Avec une dizaine de copines, on a constaté que la normalité de notre éducation fille-garçon laissait à désirer. A la fin des années 80, nous organisions des soirées entre filles “pour être tranquilles”. C’est à dire, s’éviter des réflexions à sous entendus sexuels, regards déplacés, etc. Lors d’une conversation, nous avons constaté que nous avions toutes été “victimes” de gestes et d’allusions déplacés, par des proches comme par des inconnus. Il semblait “normal” que les garçons écrivent des horreurs dans les toilettes des FACS, fassent des trous dans les portes des toilettes des filles dès l’école primaire ou dans les douches des colonies de vacances. Cela faisait partie du paysage homme-femme. Sans parler des allusions que les garçons de notre âge, nos patrons, nos profs se permettaient, sans retenue. “Elle a du chien” d’un supérieur hiérarchique quand j’ai demandé une prime qui m’avait été promise ; “j’en ferais bien mon 4 heures” d’un prof de fac quand j’ai quitté une salle d’examen d’un oral de psycho du travail ; “Alors comme ça tu es resté coincé dans l’ascenseur avec Martine ! T’as bien de la chance !” entre étudiants. C’est la répétition banalisée comme un code commun qui fait harcèlement. “Ben quoi ? Tu vas pas faire une histoire pour si peu ! Y’a pire que ça quand même !”. Ces constats nous révoltaient, mais quoi faire ? Ce qui en est ressorti, c’est que nous ne pouvions rien faire pour notre génération. Mais que les futures mères que nous étions devaient mieux éduquer la génération à venir. Éduquer nos fils mais aussi éduquer nos filles. Qu’elles n’acceptent pas l’inacceptable. Qu’elles s’autorisent à s’habiller court, sans permettre des gestes, regards ou allusions. Qu’elles s’offusquent ! Pour se faire respecter, qu’elles montrent leur refus des familiarités, et non qu’elles abandonnent l’idée d’être jolies. Ce sont ces garçons très à l’aise et imbus d’eux mêmes qui se rabaissent. BalanceTonPorc me donne de l’espoir ! Messieurs (et mesdames !) cette normalité n’est pas correcte ! Réécrivons les normes !
Bravo
Merci pour votre texte 🙂