Mon grand frère est autiste donc il ne réagit pas comme nous. Quand on le voit, c’est une personne comme tout le monde. Un des gros soucis chez mon frère c’est sa colère. Vaut mieux ne pas le mettre en colère, c’est un conseil.
Mais un jour, je l’ai mis en colère et mes parents n’était pas là pour le calmer. Je venais de sortir de ma douche, il est entré dans la salle de bain. J’étais en serviette, il m’a demandé d’enlever ma serviette pour me voir nue. J’ai refusé, il est parti dans sa chambre. Je suis allée dans la mienne pour m’habiller. Un peu prés 15 min plus tard, il est entré dans ma chambre en furie. Il s’est jeté sur moi pour essayer de me déshabiller, je ne me laissais pas faire donc il me frappait tout en essayant d’arracher mes vêtements. J’hurlais, je lui demandais d’arrêter, il était dans une telle rage. J’ai fini par réussir en m’enfermer dans la salle de bain. Il frappait sur la porte et hurlait pour que je lui ouvre la porte. Je mettais réfugiée dans la baignoire et je pleurais. Plus d’1h aprés mes parents sont arrivés. J’avais tellement peur que je n’ai pas réagi tout de suite que mes parents étaient là. Je ne sais pas comment ils ont calmé mon frère mais moi je n’étais pas bien du tout. Le médecin de famille est venu à la maison pour vérifier que j’allais bien. Le lendemain, mes parents m’ont déposé chez ma grand-mère pour quelques jours. A mon retour à la maison, mon frère est parti dans un hébergement adapté aux autistes. Il revient tous les week-end mais mes parents font attention à ce que je ne me retrouve jamais seule avec lui. J’aime mon frère, je ne lui en veux pas pour ce qu’il m’a fait et depuis il est venu a plusieurs reprise s’excuser pour ce qu’il m’avait fait, je lui ai pardonné.
Ce que je trouve génial c’est la réaction de mes parents, ils ont réagi comme il faut.
Je vous ai raconté mon histoire pour vous expliquer que parfois l’agression peut être dû à une maladie.
Je ne sais pas trop si on peut parler d’aggression, je suis même certaine. Il a un handicap et il faut le prendre en compte. Je ne sais pas trop comment sont les personnes atteintes d’autisme, mais si c’est comme ce qu’on voit à la tv alors l’hébergement spécialisé est une bonne solution je pense, à la fois pour vous mais aussi pour lui.
Vos parents n’ ont pas été si géniaux que cela, ils vous ont laissée face à une grenade dégoupillée, ils se doutaient bien que les choses allaient dégénérer, que l’explosion allait survenir et ferait de gros dégâts. Ils vous ont mise en danger et n’ont réagi que face au fait accompli.
Je sais bien que c’est difficile de juger dans des situations si délicates à gérer, mais quel est le résultat?
Une enfant victime et traumatisée gravement, qui aurait pu être violée et même tuée si elle ne s’était pas défendue, en plus de l’ autre enfant complètement fou et dangereux.
Oui, bien de très graves agressions sont le fait de fous incapables de maîtriser leurs pulsions et leurs besoins.
On peut les excuser sous couvert de maladie, mais les dégâts faits sont immenses.
Il faut savoir s’en protéger, pour cela prévoir, éduquer, sévir.
S’il sait qu’il sera gravement puni, le “fou pétant un plomb ” qui a eu “une pulsion” réussira à la contenir. Je ne parle pas de cas comme les autistes, mais du porc de tous les jours qui se tient mal et le sait.
Chère Anonyme, vous avez été une jeune- fille courageuse et déterminée capable de se battre, vous êtes une soeur aimante et qui pardonne, une fille trop indulgente, votre famille a bien de la chance avec vous.
Je suis autiste Asperger (ce qui n’a rien d’une maladie ni d’une quelconque forme de folie), et effectivement, les colères peuvent être extrêmement violentes chez nous. Moi même, mes colères sont spectaculaires, comme celles qu’on peut voir dans les documentaires sur les autistes déficients intellectuels et non-verbaux (mais ces documentaires ne reflètent pas la réalité du spectre de l’autisme, juste une partie, et véhiculent des clichés, enfin là est un autre débat). Mais j’ai appris à contenir mes pulsions de frapper ma famille en dirigeant ma rage sur des objets ou sur moi-même, comme quoi même dans ce genre d’état, un minimum de contrôle est toujours possible.
Et puis si ton frère voulait te voir nue, même sous le coup de la colère, cela traduit d’un désir malsain. Quoi qu’il soit, son acte est affreux et dégueulasse. C’est pas un malade parce qu’il est autiste, c’est un malade parce qu’il voulait violer sa propre soeur. L’autisme ne joue pas un rôle fondamental là-dedans, c’est juste un porc. Et il existe des porcs de partout.
Si la seule solution pour garantir ta sécurité était de l’envoyer dans un centre spécialisé, et bien qu’il en soit ainsi. Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution pour lui, mais ta sécurité est prioritaire.
Bonjour,
Merci pour votre témoignage.
Vos parents ont bien agi.
En la laissant seule avec une personne dangereuse, les parents ont très mal agi, ils ont agi bien trop tard.
Lilo je suis très touchée de la profondeur et de la justesse de vos propos, dans le deuxième paragraphe vous recadrez bien le problème. Oui, c’était une attitude de porc avant d’être celle d’un handicapé.
J’espère que vous ne dirigez pas de violence contre vous- même ou le moins possible. Vous aussi devez vous protéger.
Je pense pas que des parents puissent se douter qu’un frère puisse avoir de tels désirs envers sa soeur et puisse vouloir commettre de tels actes, même sur le coup de la colère :/
Pour vous rassurer, je dirige rarement ma colère contre moi-même, et ça ne va pas plus loin que quelques griffures. Je préfère ça que de frapper mes proches. De plus, mes colères autistiques vraiment violentes sont rares, car je parviens de mieux en mieux à gérer les mécanismes qui les entraînent.
Ce n’est pas forcément facile d’être les parents d’un enfant autiste et de tout anticiper. Vos parents ont bien réagi.