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La vie d’après?

Le système judiciaire est d’une violence inouïe pour les victimes.
Ce système, je l’ai expérimenté de l’intérieur.
En 5 minutes de plaidoirie, un avocat m’a jeté à la figure ce pour quoi je m’étais tue pendant 15 ans, la honte, la culpabilité.
Là, devant 3 inconnus, mon intimité, ma dignité, jetées en pâture dans l’indifférence la plus totale.
C’est comme si tout mon être s’était disloqué devant ce plexiglas. Quelque chose hurlait dans ma tête et je restais immobile, emmurée dans une sourde humiliation. Ce n’était pas de la colère, ce n’était pas de la révolte ; j’étais emmurée, emmurée comme ce soir-là.
Ou comme, cela revient comme des flashs, ces fois-là.
La fois où j’ai eu une angine, à 40 de fièvre et que j’ai dit non.
Les fois où il était alcoolisé et que je savais que la seule possibilité de le calmer, de l’apaiser, d’avoir un peu de tendresse, c’était qu’il me prenne.
Les fois où, même épuisée, il fallait “finir”.
Où la seule façon de “m’échapper” à cause de l’amour que je lui portais, a été de m’affamer, pour m’effacer, pour reprendre le contrôle de mon corps.
Les fois où il a fallu le faire à l’hôpital, parce que “ça allait me faire du bien”.
Jusqu’à cette hospitalisation en urgence.
Cette personne condamnée pour des faits de corruption de mineurs sur ma propre soeur, qui nie jusqu’à sa condamnation, relevé pénal à l’appui, et moi, qui, m’effondrant fugacement à la sortie de l’audience, ne sachant pas quoi arracher de mon corps pour faire taire cette souffrance, ce dégoût de moi-même.
Cette lutte qui cesse parfois brièvement et qui revient comme un mur infranchissable. Le besoin de disparaitre, la tache de Lady Mc Beth.
Depuis jeudi, j’ai d’abord cherché comment ne pas laisser ces minutes de plaidoirie m’ébranler, me fissurer. A chaque fois que les mots résonnent, mon esprit se déconnectait de mon corps. Puis, la déconnexion s’est atténuée.
Puis, j’ai eu moins besoin de me faire du mal.
Puis, la révolte est venue, la colère s’est levée.
Puis, cette conviction profonde que l’amour maternel que j’ai su exprimer, cette force inextinguible d’être heureuse, de le vouloir, de continuer à aimer, de faire confiance à nouveau, de m’abandonner dans les bras d’un homme, c’est ma victoire, c’est MA justice.

Puisqu’il ne me lira pas, je jette ces mots comme pour me persuader moi et s’il faut, les répéter tous les jours devant un miroir : ” Tu as pris ce que tu as pris, je ne te l’ai jamais donné mais tu n’auras pas une miette de plus, ni de ma vie, ni de ma honte, ni de ma résilience. ”

TU N’AURAS PAS LA CHALEUR DU SOLEIL SUR MA PEAU.
TU N’AURAS PAS MA JOIE.
TU N’AURAS PLUS MES LARMES.
TU N’AURAS PAS MON PLAISIR.

TU N’AURAS PAS MA VIE D’APRÈS.

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