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Pourquoi faire des histoires !

Orpheline, Nathalie s’est faite violée de 12 à 17 ans par notre cousin Jean-Michel et son père, André chez qui elle était placée. Le petit frère de Nathalie les a dénoncé. Il a été accusé de mensonges et placé en foyer de la DASS. C’est lui qu’on traitait de pervers, notamment par Albert, un autre de nos oncles, pour avoir “inventé des choses pareilles”. Albert a fait pression sur Nathalie pour qu’elle se désiste. Il l’accusait de vouloir détruire la famille. André avait la réputation d’être un tripoteur par toutes mes tantes. Mais c’est quand même lui, l’adulte, qu’on a crû. Il s’est débrouillé pour conserver la garde de Nathalie… et Il a continué en toute impunité. Il a pu éduquer son fils unique, Jean-Michel, de 3 ou 4 ans de plus qu’elle, à “s’entrainer à être un homme” sur Nathalie.

J’étais enfant. j’étais dans la confidence. Nathalie parlait de “mises à l’air” à son frère et à moi. Les mises à l’air étaient des pratiques courantes dans les colonies de vacances et les pensionnats mixtes. Des garçons faisaient irruption en pleine nuit, en groupe dans une chambre de filles. Ils s’en prenaient à l’une d’elles dans son lit, si possible quand elle dormait. ils retiraient ses couvertures et sa chemise de nuit. Et éclairaient ses fesses, ses zones intimes et sa poitrine avec une lampe torche. Le plus drôle était qu’elle se débatte et de maintenir une main sur sa bouche. Avant que les autres filles de la chambre aient eu le temps de réagir, ils étaient repartis, hilares. Dans le meilleur des cas un adulte arrivait, mais trop tard. Le lendemain matin, au petit déjeuner, ces courageux “vrais mecs” se vantaient de leurs exploits. Les filles se cachaient comme elles pouvaient, honteuses. Si l’une d’elles parlait, elle risquait des représailles : qu’ils lui tombent dessus la prochaine fois. Nous pensions tous, garçons et filles, que ce n’était pas si grave. Que les garçons sont comme ça. Ils sont curieux et pleins d’énergie. Que c’était le lot normal des filles que d’être victimes de ces plaisanteries, certes de mauvais goût, mais rien de plus que des blagues d’enfants. Et ça restait entre les enfants. Cela ne devait pas être divulguer aux adultes, qui de toutes façons n’auraient rien fait d’autre que les gros yeux, au mieux. Personne n’aurait associé ces pratiques à un viol collectif. J’ai même souvent entendu parler de ces bonnes blagues au service militaire par des copains !
J’avais promis à Nathalie et à son frère de garder ses secrets. Quand mon père m’a demandé ce que je savais, juste avant d’aller voir le juge pour enfants, je lui ai dit que j’avais promis. Il n’a pas insisté… Pour lui, trahir un secret, c’était trahir son honneur. Je le regretterai jusqu’à la tombe. Ni Nathalie, ni son frère ne m’en ont voulu d’avoir gardé le silence. Ils m’ont toujours dit que c’est pour cela qu’ils ont continué de me faire confiance.
Ce n’est que quand nous avons eu 18 ans, Nathalie et moi, que ma mère a demandé à Nathalie si ce que son frère avait dit était vrai. C’est là que j’ai appris que les “mises à l’air” de tonton étaient en fait des viols à répétition d’André et de Jean-Michel. Maman lui a proposé d’aller voir la police en lui promettant son soutien. Nathalie a refusé fermement. Elle était en foyer pour jeunes filles. Elle devait entrer le lendemain à l’hôpital pour subir une très lourde intervention. C’est de ça qu’elle avait peur. Jean-Michel et André étaient derrière elle. Majeure, elle n’avait plus à les voir. Elle en était débarrassée. Alors à quoi bon. Et puis elle craignait de ne pas être crue et d’avoir à affronter Albert. Elle ne voulait pas “revivre tout ça”. C’était encore l’époque où on pensait que “remuer la boue” était mauvais pour tout le monde. On ne mesurait pas le pouvoir de réparation qu’ont la parole et la reconnaissance.
25 ans après cette conversation, il y a 7 ans, Nathalie s’est suicidée. Exceptés les enfants de Nathalie, son frère et moi, tous les membres de notre chère famille ont accusé son ex-mari d’en être la cause. En réalité, leur rencontre a été ce qui est arrivé de mieux dans la vie de Nathalie. Après avoir perdu ses deux parents, avoir été violée, traitée de menteuse par ceux censés la protéger – même les juges s’y sont mis ! Avoir eu une maladie orpheline qui avait causé le décès de sa mère, risquait de mourir à chaque enfantement, c’est son ex-mari, tendre, aimant et infiniment respectueux qu’ils ont accusé !
Depuis 3 ou 4 ans, des cousinades sont organisées par les uns ou par les autres. Mes enfants ne connaissaient pas ma famille et ça leur manquait. Alors j’ai accepté les invitations. Ces réunions de famille ont été l’occasion de revoir des gens qu’on n’a pas vu depuis longtemps …. dont Jean-Michel ! Il pérore en bon père de famille ! Plus personne ne peut témoigner de ses saloperies. Les enfants de Nathalie et son mari ne sont pas invités ! Quant à moi j’ai la réputation d’être affabulatrice, de faire des histoires. C’est tellement commode. Je ne représente pas un grand danger. J’ai organisé un barbecue chez moi avec les enfants de Nathalie (qui comme les miens ne connaissaient pas grand monde), son frère et son mari avec les oncles, tantes et cousins les moins pire de la famille. Une de mes tantes a eu le culot de me dire que Nathalie était épanouie ! après son suicide ! Et que c’était la preuve que j’inventais tout ! Même ceux que je croyais de bonne foi sont complices !
Il y a prescription et André est mort. Je n’ai pas les épaules assez solides pour affronter un groupe qui fait corps (les gentils défendent les gros dégueulasses). “A quoi bon. Tu ne vas quand même pas faire d’histoires !” C’est ce que j’entends. Non contents d’avoir détruit Nathalie, ils me détruiront à mon tour. Ils ont déjà tellement œuvré pour que je me taise ! Pourtant j’ai osé parlé, mais je n’arrive pas à aller jusqu’au bout : obtenir un début de reconnaissance pour Nathalie, son ex-mari, son frère et ses enfants, orphelins bousillés eux aussi… Et je me sens coupable… A cause de la complicité de ces “gens bien sous tout rapport”.

