J’avais 6 ans, 7 ans, quand “ça” à débuté, je ne sais plus, des années durant le calvaire. C’était un enseignant, je n’étais ni dans sa classe, ni dans son école. Je le rencontrais lors de regroupements scolaires de 2 petites écoles de villages du sud des Deux-Sèvres.Il a sympathisé avec mes parents, pourtant la probabilité était faible. Je le voyais à l’extèrieur de l’école. Des menaces avec le sourire, “si tu parles personne ne te croira, je ferai du mal à ta sœur”. “Ma sœurette”, 5 ans de moins que moi, se taire pour la protéger, ne rien dire, jamais ouvrir la bouche, il en sortirait des immondices.Ses sales mains, son souffle rauque.
Depuis, les nuits d’insomnie, parfois des crises d’angoisse, la panique, ne pas s’asseoir dos à une porte, jamais, ouvrir les yeux, les oreilles, tout est en alerte, tout le temps. Le doute qui s’est insinué en moi comme un qualificatif identitaire dans certains cas,pas toujours non, mais souvent,trop souvent. A mon entrée au collège il proposa que j’aille à la piscine municipale chaque semaine avec sa famille. Poursuite du calvaire.
Touchée. Coulée. Pas de bouée de sauvetage, le grand plongeon dans la vie.
Agressée par 5 jeunes hommes après les cours, j’étais en 5ème. Le gendarme ne m’a pas écoutée. J’ai toujours du mal à faire entendre ma voix.
A ce jour, je suis évincée dans mon rôle de maman par un homme qui est le père de mes enfants, la violence a changé de costume. Anéantie, un genou à terre, mais pas les 2.
Le combat continue.
Le rideau n’est pas tombé.
Bonjour madame, j’ai lu votre témoignage et ça m’a bouleversé, ce que vous avez vécu et ce que vous continuez à vivre à cause de cela est ignoble. Je suis assez surprise de voir que vous n’avez pas eu de réponse. Je me permets donc de répondre et j’espère que cela vous apportera une once de douceur.
Je comprends et je compatis à votre mal-être, ça ressemble beaucoup à ce que j’ai vécu au même âge et avec un prof aussi. C’est vraiment abominable ce que vous avez vécu, et vous avez vraiment été forte et courageuse de ne rien dire par peur que cela se produise avec votre soeur. Même si ce n’était pas l’attitude à avoir, dans votre cerveau d’enfant, de victime de violence extrême c’était ce qu’il fallait faire, se taire et attendre que ça passe.
Lorsque vous vous sentez mal essayez de ne pas rester seule, parlez à quelqu’un, entourez-vous de bonnes personnes comme vous:) écoutez votre cœur, accueillez vos émotions et ne les réprimez pas. Votre souffrance est légitime et ça dû être horrible de ne pas être cru. Moi je n’ai jamais eu le courage d’en parler par peur que cela se produise.
Vous devez reprendre confiance en vous, vous méritez tellement mieux! vous devriez essayer d’en parler je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire mais il le faut. Avec toutes ces violences que vous avez vécu vous avez le droit au bonheur, ça arrivera mais il faut le chercher. C’est pas à vous d’avoir honte, de vous cacher, de culpabiliser ou d’avoir pleins de troubles qui vous pourrissent la vie. C’est lui, eux, tous ces monstres qui vous ont fait du mal. Vous vous n’avez rien fait de mal au contraire vous avez super bien réagit et c’est autres qui ont fait des fautes impardonnables à mon avis. Je sens que vous êtes hypersensible et ça doit aussi être difficile à vivre et à gérer. Mais les autres aussi doivent faire des efforts.
Vous me donner du courage et de l’espoir quand je vous lis. Vous êtes forte et soyez fière de l’être. En plus vous êtes une maman et une épouse, je vous admire vraiment. J’espère que vous allez bientôt découvrir votre force et votre immense valeur. Je vous souhaite tout le courage du monde et surtout continuez votre combat mais pas seule.
Je vous fais un câlin affectueux 🙂