11 ans, c’est l’âge que j’avais la première fois que j’ai été violé, dans une grange sur du foin à même le sol. Et 21 ans c’est l’âge où le dernier viol a eu lieu. C’est mon père, avec qui je vivais malheureusement seul, qui durant ces 10 ans, tous les jours, m’a fait subir c’est violent. Aujourd’hui, j’ai 30 ans, et je suis toujours suivi par une psy, pour évacuer ce drame, qui m’a laissé honteuse, malheureuse, brisé, bref, un genre de morceau de viande. Comme beaucoup, je n’ai pas porté plainte, carrelage cela a commencé, mon père me disait que cela était normal, que cela devait rester entre nous, et dans mon ignorance, et surtout dans une faiblesse qui était déjà présente, d’avoir été abandonnée par ma mère, j’avais peur de me retrouver seul, si je me plaignais. Très vite, je n’ai plus cherché à me défendre, j’étais soumise, plus rien en moi ne souhaitait vivre. Aujourd’hui grâce à ma psy, je sais que j’ai été atteinte du syndrome de Stockholm, et sans la personne qui à l’époque m’a sorti de cette horreur, je pense que je pourrais y être encore aujourd’hui. Plus tard quand j’ai parlé au peu de famille avec qui j’étais en contact et avec mes amis proches, ils ont tout de suite dit, qu’il n’était pas étonné de ce que mon père m’avait fait, d’autre m’ont dit qu’il s’en doutait bien. Beaucoup quand je leur ai demandé, pourquoi s’ils s’en doutaient, il ne m’aidait pas, mon répondu je cite, “non mais tu sais nous on n’aime pas trop se mêler des affaires des autres”. D’autres encore, ont laissé sous-entendre, qu’après tout je pouvais bien faire ça pour mon père, puisqu’il m’élever seul. Enfin, ce qui semblait ne pas être au courant, non pas semblé plus touché que ça, quand je leur ai appris. Aujourd’hui, j’essaie de me reconstruire petit à petit, mais mes pensées, se tourneront toujours, vers 7 enfants ce qui n’a pas existé, et cette adolescence tronquée. Mon corps ne m’a jamais appartenu ne m’appartiendra sûrement plus jamais, et je ne peux que le constater. Malheureusement aujourd’hui en France, être “victime de viol” et monnaie courante, et n’est que très peu puni par la loi, sûrement parce que le pouvoir est détenu par ces mêmes hommes qui s’en prennent aux femmes. Le viol, on le sait aujourd’hui, est l’un des crimes les plus dur à décrire, et aussi les plus dur à prouver, hormis dans les rares cas où le mec n’a pas pris ses précautions, et à partir du moment où on souhaite porter plainte, on se retrouve donc avec toutes les chances d’être accusé soi-même, de mensonge, de calomnie, bref, pour se faire écouter, c’est un calvaire. Go final, essayer de déposer plainte, et me suis heurté, au système judiciaire, c’est-à-dire que je n’ai eu droit qu’à des hommes pour m’interroger, que c’est un gynécologue masculin qui a fait le contrôle sur moi, accompagné d’un deuxième gynécologue, qui est ce que l’on appelle le gynécologue Delacour, bref en gros on se fait tripoter deux fois, et le tout sans avoir le droit de se plaindre. Cette situation désastreuse, m’a montré à quel point, le viol n’était absolument pas reconnu, et qu’à mon avis ce n’était pas prêt de changer. Du coup contrairement à bien des personnes qui conseille à toutes ces femmes qui ont été violées, de porter plainte, moi, je vous soumet tout à fait le contraire, le système judiciaire n’est pas adapté à ce crime, et vous pourriez bien vous enfoncer encore plus loin, dans la torpeur et le dégoût. En revanche, cela me fait un bien fou, de parler à ma psychologue, qui est bien la seule jusque-là à ne jamais m’avoir jugé, à avoir essayé de m’apporter du réconfort, et surtout, elle, elle me croit. Et ça, ça change tout. Je tiens tout de même à dire que, je pense qu’on ne guérit jamais, de telles blessures, mais aujourd’hui je commence à comprendre que l’on peut quand même apprendre à vivre avec, et que l’on peut quand même profiter de la vie. A toutes celles qui comme moi ont été trahi par leurs parents, je vous souhaite de réussir à vous sortir de là, et surtout parlez-en: un ami, un psy n’importe qui mais parlez-en ne restez pas seule c’est beaucoup trop dur. Bon courage à toutes!
PS: certains d’entre vous savent-ils s’il existe des lieux de rencontre pour les personnes victimes de viol (en normandie)? Je ne cherche pas vraiment une association, ou un lieu avec professionnel, mais plutôt juste des petites réunions d’échange entre personnes ayant subi ce même calvaire.
Ma Titi, ma pauvre Titi, vous me navrez le coeur, quel poignant témoignage, plein de justes réflexions sur “le système”.
Je vous serre tout contre moi ma soeur.
Marie Hélène Lahaye évoque sur son blog “Marie accouche là” un article intitulé”Après le viol, le viol gynécologique”…On ne choisit pas le sexe du praticien et celui ci n’est que rarement formé à l’accueil spécifique des victimes de violences sexuelles. En 2018, une honte qui nous incite fortement à ne pas porter plainte ! Je valide votre point de vue en ce sens. Courage à vous
Chère Titi,
Tout comme « Coucou » je suis de tout cœur avec vous.
Je vous invite à lire un témoignage sur ce site qui date de novembre 2017 dont le titre est : « Lettre à Marlène Schiappa… Parce que j’ai été violée trois fois ».
