Cet été, mon fils de 8 ans est venu nous voir son père et moi pour nous dire que son frère de 13 ans “lui avait fait des trucs sexuels”.
J’ai mis quelques secondes à comprendre alors il a mimé avec ses doigts 😭 nous sommes allés voir le grand frère qui a d’abord nié a fini par avouer que cela était arrivé plusieurs fois. Nous lui avons dit de quitter la chambre qu’il partageait avec son petit frère. Le temps de réfléchir à ce que nous allions faire, car il n’était pas question de faire comme si de rien n’était. Ous avons pris notre petit dans nos bras pour lui dire que nous le croyons, que c son corps et que son frère n’a pas le droit de lui faire ca.Le violeur a contacté la police pour dire que nous allions le tuer, j’avoue il s’est pris deux claques mais rien d’autre. Les gendarmes sont arrivés chez nous dans la demi heure et son reparti avec mon fils le violeur. Le lendemain nous avons porté plainte et mon petit garçon a aussi été auditionné. Le violeur vit en famille d’accueil et n’est inquiété de rien par contre nous avons été convoqué au tribunal pour enfants et traité comme de la vermine qui battent leurs enfants ! La juge nous a condamné à verser de l’argent pour le violeur et une mesure éducative et lorsque j’ai dit “je pensais qu’on venait parceque mon fils avait violé son frere”?” Elle a répondu “ah non, non, il ne sera même pas jugé, il n’avait pas 13 ans”. Je trouve ça d’une telle injustice ! Ne vous méprenez pas, min fils le violeur n’a pas quitté mon coeur et je l’aime mais comment va t’il comprendre la gravité de ses actes s’il n’y a aucune sanction. Je ne m’inquiète pas de la mesure judiciaire, je n’ai rien à me reprocher en dehors de ses deux claques bien méritées selon moi et je me dis que mon fils victime en grandissant comprendra que la justice n’a rien fait pour lui, seul ses parents l’ont protégé et cru.
Mon fils le violeur me manque, il a ruiné nos vies à tous et plus rien ne sera plus jamais comme avant mais il me manque. Est ce qu’un jour on se reverra ? Est ce qu’un espoir de rédemption existe ? Est ce qu’il demandera pardon à son frère un jour ? J’ai tellement mal…
Bonjour,
Courage, c’est pas simple.
Vous pouvez éduquer votre “fils violeur”. À cet âge on est pas conscient de la gravité de ces actes (ça ne pardonne pas mais ça explique). Vous pouvez lui acheter des livres sur l’éducation sexuelle, sur le viol, sur les conséquences traumatiques,…
Vous pouvez aller chez un psychologue (et votre mari aussi) pour qu’il vous aide à vous pardonner de ne pas lui avoir appris le consentement plus tôt.
Et vous pouvez amener votre petit fils (et celui de 13 ans si c’est possible) chez le psychologue. Et quand le petit sera prêt, les amener tout les deux pour qu’ils puissent discuter.
faites vous accompagner surtout !!!
Bisous et courage pour cette année
Je pense qu’il faudra rester ferme avec votre fils. L’amour d’une mère est une belle chose, mais il va devoir comprendre et réparer. Ce mur est rempli de frères et autres cousins pervers, et la souffrance que les victimes trainent est longue. De même, nous arrivons dans une ère très compliquée. Le viol se démocratise, il se vit en groupe et entres copains. Si votre fils prend le mauvais tournant, il violera toute sa vie, comme certains font du skate ou de la planche à voile. J’en connais bien trop.
