Je monte dans le bus, je m’assois au fond entre deux personnes, l’homme à ma gauche écarte ses jambes et colle sa cuisse contre la mienne. J’essaie de me décaler, sans écraser la personne à ma droite, il se frotte sans me regarder, sa main droite est sous son manteau. Il se masturbe tranquillement. Je l’ai compris qu’au moment de l’éjaculation, sa bouche ouverte, son sourire en coin et ses yeux qui me fixé. Sensation sale, malsaine, je regarde autour de moi, il n’ y avait personne de présent malgré le monde, je descend à l’arrêt, je marche.
3 ans plus tard, avec deux amies à un arrêt de bus, un homme “nous” fixe (plutôt notre corps objet de ses désirs soit disant “incontrôlables” ) tour à tour avec ses mains qui semblent être dans ses poches. Son regard, son agitation, on comprends très vite son attirance sexuelle. “Vous avez un problème ?”, il sourit et continue de plus belle en guise de réponse. Écœuré on regarde autour de nous, les personnes qui nous entourent s’éloignent, regardent en l’air, au sol. L’esquive est réussie. Une pote s’en va. Ont s’éloignent, il se rapproche, derrière un poteau nous observe, se finit, et nous tourne le dos jusqu’à l’arrivé du bus.
A chaque fois c’est le “choc”, le dégoût, la frustration de l’impuissance.
Entre deux et depuis mon plus jeune âge, des petits moments de ce qu’on appel harcèlement de rue depuis peu : mes porcs sont le plus souvent seul et confiant, de tous âges et différent styles le seul point commun entre tous c’est qu’ils ne comprennent pas mon silence, le “non”, ” je n’ai pas envie de parler” et insiste insiste insiste insiste insiste insiste insiste insiste insiste et insiste encore. En confiance, en puissance, en toute légitimité, en droit.
Le premier porc marquant je l’ai connu lycéenne. Le lycée été à 7 minutes à pied de chez moi, je mets ma première robe (grise, elle arrive au genoux avec collant noir opaque), je marche, le porc klaxonne, je continue sans lui prêter attention. Il fait demi-tour et me suis “On peux parler ? Vous êtes charmante” Face à mon silence il s’offusque, me prends le bras, me plaque contre le mur. “C’est bon on peux parler”. Je lui dit “mais dégage pouilleux” et autres insultes, je m’énerve me débat. Il me lâche, il rigole. Me tourne au ridicule : humiliation ultime. Et s’éloigne en ruminant des “olalala on peux plus parler”.
Depuis je ne met des robes qu’aux grandes occasions, pas très alaise, je suis grande, les robes font courtes. Pourtant j’étais en jean basket quand les autres porcs se sont masturbés. Depuis je remets des robes, pourquoi ? J’ai compris qu’un porc est un porc quelque soit ma tenue.