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Seule face à deux attouchements

Bonjour,
J’ai subi des attouchements sexuels par deux fois. En 1992 et 1998.
La première fois, j’avais 10 ans et je prenais désormais le métro parisien pour aller au collège. Et un jour, alors que je marchais dans les longs couloirs de ma station de métro, il y avait un homme qui arrivait vers moi marchant dans le sens inverse. Nous étions seuls. Il me parle, je ne comprends pas ce qu’il me dit puis soudain il vient violemment me pincer le sexe à travers le pantalon.
Je crie, le traite de malade et m’en vais en pleurant. Ça a duré quelques secondes. J’arrive chez moi en pleurs et raconte à mes parents. Et la réaction de ma mère à l’adresse de mon père a été “ce sont les emmerdes qui commencent” . Cette phrase m’a tuée. On m’a expliqué qu’il y avait des tarés partout et dit de changer de station de métro. Fin de l’histoire.
J’ai donc appris à me méfier dans le métro ce qui ne m’a pas empêché de subir plusieurs fois les actes de frotteurs, exhibitionnistes et harceleurs (paroles).
Et puis la seconde fois, c’était durant un voyage linguistique. En 1998. Alors que tout le monde fêtait la coupe du monde en France, J’étais dans une famille d’accueil aux Etats Unis qui me recevait pour 3 semaines. Un couple, 4 enfants et un grand père. Tout se passait bien, j’étais en confiance. Sur la fin du séjour, je me suis retrouvée seule dans le salon à discuter avec le grand père. Quand soudain il a posé sa main sur ma cuisse, beaucoup trop près de mon entrejambe à mon goût. Je me suis figée, impossible de réagir ni de parler, j’étais comme paralysée. Car c’était vraiment trop improbable. Puis il a commencé à me caresser le sein. Pour finalement s’arrêter. Enfin, je crois car je ne me souviens pas de la réaction ensuite. Par contre je me souviens qu’il est venu pour me parler et se justifier comme quoi il souffrait du décès récent de son épouse et qu’il était en manque (de quoi ? D’elle ou de sexe ?). J’ai accepté sa justification et je l’ai même ancré en moi, me disant que tout ça ce n’était rien. Je n’ai évidemment pas parlé de tout ça avec mes parents au vu de leurs réactions de la première fois. J’étais seule, seule aux Etats Unis dans l’immédiat, puis seule des années durant avec ce secret que j’ai enfoui. J’en avais parlé une fois à mon copain de l’époque quelques années plus tard, mais rien. J’avais cette impression que de toute façon ce n’était rien et que ça ne valait pas la peine d’en parler.
Et puis tout est remonté quand je suis tombée en burn out et dépression il y a 2 ans. La violence, la colère, la honte, la culpabilité de n’avoir rien dit. Je suis une psychothérapie depuis ma dépression pour traiter de plein d’autres choses. J’ai abordé les abus que j’ai subi mais les deux premiers psys n’ont pas géré ça correctement. Mon psy actuel est au courant et on va faire des séances spécifiques là dessus car je sens que je suis mûre pour affronter cela.
Même si il me reste beaucoup de chemin à faire : je constate juste aujourd’hui les dégâts que ça a causé dans ma vie affective et sexuelle. Je minimise encore aujourd’hui le fait que ce n’était QUE des attouchements et non pas un viol, et que donc je m’en sors bien. Que c’est dur d’accepter les dégâts, on préfère rester dans le déni. Et en même temps, bien qu’il n’y ait pas eu pénétration, j’ai l’impression d’avoir subi un viol, mon intimité a été violée, plusieurs personnes ont violé la limite à ne pas franchir. Le fait que ce que j’ai subi ne soit pas reconnu comme traumatisant car juste un attouchement me fait souffrir également. Sentiments ambivalents : besoin d’être reconnue comme une victime et en même temps déni sur les dégâts.
Et puis il y a autre chose. J’ai des doutes. Je me demande si il n’y a pas un autre événement antérieur que j’aurai oublié. Amnésie. Car j’ai des dégoûts inexpliqués pour toutes les sécrétions humaines que ce soit la morve, le sperme, ou ma propre cyprine. Je ne vous parle même pas de la zone anal. J’ai également des frissons d’angoisse quand j’entends le bruit d’une ceinture qu’on ouvre. J’ai l’impression de devenir folle par moments. Comment peut on oublier une partie de sa vie ? Ai je vraiment subi quelque chose ?
Je suis mariée, j’ai 3 enfants. Ma dépression a commencé quand ma fille aînée a commencé à avoir les premiers signes de puberté, je crois que je panique car elle devient femme. J’ai également très mal vécue le moment où j’ai du apprendre à mon fils de 6 ans à se décalloter sous la douche (car il avait des soucis d’infection et que mon mari n’était pas là à ce moment là). J’ai allaité mes enfants, la seule fois où j’ai apprécié mes seins car ils servaient à quelque chose. Mes seins ont été une zone sans plaisir pendant plus de 15 ans puis un jour, j’ai réussi ponctuellement à avoir du plaisir avec.
Bref, j’ai 40 ans et je suis en train de tout faire remonter. J’espère me sortir un jour de tout cela et pouvoir enfin me réconcilier avec mon corps, mes désirs et plaisirs. Pouvoir voir la sexualité comme quelque chose de beau et non plus comme un ensemble de pulsions transformant les humains en bêtes. Je n’en peux plus de vivre ainsi, je veux crier tout ce que j’ai en moi, et me libérer.

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