Je pensais tout raconter d’une traite mais je me suis rendue compte que je n’en ai pas la force.
Je raconterais aujourd’hui que le premier viol, celui qui a été le début de 10 ans de cauchemars, de combats pour survivre à ce qu’on appelle un “pervers narcissique”.
J’ai rencontré celui qui a été mon mari sur le lieu de mon travail. Je n’était pas spécialement intéressée mais ma meilleure amie m’a encouragée à lui donner une chance. Au premier déjeuner, j’ai été frappé par nos points communs. Si j’avais du décrire l’homme idéal selon moi, il aurait été celui-ci. Il était charmant, avait un discours plein de valeurs et respirait l’ouverture d’esprit mais quand il s’approchait de moi, mon corps réagissait en se mettant à trembler. J’avais été battue dans mon enfance et au cours de la première année qui a suivi mon départ du domicile familial cela s’était produit sans aucune raisons. Puis cela a disparu avec le temps.
Je voulais vivre! Alors cela m’a énervée de sentir mon corps trembler quand il m’embrassait alors que je n’avais rien à lui reprocher puisque tout était parfait et je n’ai pas tenue compte de ma réaction.
Un soir, il m’a invité à dîner chez lui. Je savais ce que cela voulais dire et cela ne n’étais pas pour me déplaire.
J’avais des amis hommes qui ont toujours été respectueux. Je croyais à la force du dialogue et au libre choix.
Les choses se sont bien passé au début, dîner préparé par se soins, discussion, baisers et puis mon corps à réagi en se remettant à trembler. J’ai arrêter et décidé de rentrer. Il s’est montré compréhensif mais a insisté pour que je reste dormir chez lui car il était tard. Devant mon scepticisme, il m’a assuré qu’il respectait mon choix et ne ferais rien.
Je suis resté et 10 ans de cauchemar ont débuté. Dans la nuit, j’ai senti qu’il commençait à me caressait, je me suis redresser et je lui ai demandé ce qu’il était en train de faire. Je n’ai pas eut de réponse. J’était acculée contre le mur et terrorisée. J’ai un trou noir à ce moment là. J’ai repris conscience alors qu’il allait et venait en moi. “J’étais complètement habillée en jean et chemise. Comment je me suis retrouvée sans mes vêtements? “je ne savais pas.
J’avais mal! Il me labourait le ventre, cela faisait tellement mal, j’étais terrifiée, je tremblais entièrement. Je ne pouvais plus bouger, parler, j’était enfermée dans un corps qui ne répondait plus. A un moment j’ai fait taire ma peur, j’ai décidé que lorsqu’il aurait fini, j’attendrais qu’il s’endorme et je partirai et je ne le reverrais plus. Quand il a finit, il a commencer à m’a pris dans ses bras, m’a dit qu’il sentait que je n’allais pas bien, a chercher à me réconforté. Je n’avais toujours pas le contrôle de mon corps
Au réveil, j’étais groggy, mon esprit était brumeux. J’ai commencé à me rhabiller en me demandant comment cela se faisait que j’était déshabillée. Je n’arrivait pas à réfléchir. Il s’est levé rapidement a été très prévenant mais nous n’avons pas discuté de ce qui s’est passé durant la nuit juste du futur.
Le plus dur pour moi après 7 ans de thérapies (EMDR, cognitives, soutien médicamenteux, rééducation kiné, fascia-thérapie, …) c’est de savoir que j’ai épousé un homme qui me violait. Et en même temps j’avais 23 ans, j’ignorais tout des techniques de manipulations contrairement à mon ex-époux et j’étais isolée : pas de famille sur qui compter et l’essentiel de mes amis en province puisque je venait de monter à Paris pour y finir mes études. J’ignorait tout des phénomènes de dissociation et de reconstruction mentales.
Les leçons que j’en ai tiré sont : toujours écouter les messages de mon corps. Avec le temps j’ai réalisé l’immensité de mon ignorance intellectuelle et la sagesse de mon instinct qui se manifeste par des messages du corps.
Avancer après des traumatismes est douloureux et difficile. S’entourer d’amis qui vous accepte est essentiel.
Laissez ceux qui vous trouvent défigurée car vos cicatrices les horrifient parce qu’ils ont peur que cela leur arrive.
Entourez vous de ceux qui aiment la beauté et le sens de vos tatouages.
Je vous souhaites de vivre et de trouver l’équilibre qui mène au bonheur.
C’est terrifiant de voir à quel point un homme peut avoir 2 visages : le prince charmant le jour, prévenant et à l’écoute, qui cuisine un dîner pour sa princesse, et un monstre la nuit.
Aucun signe extérieur de danger !
Ce sont des hommes extrêmement intelligents, en fait.
C’est bien que vous ayez pu divorcer et suivez une thérapie
Merci pour votre témoignage si triste et pourtant si rempli d’espoir.
Chère Anonyme,
Je suis navrée de ce qui vous est arrivé !
Vous avez été maltraitée dans votre enfance et cette faille attire les pervers !
Seule votre envie de vivre à tout prix vous a sauvé de votre famille et de ce pervers narcissique !
Vous écrivez cette phrase si belle et si juste : “Avec le temps j’ai réalisé l’immensité de mon ignorance intellectuelle et la sagesse de mon instinct qui se manifeste par des messages du corps.”
Le corps exprime le mal-être et mieux vaut être à son écoute ! Vous avez tout à fait raison !
Je décèle dans vos écrits, que vous allez mieux, que vous avez désormais le recul nécessaire et la force mentale, pour ne plus jamais être la proie d’un pervers !
Je vous souhaite moi aussi le meilleur !
Toute ma tendresse !
Catoune
Chère Lagar,
Vous écrivez sur les PN : « Ce sont des hommes extrêmement intelligents, en fait. »
Je ne partage pas votre avis sur ce point!
À mon sens, être un expert en manipulation ne fait pas de lui, un homme extrêmement intelligent !
Il ne faut pas confondre des traqueurs de failles, des prédateurs, des dissimulateurs et des embobineurs, qui au final ne sont que de vulgaires violeurs, avec des personnes intelligentes !
Sinon cela revient à dire qu’un bon commercial ou un traider est un homme extrêmement intelligent !
Ces porcs-là ne sont bons que dans leur domaine et rien d’autre ! Donc, pour moi, ils sont extrêmement cons !
Bien à vous !
Bonjour,
Quelle histoire horrible. Quel pervers. Oui le corps s’exprime de plein de manières. Oui il faut s’appuyer sur les personnes bienveillantes et fuir toute personne quel quel soit. Même la belle-mère quand les enfants font dommages collatéraux la tolérer n’arrange rien. Évidemment je parle de la mienne mais elle est tellement méchante et sans compassion même me sachant six pied sous terre. Bref t’as tout compris.
Moi j’ai fait 30 ans de dissociation. Alors qu’en on réalise on s’effondre pourtant j’ai dû faire face pour mes enfants.
On est des survivants. L’envie de vivre plus que tout.
L’EMDR je me suis renseignée mais aller voir un inconnu ça m’inquiète.
Tout mon soutien.
Courage. On vaut la peine nous.