À Toulouse, j’ai à peine 20 ans. Je cherche un travail. Lors de l’entretien d’embauche, le PDG (la trentaine, cravate, alliance) me fait passer des tests de phoning puis il s’approche de moi et me prend le menton pour m’embrasser sur la bouche. Je détourne le visage. Il va se rassoir à son bureau et me demande: “c’est bon pour vous ? Vous prenez le poste ?”, moi je réponds mécaniquement : “oui !”. Mon cerveau est en déconnexion ! Je sors de l’entreprise et là, survie de mon cerveau, phase de déni. Ce n’est pas possible, il ne s’est pas passé cela ! Cette phase de déni a duré quelques minutes puis retour à la réalité. J’appelle ma mère. Elle m’encourage à le rappeler. Il nie puis avoue, il jure que c’est la première fois. Je l’insulte. Ce que j’ai vécu n’est pas grand chose par rapport à d’autres femmes mais branchons nous à nos ressentis. J’ai vécu cela comme une violence inouïe. Voilà tout est dit. Sans mes convictions féministes, je n’aurai peut être pas réagi, ni tourné la tête!! Arrêtons de déconsidérer le féminisme, c’est notre arme. Une arme qui nous permet de ne plus être prise pour des paillassons !!
PS : mon histoire, je la raconte à mes lycéennes : que la parole se libère et aussi que les oreilles s’ouvrent.
J’ai vécu quelque chose du même genre récemment, et je te comprends parfaitement, c’est psychologiquement vraiment violent. C’est super que tu en parles librement à tes étudiants !