Sphère musicale

Un soir, en 2006, après un concert d’un orchestre, un pot convivial était organisé chez un célèbre violoncelliste. Mon « crime » : l’avoir félicité pour sa prestation de soliste à la fin du concert. Un pot était organisé chez lui puisqu’il habitait à proximité du lieu de concert. Une heure après environ, je buvais un verre de jus de fruit, adossée à un mur., parlant à quelques personnes dans un coin. Vraisemblablement alcoolisé, cet homme m’avait repérée, me happe et m’agrippe par derrière tellement fort que je ne pouvais pas bouger. J’avais littéralement le souffle coupé. Assez grand, costaud et fort, minimum trente ans, et moi 18 ans et toute menue… j’étais lucide sur ma situation, mais les quelques personnes présentes n’ont pas bougé. Peut-être étonnées, mais au moins une me disant après coup que j’entrais dans la « cour des grands ». Beurk. Cet homme était réputé pour être un « quetard » et attention, il était soliste ! Comme si ça lui donnait tous les droits. Panique… sidération. Ses mains desquelles je ne peux échapper commencent à me caresser, toujours publiquement, l’une vers le ventre, l’autre vers ma poitrine. Insistantes…Panique, encore, toujours. Seule envie : m’échapper. J’essaye de lui dire de s’écarter, il resserre sa prise, rigolant. J’essaie de bouger, pas moyen… Un éclair de lucidité me traverse : je lui fais croire que je rentre dans son jeu en lui caressant les mains, pour qu’elles arrêtent leurs attouchements. Il y croit, pense que je réagis favorablement’ et commence à vouloir que nos mains se touchent. Son emprise étant moins forte, j’ai pu m’écarter de lui et suis allée rejoindre une amie située plus loin qui n’avait rien vu. Le souffle un peu court, me sentant mal à l’aise… J’ai vite voulu partir et cette amie a veillé sur moi, empêchant toute approche de ce dégénéré alors que d’autres voyaient ce qu’il se passait et ne réagissaient pas. Dans cet orchestre, il était fréquent que les soirées finissent « de manière intime ». J’avais 18 ans, jamais connu d’hommes, me sentant sale. C’est rien par rapport à ce que d’autres ont vécu, je sais, mais ça m’a marquée. D’autant plus que je considérais ce que j’avais connu comme anormal, j’avais honte, mais les mœurs étaient tellement légères et on me faisait comprendre que j’étais coincée, que ma virginité était un fardeau. Que je devais me sentir flattée de ce type de geste, que c’était un jeu de séduction entre hommes et femmes, que je grandissais…cela fait seulement trois ans que j’ai compris que ce que j’avais vécu était effectivement anormal. Et que cet homme, d’après une de ses élèves à l’époque, avait l’habitude d’avoir les mains baladeuses en cours… facile l’excuse tactile quand on est musicien! Cette amie, vers qui je m’étais réfugiée, m’a clairement dit que j’étais sa cible et qu’il me voulait dans son pieu. Il voyait que je voulais partir, a donc essayé de convaincre les quatre personnes avec qui je covoiturage de rester passer la nuit. Que sa soirée allait être pourrie, alors que nous allions nous éclater. Un homme et 4 filles, je suis sûre qu’il croyait que nous allions faire une partouse, l’imbécile! Il a réussi à convaincre trois personnes, mais pas la dernière, mon amie. Comme elle avait compris son manège, elle a été ferme avec les autres et ne leur a pas laissé le choix. Nous sommes donc rentrés. Je lui dois beaucoup. Même avec quatre personnes présentes dans la maison, Dieu seul sait ce qu’il m’aurait réservée si nous étions restés! J’ai passé la nuit à réfléchir à ce qu’il s’était passée…

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1 Commentaire

  1. Chenonceau

    Serait-il possible de savoir pourquoi le nom du violoncelliste en question a été effacé?
    D’autant que j’ai aussi su qu’il avait été hébergé chez un homme de l’orchestre et qu’au petit matin, cet homme l’entend venir, se glisser dans son lit et lui dire de se laisser faire en commençant à vouloir enlever son caleçon…

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