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Prédateurs en voiture

J’avais 14 ans et je devais me rendre deux fois par semaine dans un hôpital pour des soins externes en radiothérapie. Ce jour-là, (on était fin juin, vers 19h), j’étais censée rentrer directement chez moi après l’hôpital, mais j’ai voulu faire un détour par mon collège pour voir si des copains du bahut trainaient encore dans le parc en face. Je marchais, la rue était déserte. Les maisons sont résidentielles dans le quartier et on ne croise pas grand monde en dehors des horaires du collège. Soudain j’ai remarqué stationnée à une vingtaine de mètres, une Peugeot 504 blanche avec un type au volant et un autre debout sur le trottoir, coté passager, face à moi, qui tenait la portière arrière ouverte avec son bras. J’ai compris immédiatement le danger. J’ai traversé. Le type m’a suivi en me disant des horreurs, il avait sorti son sexe. Il se rapprochait mais je n’osais pas me retourner. J’ai vu sur ma gauche, la petite porte d’entrée des professeurs du collège. Je priais pour qu’elle soit encore ouverte et que je puisse trouver quelqu’un malgré l’heure tardive. J’étais terrorisée mais je n’ai pas pu courir ni crier. J’ai remonté l’allée centrale et suis allée m’enfermer dans les toilettes des filles sous le premier préau. J’y suis restée une bonne demi-heure, pleurant et tremblante de peur. Puis je me suis calmée et j’ai ouvert doucement la porte, j’ai rassemblé mon courage et je suis sortie. Le type n’était plus là, la voiture non plus. Je me suis mise à courir pour rentrer chez moi. En route, j’ai croisé un copain qui avait une petite moto de cross. Il m’a vu en panique, m’a demandé ce qu’il s’était passé et m’a dit de monter derrière lui pour retourner au collège essayer de retrouver la voiture et les types. Personne. J’étais traumatisée mais je n’ai pas pu en parler à mes parents le soir. J’avais peur de leur réaction. C’était il y a 35 ans. Je pense souvent, encore aujourd’hui, que si je n’avais pas eu le réflexe de traverser et d’aller me mettre à l’abri dans le collège, j’aurais pu être une de ces adolescentes portée disparue sans que personne ne sache ce qu’il m’était arrivé. C’est horrible.

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falab
falab
6 années plus tôt

belle réaction de votre copain ! c’est quelqu’un de bien.
ça peut paraitre anodin, mais être crue immédiatement, soutenue au point qu’il a eu l’intension n’intervenir (pas de fuir dans le sens inverse, il a été courageux et désintéressé), oser chercher à en découdre pour vous défendre !! Tout ça est très précieux !
et puis heureusement pour vous, il suffit de peu pour que l’histoire finisse bien. il a arrive que la chance soit du bon côté 🙂

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