Non cher porc,
Tu es celui qui a fait de moi une personne ayant perdu toute sa confiance en elle depuis ce 27 décembre 2007 où tu m’as fait l’impensable. J’ai 15 ans. Tu en as 17. Nous sommes si jeunes.
J’ai pensé que tout était de ma faute, que je n’avais aucune raison de vivre dans ce monde, et pire; que j’étais un danger pour mes proches.
Je n’ai d’abord rien voulu reconnaître. Tu n’étais pas un monstre, tu n’étais pas un porc puisque je t’aimais tant.
Un premier amour n’existe que pour nous faire du bien, non?
8 mois après je t’ai quitté.
Les années ont passé, le chagrin aussi. Je n’ai eu ni recours à la justice, ni à aucune forme de vengeance. Mes proches m’ont conseillé de te faire condamner, mais je n’ai jamais pu.
Quelle fut ma stupeur quand j’ai appris que tu avais recommencé, avec le même mode opératoire, et une autre fille !
Je te hais tant.
Tu as longtemps été ma seule source d’angoisse, mon traumatisme à moi.
Tout le monde en a, un lourd traumatisme, non ?
Puis, après avoir perdu mon grand-père, j’ai perdu deux oncles, dont un qui était un des hommes les plus chers à mon cœur, un des hommes de ma vie.
Aujourd’hui tu n’es plus chaque jour dans mes pensées. Tu passes parfois comme un fantôme dans ma tête.
Je te déteste toujours, et te méprise aussi lourdement que cinquante tonnes de plomb.
J’aimerais juste que tu ne recommences plus, pour que j’arrête de croire que c’est de ma faute si tu es libre et sans scrupule.
Aujourd’hui dix ans ont passés.
Je suis amoureuse de quelqu’un de bien avec qui je vis.
Il me rassure.
Il m’anime, me rend vivante, m’aime, me trouve belle.
Il me protège.
J’ai un job pas trop mal, des amis en béton et une famille en or massif.
Nous allons bien. Je-vais-bien.
Disparais. Je demande juste à ce fantôme de disparaître.
Tu m’encombres et je n’ai plus besoin de toi.
Je te dis merci, de m’avoir rendue plus forte.
Et je te dis merde, pour tout le reste.
Adieu, sale porc.