L’été où il m’a volé mon enfance
C’était il y a plus de 35 ans. Il a glissé sa main dans ma culotte un matin, dans le lit matrimonial, ma petite sœur et ma mère allongées à nos côtés et il a brutalisé mon sexe pendant un temps qui m’a semblé interminable. Je n’ai pas compris ce qui se passait, j’étais tétanisée, incapable de bouger, de crier. S’en sont ensuite suivis des visites nocturnes répétées dans ma chambre pendant plusieurs mois et des attouchements dans la journée ou la soirée sur le canapé, sans que je n’arrive à le repousser, jusqu’à un soir où je l’ai brutalement repoussé. Il n’a plus jamais recommencé, nous n’en avons jamais parlé, je n’en ai non plus jamais parlé à ma famille, à mes amis, aux parents de mes amis, à mes professeurs, à un adulte quel qu’il soit. Peur de détruire le cercle familial et du regard des tiers, conviction d’être responsable de ce qui était arrivée, honte ? Tout à la fois certainement. C’était l’été de mes 11 ou 12 ans. C’était mon beau père. Plutôt un gros dégueulasse.