J’ai pendant très longtemps tenté de me convaincre que ce n’était rien. Une maladresse, un dérapage, une erreur aussitôt regrettée, …
Mais non, j’ai toujours ce sentiment de trahison, de culpabilité, de détresse en moi. 20 ans après, je n’en ai jamais parlé avant aujourd’hui.
Je devais avoir entre 11 et 13 ans. Après ma douche, j’avais toujours l’habitude de me balader dans la maison en serviette de bain avant d’aller finir ma toilette dans la salle de bain en laissant la porte déverrouillé. Une attitude totalement enfantine qui stoppa ce jour-là.
J’ai toujours été très proche de lui et donc, cela ne me choqua pas lorsqu’il rentra ce jour-là dans la salle de bain en me parlant de chose et d’autre et me pris dans ses bras comme le ferait n’importe quel père avec sa fille qu’il adore. Une attitude qui n’avait rien d’extravagant et qu’il avait l’habitude de faire. Mais ce jour-là, sa main passa sous ma serviette, sur mon ventre, y resta un moment avant de remonter et de me caresser un sein. Je fus d’abord tétanisé. Je ne comprenais pas, je ne connaissais rien à ces choses-là mais instinctivement je me disais que quelque chose n’allait pas. Finalement lorsqu’il toucha mon sein, je ressenti comme une réaction primaire de détresse et je l’ai repoussé.
Même si je ne cherche pas à l’excuser, il a dû alors se rendre compte qu’il avait dérapé car il a aussitôt arrêté et est partit en me disant qu’il faudrait que je prenne l’habitude de fermer cette porte à clef. Ce que je n’ai jamais oublié de faire depuis.
Je n’ai vraiment compris ce qui s’était passé qu’au lycée. Néanmoins, après ça, j’ai commencé à ressentir de la répulsion pour ce père qui était auparavant mon héros, et ce, à chaque fois qu’il voulait me prendre dans ses bras ou qu’il voulait simplement poser sa main sur mon épaule. Et bien qu’il n’ait jamais recommencé, ce sentiment est toujours là. Alors que les câlins sont toujours systématiques et bienvenus avec ma mère et mes frères, je refuse aujourd’hui encore que mon père me prenne dans ses bras.
Aujourd’hui, il a du oublier … Moi, je ne peux pas.
Alors, non, ce n’était pas rien. On ne doit rien minimiser. Un geste, une attitude déplacée ne doit jamais être accepté.
Portez-vous bien.
Quelle affreuse déception pour une jeune fille qui admirait son père. Vous venez de démontrer combien tout geste déplacé est irrémédiable, c’est une faute impardonnable de la part de votre père, de toute manière, comme vous l’écrivez fort bien, rien ne pourra y faire, car l’équilibre subtil de l’amour filial a été rompu, pour toujours. Merci pour votre témoignage.
Chère Anonyme,
Je suis tout à fait d’accord avec vous : un geste ou une attitude déplacée, ce n’est pas rien !
Soyez certaine que votre père n’a pas oublié son « dérapage » !
Pourquoi ne s’excuse-t’il pas ? Trop honteux, trop lâche, trop pervers,…?
Pourquoi n’avez-vous pas crevé cet abcès avec lui ? Vous le sauriez !
Tant que vous ne le ferez pas, vous ne connaîtrez pas sa vérité, votre cerveau continuera de chercher des réponses et cela vous empêchera de vous libérer de cet acte méprisable commis par votre père !
Confrontez-le et vous tournerez la page! Vous n’oublierez pas, mais selon ce qu’il vous dira, vous pourrez lui pardonner ou pas ! Mais au moins, vous pourrez avancer, vous retrouverez une certaine Sérénité et la paix!
Pensez-y ! Libérez-vous !
De tout cœur avec vous !
Je me reconnais tellement dans votre discours! Pas mon père que je ne connais pas mais un père de substitution mon oncle, qui n’a eu “qu’un geste déplacé” comme il a pu me dire. Non ce n’était pas qu’un geste, il m’a dérobé quelque chose. Il a violé mon être. Ma confiance en lui. C’était un héros aussi. Et en plus, ca s’est reproduit, “que” quelques fois, “que” des caresses de mon dos de mes fesses les autres fois… Mais ça n’aurait jamais dû arriver! Oui, toute violation de notre intimité que ce soit attouchements ou autre est horrible, est un acte condamnable. Je suis d’accord avec vous. Ça mérite justice! Il ne faut en rien minimiser. Tout est grave. Je vous souhaite le meilleur rétablissement possible de ce traumatisme. Car je pense que cest possible. Et en effet, une confrontation peut être une bonne idée. Le jour où vous serez prête. Pas de précipitation, le temps fait bien les choses.
Prenez soin de vous.