1978. Chez moi.
J’avais 20 ans, étudiante j’habitais seule dans un studio. Une voisine m’en avait parlé. C’était Jimmy. Je pensais qu’il habitait là car je le croisais souvent à l’entrée de l’immeuble. Il était sympa, correct, il blaguait. Il m’a demandé de venir boire un verre chez moi. Il est passé plusieurs fois pour dire bonjour. Très correct. Puis un jour il a décidé de coucher avec moi. j’ai dit non fermement mais il a fait mine de me battre et j’ai eu peur. Il répétait : chut chut. je n’ai rien trouvé de mieux que de le laisser faire j’avais tellement peur qu’il me batte ou me tue et la seule chose que j’ai pu faire a été de visser mes yeux dans les siens jusqu’à ce qu’il éjacule. Il a été doux mais je n’ai pas joué le jeu, pas bougé. je n’arrêtait pas de me dire:” il ne faut pas que je jouisse… pas que je jouisse, ne lui fais pas ce plaisir. Juste mon regard que j’ai essayé de remplir de haine pour lui dire que même s’il avait mon corps il ne possédait rien d’autre de moi. Quand il a éjaculé je lui ai dit :”dégage”. Il s’est levé et il est parti en silence. Il n’est jamais revenu. J’ai appris plus tard que c’était un viol et je ne le vis toujours pas comme tel car j’ai la sensation d’avoir résisté à ma façon. ca tient à peu de chose. A présent je sais qu’il aurait pu me tuer quand même, naive que j’étais.
C’est de la Résistance passive, c’est déjà ça.
Bonjour,
Je te comprends. Courage. Prends soin de toi.
Courage belle,
J’ai vécu un viol, j’ai eu tellement aussi! moi j’ai laisser mon corps sur place et mon esprit est ‘parti faire un tour’, aujourd’hui j’ai encore peur, les relations sexuel compliqué. On parle stress choc post traumatique, Muriel Salmona en parle bien dans ses vidéo sur You tube.
Tu es restée là, consciente, .., je suis désolée que ça arrive, le viol.