Ma tante Colette, la mère de Jean-Michel, était aigrie et alcoolique. Elle frappait le petit-frère de Nathalie à coups de ceinturon. Avec le recul, elle savait sans doute. Son mari devait l’empêcher de parler d’une façon ou d’une autre. Elle se défoulait sur sur ce gamin de 10 ans. Ou bien elle essayait de le sauver en le poussant à s’enfuir. A ne pas rentrer du pensionnat chaque week-end. Elle lui disait souvent qu’elle l’aimait. D’une certaine façon, elle devait protéger son fils des pulsions d’André. Peut-être aussi que cela lui évitait d’être violée elle-même. Colette aussi est largement moquée par toute cette chère famille. “Comme elle est gracieuse !” quand Jean-Michel exhibe une des dernières photos de sa mère. Elle y a un regard plein de haine. Je l’interprète comme seul moyen d’expression de quelqu’un sans voix, dirigé contre celui qui tient l’appareil.
Je n’en veux ni à Colette, ni à Jean-Michel. Pour cela, il faudrait connaître leur version. Je leur accorde le bénéfice du doute, ils ont sans doute des circonstances atténuantes.
et puis ce n’est pas mon rôle de juger, j’ai ma part de responsabilité.

J’en veux aux taiseux, qui se permettent de se moquer des victimes, qu’ils décrédibilisent en les humiliant. J’en veux à ceux qui savent et qui rigolent bien avec les moqueurs. J’en veux aux salops de se dissimuler parmi les gentils en les rendant complices de leurs crimes par banalisation de l’horreur, sur ton de plaisanterie.

Merci de l’initiative de BalanceTonPorc. Peut-être que ces bonnes vielles blagues ne feront plus rire les vrais gentils qui ne pensent pas à mal.
“Savoir c’est pouvoir” n’a jamais sonné aussi juste.

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Anne64
Anne64
6 années plus tôt

J’ai lu votre témoignage et c’est ma famille tout craché.
J’en ai tellement ras le bol de cette famille normale que je dénonce depuis 17 ans sans être entendue.
J’ai eu le droit aux menaces de mise sous tutelle du procureur et une lettre très agressive du bâtonnier m interdisant toutes demandes d avocats pour pouvoir savoir pour avoir accès à mon dossier judiciaire et me porter partie civile. Tout ça a Pau. Avant il y a eu Paris puis Compiègne mais ce serait trop long a écrire sur le site.
C’est en témoignant sur ce site que j’ai pu mettre des mots sur tout ce qu’ils m’ont fait et me font subir. C’est du harcèlement criminel en réseaux publics et privés. Ce sont des opportunistes criminels terroristes ma famille normale.
Je la hais. Je vous voudrais qu’elle se fasse buter cette salope .

