J’ai 13 ans, bientôt 14 lorsque je fais ma première sortie en ville, toute seule. J’ai rendez-vous dans un parc avec un ami mais il a un peu de retard.
Un petit vieil homme d’une soixantaine d’année me demande gentiment s’il peut s’assoir sur le même banc que moi. J’accepte sans trop me poser de question : le banc est assez long pour que deux personnes s’assoient entre nous, il est souriant et poli, il a l’air fatigué et il s’aide d’une canne.
Je n’aurais pas dû, puisqu’il a très rapidement commencé à me dire qu’il me trouvait jolie, très jolie. Il s’est mis à insister lourdement, encore et encore, pour qu’on aille boire un café ou déjeuner tous les deux.
Mon âge ne le gêne pas, surtout que je lui dis plusieurs fois et que je fais beaucoup plus jeune, et mes refus répétés non plus. Je me sentais coincée parce que je n’avais pas de téléphone et que c’était le point de rendez-vous avec mon ami : je ne pouvais pas partir et me retrouver toute seule dans une ville dont je ne connaissais que quelques arrêts de bus.
J’ai dû finalement partir puisqu’il commençait à se rapprocher et qu’au bout de 10 minutes son insistance ne faiblissait pas. J’ai simplement fini par comprendre que tant que je ne partais pas il pensait que j’étais d’accord et que je me faisais prier, alors que je pensais que mes “non” étaient assez clairs et que j’attendais juste mon ami.
A la sortie du parc, un autre homme m’accoste mais me laisse lorsqu’il apprend que je suis encore au collège.
Ca a été ma première confrontation avec le monde extérieur, ma première interaction avec un adulte en dehors de mes parents/voisins/profs, et celle-ci est déjà caractérisée par le harcèlement sexuel. C’est dès ce jour que j’ai commencé à élaborer des stratégies d’évitement, à seulement 13 ans.
Chère Anonyme,
“C’est dès ce jour que j’ai commencé à élaborer des stratégies d’évitement, à seulement 13 ans.”
Vous avez bien fait !
Vous c’est à 13 ans, pour d’autres c’est beaucoup plus tôt ! Des porcs, il y en a partout et à toute heure !
De tout cœur avec vous !
Je suis d’accord avec Catoune, vous avez bien fait.
Moi, à 13 ans, on m’a demandé, “c’est combien”, parce que j’attendais quelqu’un à un coin de rue.
Et, encore vous étiez dans la rue et vous avez pu vous défendre, combien d’enfants qui ne peuvent rien faire si ce n’est subir!!