Ça fait longtemps, mais ça ne me quitte jamais la tête.
C’était dans mes premières années d’arrivée en France, je ne parlais toujours pas français, je ne comprenais pas souvent ce qu’on me demandait ; Pour cette raison, mon mari français a dû m’accompagner pour servir d’interprète. Mais cette fois, mon mari n’a pas pu m’accompagner. J’avais rendez-vous avec mon gynécologue, pour suivre un traitement en consultations de fécondation in vitro. Ce jour-là, j’y suis allé seul. Je suis arrivé à la réception et j’ai attendu qu’ils m’appellent. En entrant dans le cabinet médical, mon médecin m’accueille ; Nous n’avons pas eu à beaucoup parler, car il ne s’agissait que d’examens gynécologiques et les résultats viendraient plus tard…. Dans la conversation, il m’a demandé s’il pouvait laisser passer un collègue, juste pour voir ?… il n’a pas compris bien, mais il a compris “collègue”. J’ai dit oui, très nerveux. Il m’a tout de suite proposé de m’allonger sur le brancard et de me déshabiller. Comme je suis très timide, j’enlève ma culotte et enfile ma jupe. Quand je suis en position de travail, les jambes s’écartent et je spécule à l’intérieur ; le “collègue” entre et commence à regarder en moi, avec le docteur. Les deux sans dire un seul mot. Sans commentaires. Merci, me dit le collègue. Et il est parti, après avoir dit au revoir. Plus tard, le médecin m’a dit que, pour continuer le traitement de FIV, je devais subir une liposuccion car j’avais beaucoup de liquide donc mon ventre était enflé. A la fin de la consultation, je sors de l’immeuble de standing de ******, et une fois sur le trottoir, je rencontre le « collègue », qui passe à côté de moi, sans me connaître ; sans sourire; Il m’a juste regardé, froidement et avec beaucoup de distance. Finalement, après 2 FIV, j’ai décidé de ne pas continuer. Tout était très dur : moi et ce médecin sérieux et distant. Je n’ai jamais vu ce fameux équipement qui existait dans les annonces de FIV de la clinique ******* ; juste moi et le docteur .. oh, et une horrible secrétaire, qui ne reviendrait jamais. Je viens des Caraïbes, je suis une femme noire. D’abord, j’ai douté, j’ai senti que le médecin n’introduisait rien dans mon utérus, c’était tout faux. Faire semblant. Parfois ironie alors que je m’allonge sur la table et me prépare à insérer la tige avec “l’embryon”. Pour moi, cette tige était vide. Tout semblait fictif, tout préparé. J’étais seul, je ne comprenais rien. Dans l’une des interventions, il m’a suggéré de subir le traitement dans un autre pays, loin du « regard » français, car ce qu’il nous proposait en France était interdit… … Mon mari ne l’a pas accepté. Je pense qu’ils se sont moqués de nous, que nous étions utilisés, que bien que tout l’argent ait été remboursé par la sécurité sociale, ici il y a eu un vol et des abus.
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