Pas encore 11 ans …

Ma mère, une femme seule avec deux enfants, cherchait à « refaire sa vie » … Elle a rencontré un homme très « correct » qui la respectait. Ce qu’elle ignorait, jusqu’à ce que je le lui dise, c’est que c’est moi qui « l’intéressait » et ce depuis le début. Il saisissait toutes les occasions qu’il pouvait pour se retrouver seul avec moi et mettre sa main dans ma culotte pour me tripoter … parfois même alors que ma mère ou mon frère n’étaient pas très loin … voire dans une pièce voisine. Il m’envoyait chercher n’importe quoi dans sa voiture sachant que je trouverai des photos pornographiques à l’endroit indiqué … J’étais tétanisée et avais très peur de lui, de ce qu’il disait vouloir me faire, mais aussi de ce qu’il pourrait me faire et ne me disait pas … Mais j’avais aussi très peur de le dire à ma mère et qu’elle ne me croit pas … car là, je savais que si c’était le cas, « j’étais fichue » … Il avait fait de moi « sa complice » en me faisant promettre que c’était « un secret » entre lui et moi. Cela a duré des mois et ses « demandes » devenaient de plus en plus pressantes … C’est « entre la poire et le fromage » et alors que ma sœur ainée, qui ne vivait pas avec nous, était présente à table ce dimanche-là, que j’en ai parlé « vite fait » à ma mère dans la cuisine, comme pour me débarrasser de ce « secret » qui me rendait folle. Elle m’a demandé de me rassoir à table et promis que je ne serais plus jamais seule avec lui. Ce qu’elle a fait le reste de la journée et jusqu’à son départ … Pendant ce temps, j’échafaudais des plans pour lui échapper car j’avais encore plus peur vu que j’avais « trahi notre secret » … Le lendemain, en rentrant du collège, ma mère m’a dit que je n’entendrais plus parler de lui car elle était allée à la police et déposé « une main courante », chose dont elle l’avait également « informé » par courrier. La police lui avait demandé de les tenir informés si cet individu revenait dans les parages … Nous étions dans les années 70 et ce genre de « faits » n’étaient pas traités de la même façon qu’aujourd’hui … J’ai vécu encore des mois dans la peur … Il a profité du fait que je souffrais de ne plus avoir de « papa », de ma soif d’amour et de celui de ma mère pour me rendre complice de sa perversion. Je suis allée voir une psy 27 ans plus tard … Peut-être trop tard pour réussir à construire une vie de femme mais assurément pour avoir des enfants … Je sais que si cet individu (s’il est encore vivant) ne se souvient pas de moi, il m’a marquée à jamais. Si cela fait maintenant parti de moi, de mon histoire, je ne peux m’empêcher de penser que ma vie aurait été différente si je n’avais pas croisé le chemin de « Jean »…

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