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falab
falab
6 années plus tôt
Répondre à  Anne64

je me sens tellement impuissante !
j’ai été violée par un autre cousin. Jamais je ne témoignerai.
Savoir que je ne suis pas la seule ne me soulage en rien. au contraire. j’ai bien conscience que je suis dans le système. ce n’est pas contre nos familles que nous devons nous battre. c’est contre tout un système. je n’en ai pas la force.
Je protège mes enfants en les éloignant des membres de ma famille. Mais il est important qu’ils les connaissent, pour qu’ils puissent savoir à qui ils ont affaire, au cas où. Cette chère famille y gagne ; isolée, j’ai moins de force contre elle.
Mon “combat” se borne à ne pas me laisser ronger par la haine. C’est déjà un énorme effort. Cela m’occupe presque tous les jours…. Même avec le temps.

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Anne64
Anne64
6 années plus tôt
Répondre à  falab

Je ne suis pas d’accord.
C’est impossible d échapper à la haine avec tout ce que je subis.
Quant à ma famille normale elle devrait être en prison si elle n’était pas a ce point protégée par le système.
Donc ce sont ma famille et le système qui devraient être en prison et je me bats contre ça parce que j’ai la haine parce qu’ils m’ont rendue haineuse avec toutes leurs saloperies.
Je ne pardonne pas. Je ne suis pas le pape. J’ai jamais cru en dieu c’est un connard de plus.

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falab
falab
6 années plus tôt
Répondre à  Anne64

je vous comprends. Tant que je croyais pouvoir me faire entendre, tant que je les haïssais, j’étais forte.
Aujourd’hui, je ne suis plus personne. Je suis épuisée et je sors de chez moi le moins possible.
Tout ce que j’entreprends est un échec. Témoigner sur ce site est un ultime coup de rein, une dernière révolte. Mais je n’en attends rien. Je n’attends plus rien de personne.
Bon courage à vous. Vous avez fort à faire. Je vous souhaite de rencontrer des personnes qui vous soutiendront efficacement. C’est ce qui m’a tant manqué.
Je viens de répondre à un monsieur apparemment démoli par ses soupçons des viols de sa mère par son grand-père. Nous sommes des héros d’histoires vraies. Nos super pouvoirs sont notre refus d’accepter l’inacceptable et notre lucidité. C’est ce qui nous donne l’énergie de témoigner, de passer au-delà des convenances qui nous obligent à nous taire. Pour autant, nous n’avons pas le super pouvoir de légitimité.
C’est vous qui êtes du bon côté de la force, même dans la haine. Tenez bon !

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Anne64
Anne64
6 années plus tôt
Répondre à  falab

C’est gentil.
Si ce n’est que je ne suis pas forte comme vous dites ni faible.
C’est juste que je ne supporte pas l injustice même si je me heurte à un mur puissant.
Dans ce genre de rapport de force déloyal il n’y a ni gagnant ni perdant puisque la victime est par logique hors jeu puisque pour elle ce n’est pas un jeu c’est subi. On ne lui a pas demandé son accord. La victime subit et fait comme elle peut pour se défendre c’est à dire à l aveugle je ne sais pas comment faire mais je vais pas fermer ma gueule pour autant. Même si c’est épuisant. Un rapport de force c’est comme un mariage forcé la victime est piégée et son bourreau en profite au maximum.
Que faire. Se taire ou gueuler NON de toute façon ça excitera toujours les agresseurs les dominants les puissants.
Mais je préfère hurler NON et NON et encore et toujours NON.
NON C’EST NON.

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Lazuli
Lazuli
6 années plus tôt

“J’en veux aux taiseux, qui se permettent de se moquer des victimes, qu’ils décrédibilisent en les humiliant. J’en veux à ceux qui savent et qui rigolent bien avec les moqueurs. J’en veux aux salops de se dissimuler parmi les gentils en les rendant complices de leurs crimes par banalisation de l’horreur, sur ton de plaisanterie.”

Merci pour tes mots… C’est magnifique ce que tu as écrit.

Merci pour le témoignage, j’espère que tu vas te sentir. Ne te sens pas coupable, tu n’y es pour rien.

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