. Les éducateurs se sont beaucoup inquiétés pour moi. J’étais tout le temps dans la provocation, car c’était mon seul moyen d’expression. J’étais en colère après tout le monde, j’avais confiance en personne. Je n’ai pas eu d’enfance, et je la regretterais toute ma vie. On m’a volé mon enfance. Alors à dix-sept ans, je me pensais adulte. J’ai fait confiance et on m’a une nouvelle fois fait du mal. Alors, ne pouvant plus faire marche arrière, je l’ai suivi. Il a fait ce qu’il voulait faire de moi, j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Puis il m’a laissée rentrer seule. J’étais sous le choc, encore une fois, j’étais sous le choc. C’était une rengaine, une chanson qui passait en boucle dans ma tête: “C’est de ta faute! C’est de ta faute! C’est de ta faute! Personne ne va te croire, comme toujours, c’est de ta faute!”. Aujourd’hui je sais que ce que j’ai vécu était horrible et que je ne pourrais jamais l’effacer. Lui me regardant et me chuchotant dans l’oreille, lui prenant mon sexe en photo et lui mettant sa main sur ma bouche. Toute ma vie je vais devoir vivre avec ce boulet enchaîné à mon pied, m’empêchant de faire des rencontres, car je n’ai plus confiance en personne. Aujourd’hui je me couche tard encore.

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