Il s’agit du témoignage d’une greffiere, employée au Ministère de la Justice qui rejoins votre témoignage !
La Normandie, c’est vaste, cinq départements. J’ai trouvé un groupe de paroles au Havre sur AIVI.org.
Si vous vivez au Havre, voici le lien :
ch-havre.fr/documents/maison%20du%20patient/LHAVI.pdf
L’association « le Havre aide aux victimes d’inceste » accueille les victimes et leurs proches une fois par mois. Il y a encore très peu de lieux d’écoute en Normandie. Avec ce lien, vous aurez le lieu, le jour des réunions et comment vous inscrire.
Sur AIVI.org, vous trouverez un groupe de paroles près de l’endroit où vous vivez.
Merci de me dire si cela vous a été utile et si vous avez trouvé un groupe de paroles. Bonne chance.
L’association “le Havre aide aux victimes d’inceste” :
Groupe de paroles : un samedi par mois à la Maison du Patient ( Hôpital Flaubert)
Inscription par email : lhavi76 [@t] gmail.com
Tél : 02 32 73 37 30 (maison du patient)
Merci de votre soutient.
Oui c’est vrai au 21eme siècle on s’atenderai a mieux
Je regarde des maintenant et je vous tiendrai au courant. Merci
Je viens de regarder, malheureusement il n’y a pas de réunion dans l’endroit où j’habite, c’est-à-dire dans le calvados. Et puis malheureusement les réunions ne correspond pas à ce que je recherche, car elles sont encadrées, et ses limites à des discussions prédéfinis. Moi ce que je cherche, c’est juste un lieu d’échange sans discussion prédéfini ou entre nous on pourrait parler de ce que l’on a envie. En tout cas, merci pour tout, et merci de votre soutien.
Chère Titi
Merci pour tes réponses. Je pensais que tu voulais échanger avec des victimes d’inceste. D’où ma tentative vaine de t’aider.
Si tu veux parler de sujets divers avec d’autres personnes, je te conseille le “Café Citoyen”. Tu en trouves partout ! Va sur Google et tape “Café Citoyen dans le Calvados” ou dans ta ville, tu en trouveras un près de chez toi. Il y a souvent des conférences dans les universités ou ailleurs. Renseigne-toi à la Mairie, dans les Universités, dans les Syndicats d’Initiatives, dans les Associations, dans les Bibliothèques,… Peux-tu ensuite revenir vers moi et me dire si tu as trouvé ton bonheur ? Merci d’avance. Je reste à ton écoute. Bon courage Titi.
Re, et bien en fait je crois que c’est moi qui me suis mal exprimé, je souhaite bien intégrer un groupe de personnes ayant subi des violences sexuelles, mais je ne souhaite pas qu’elle soit encadré par un professionnel, ou une association qui nous dicte le sujet duquel on devrait parler. Par exemple, l’association font tu ma parler propose bien des échanges entre personnes ayant subi de l’inceste, mais on ne peut pas choisir nous-même de ce que l’on veut parler. En effet chaque réunion est sur un sujet bien précis. Et c’est à ce niveau-là que ça ne correspond pas à ce que je recherche.
Et bien sûr, j’ai déjà fait quelques recherches de mon côté, malheureusement la plupart des assoc’ qui organise ses discussions, ne propose pas de discussion libre entre participant, à chaque fois, ils choisissent eu même le sujet, certes qui tourne toujours autour de l’inceste, mais n’est pas complètement libre. Je trouve cela très dommage, et surtout ce n’est pas ce que je recherche. Voilà si tu entends parler de ce que je recherche n’hésite pas en tout cas merci pour ton soutien bonsoir.
Chère Titi,
Pourquoi ne pas essayer d’aller à une ou deux séances pour te faire une idée. Je pense en effet que tout d’abord un thème est proposé pour engager la conversation, cela aide à lancer la discussion, mais qu’après chacun est libre de dire ce qu’il a envie de dire ! Mon conseil : essaie et ensuite fais-toi ton opinion !
Je continuerai de chercher. Je reste à ton écoute. Mais, essaie car on ne sait jamais !!! À bientôt.
Merci encore de tes réponses. Pour tout te dire, j’ai déjà essayé ces réunions, et c’est pour ça que je sais qu’elle ne me correspondent pas. Même si j’ai conscience qu’il n’est pas toujours facile d’engager la conversation. Peut-être est-ce simplement parce que je ne suis pas encore prête, ou parce que je cherche trop à contrôler ce qui m’entourent. Je crois qu’après avoir vécu ce que l’on a vécu, ils restent en nous des petits travers qui sont bien dur à travailler. Je te tiens au courant si un jour je trouve mon bonheur. Merci pour tout
Chère Titi.
Je t’en prie ! As-tu des ami(e)s à qui parler ou avec qui passer du bon temps ? Pourquoi ne pas contacter les sites suivants :
(Forums : pour sortir avec des personnes de mon âge qui partagent les mêmes centres d’intérêts)
– OVS (on va sortir)
– Près de chez vous
Ne reste pas seule enfermée dans tes souvenirs ! Trouve le bonheur Titi et tiens moi au courant.
Tu pourras écrire sur la fiche de contact du site qui me transmettra ton message car ils ont mon email. Je t’embrasse et surtout prends soin de toi car tu n’es pas seule. N’oublie pas de me donner des nouvelles surtout. À bientôt.
Super pour tes sites. Je vais m’en occuper. Encore merci. Et pas de souci on se tient au jus. 😉
Avec grand plaisir ! Et tiens moi au jus ! Je reste à l’écoute.
Amicalement.
Catoune. 😉 😉