13 ans ce n’est pas si jeune, on est ado. On sait déjà faire la différence entre le bien et le mal, qu’on ne doit pas faire ça avec des enfants et encore moins son frère… Ce n’est pas un accident ou un malentendu. Ce n’est d’ailleurs pas si rare que des mineurs abusent d’autres mineurs surtout dans la famille… Mais c’est trop minimisé et tabou…Certaines choses échappent à notre contrôle, y compris les choix de nos enfants. Je ne sais pas si on peut vraiment éduquer les violeurs. Beaucoup savent ce qu’ils font ou ne veulent pas se remettre en question. Ce que je sais c’est qu’on doit toujours s’opposer à eux, les dénoncer et ne jamais les laisser nous attendrir ou compatir à leur sort car ils ne s’arrêteront pas. S’il continue plus tard, ne le protégez pas et dénoncez-le. C’est le moins que vous puissiez faire, pour votre jeune fils et les potentielles victimes. Mon agresseur était à peine plus vieux et c’est effectivement douloureux de ne jamais pouvoir obtenir justice. Les agresseurs s’en sortent globalement bien, qu’ils demandent pardon ou pas. Le système est fait pour eux. Mais ce n’est pas vraiment le cas des victimes. La culpabilité est souvent omniprésente, pour ce qui s’est passé, ce qu’on a pas fait ou fait, pour la tristesse de nos proches ect… on peut se faire beaucoup de mal, même sans en avoir conscience.
Donc j’ai envie de vous dire de vous concentrer davantage sur votre plus jeune fils et faire en sorte qu’il obtienne tout ce qu’il faut pour pouvoir grandir et vivre après cela, malgré le manque de justice… car ça laisse des plaies qui sont bien difficiles à refermer et parfois ne peuvent pas se refermer. Soutenez le sans vous imposer (sauf si une chose est nuisible pour lui). Votre enfant a besoin de comprendre que son avis, sa parole, son bien-être comptent, au moins pour vous. Retenez aussi qu’il a surtout besoin de se pardonner lui-même, de comprendre qu’il n’est pas coupable et d’être entouré de gens qui le comprennent totalement.
Rapprochez vous d’associations pour la protection de l’enfance, contre les violences ou même contre l’inceste et la pédocriminalité. Elles proposent des aides psychologiques ou encore des listes de thérapeutes spécialisés. Les sites internet “Revis Hérault” et “Sous le regard d’Hestia” ont des annuaires d’associations. Je vous ajoute des asso supplémentaires : Face à l’inceste (forum avec adresses de professionnels accessible aux membres), Les papillons, EVRA. Sinon il y a aussi les CMP (et autres services publics régionales) qui proposent des suivis gratuitement, mais les délais sont longs et les thérapeutes pas forcément formés pour cela.
Par contre, ne faites pas rencontrer la victime et l’agresseur… Ce n’est que rarement bénéfique. Leur relation est trop déséquilibrée. L’agresseur risque de se victimiser ou minimiser, bref monopoliser la parole et l’attention, et la victime risque d’être bridé (moins écoutée, moins s’exprimer), d’être déçue, à nouveau traumatisée ou d’avoir de l’empathie/amour pour l’agresseur et donc le protéger, l’excuser ou le pardonner trop tôt. Bref, il va vouloir se sacrifier pour vous ou lui. Et souvent, si on ne peut être en colère contre l’agresseur, c’est contre soi-même qu’on l’est. Ça devient vite autodestructeur. De plus, on parle de violences sexuelles pas d’une dispute enfantine. La rencontre n’est pas nécessaire en soi et c’est à lui de décider. Personne n’aimerait qu’on choisisse à sa place de rencontrer son violeur pour se réconcilier, alors même qu’on n’a pas la maturité pour comprendre et faire des choix. L’enfant victime choisira donc plus tard s’il veut parler à son frère ou pas, s’il veut lui pardonner ou pas et voir s’il veut garder contact avec ou avec ceux qui le côtoient ou pas. Mais certains liens même filiaux sont toxiques et c’est mieux de les rompre pour continuer à vivre et trouver la paix que de les préserver. En attendant, pour le protéger, il doit en être éloigné et peut-être même qu’éviter de parler de lui en sa présence pourrait calmer sa peur.
Soyez forts pour votre fils et consultez afin de mieux vivre et gérer vos émotions. Prenez soin de vous pour prendre soin de lui.