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Je me sens contaminée par sa perversion

Bonjour

Ce matin, je me suis encore réveillée en pleurant. Ça arrive moins souvent ces derniers mois, mais ça arrive quand même. Il y a un peu plus de deux ans, j’ai vécu une relation extrêmement toxique et malsaine qui m’a profondément atteinte. À cette époque, comme beaucoup de personnes qui vivent ça, j’étais extrêmement fragile. J’étais piégée dans une spirale auto-destructrice, je consommais énormément de cannabis et je passais ma vie à dormir ou à pleurer. Je sais qu’il en a profité, je sais que c’était conscient de sa part, j’en suis persuadée. J’ai l’impression qu’il m’a hypnotisée et que depuis qu’il l’a fait, je suis liée à lui pour toujours, que je le veuille ou non.

Des fois, je me dis qu’il faut que j’arrête de me plaindre, ça n’a duré que 5 mois, certaines victimes mettent des années à sortir du mécanisme de l’emprise. Mais ensuite, je me dis que pour certaines autres victimes, le viol ou l’abus a beau n’avoir duré que quelques dizaines de minutes, elles restent marquées toutes leur vie. Ça m’aide un peu à me sentir légitime dans ce que je ressens. Parce que le problème de ce traumatisme, c’est que je n’arrive pas du tout à savoir si je l’exagère ou pas. J’ai beau avoir vu les visages horrifiés quand je suis sortie de la relation et que j’ai commencé à parler de ce qui s’était vraiment passé (avant ça, je mentais ou minimisais pour le protéger), je n’arrive pas à m’enlever de la tête l’autre petite voix qui dit que je ne suis qu’une menteuse, une manipulatrice, une faiseuse d’histoires. À l’époque où j’étais en train de vivre cette relation, je ne me suis jamais débattue, je n’ai jamais vraiment protesté, j’avais la sensation d’être follement amoureuse et d’avoir trouvé l’homme de ma vie. J’avais l’impression de n’avoir jamais ressenti un plaisir pareil sexuellement, qu’il m’avait libérée de mes inhibitions, que je pouvais lui faire une confiance totale. Je lui disais tout. Même les trucs les plus intimes, même des choses que je ne m’étais jamais avouée à moi-même. Encore aujourd’hui, deux ans après l’avoir quitté, je le cherche partout. J’ai passé toute l’année dernière à le chercher dans d’autres hommes. Quand je prends du plaisir seule, je pense rarement à quelqu’un d’autre. Quand je vais dans des endroits où on allait ensemble, je me retourne partout pour voir si je l’aperçois. Pas vraiment parce que j’ai peur. Plutôt parce que j’ai envie, j’ai besoin de le voir. Et quand je le croise, je dois lutter pendant des heures contre l’envie irrésistible de m’approcher de lui, de le sentir près de moi, d’aller lui parler. Des fois, j’en viens à me dire que j’ai tout inventé pour faire mon intéressante. Que c’était vraiment une relation hors du commun, un niveau de proximité et de confiance que je n’avais jamais atteint et qu’en le quittant brusquement j’ai simplement tout gâché. J’ai peur de ne jamais retomber amoureuse, parce que tout ce que je vis depuis lui me paraît fade et sans aucune signification. Pourtant, ce matin encore, je me suis réveillée en pleurant. En me demandant quand j’allais enfin être libre de cet homme. En sentant une partie de moi se glacer et se rétracter au souvenir d’à quel point c’était malsain, à quel point ça allait pas, à quel point c’était plein de mort et de sadisme ultra-perfectionné, ultra-discret, indétectable à l’oeil nu mais pas moins destructeur. Il avait beau ne rien faire d’ouvertement violent, je n’avais plus le droit de sortir seule. Bien sûr, il ne m’interdisait rien, c’était d’ailleurs son argument préféré quand j’osais dire quelque chose. Mais c’était, de fait, devenu impossible. Dès que je me retrouvais 10 minutes sans lui, il y avait une crise. Dès que je voulais sortir, il y avait une crise. Dès que je me levais avant lui et que j’allais fumer une clope ou un joint dans le salon, il se levait aussi. Même si c’était à 5h du matin et qu’il voulait dormir. D’ailleurs, il me le reprochait. Il me reprochait de l’obliger à se lever tôt pour me surveiller, en gros. Il refusait de me laisser seule. Le matin, quand je voulais me lever pour prendre une douche avant le travail, il me retenait le plus possible dans le lit, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus que 5 minutes pour m’habiller et partir. Il disait “pour qui tu veux prendre une douche ? Pour qui tu te fais belle ? T’as pas besoin de te laver, moi j’aime ton odeur”. Il vérifiait mes culottes quand je rentrais du travail, pour être sûr que je ne l’avais trompé avec personne. Je devais me justifier sur l’état des pertes qui se trouvaient dans mes culottes, je devais lui prouver que ce n’était pas du sperme.

On baisait tout le temps. Il ne me forçait pas, mais j’avais pas vraiment le choix. Si je refusais, il y avait une crise. Si je refusais, c’était parce que je le trompais. Le matin, il m’accompagnait au travail. Tous les jours. Jusqu’à la porte. Jusqu’au dernier moment, je devais le regarder, rester en contact visuel, sinon il y avait une crise. Sinon c’était le signe que j’allais le tromper avec quelqu’un du travail. Dans le métro du matin, il me touchait de façon inappropriée, il mettait ses mains dans le bas de mon dos, il descendait jusqu’à mes fesses. Je ne pouvais pas lui dire d’arrêter, sinon c’était le signe que je lui cachais quelque chose, que je le trompais. Il me regardait fixement avec un air lubrique. Pour fuir ce regard, je le prenais dans mes bras. Mais à ce moment il se mettait à chuchoter des trucs sales dans mon oreille, il disait “je bande”, “tu m’excites”. Je ne pouvais pas lui dire d’arrêter, sinon c’était le signe que je pensais à quelqu’un d’autre, que je lui cachais des choses. Je ne pouvais pas non plus rester dans mes pensées, regarder dans le vague. Systématiquement il me rappelait à l’ordre dans les 5 secondes : “tu penses à quoi ? Tu penses à qui ?”. Sèchement. Calmement. Comme on dirait “au pied” à un chien. J’en étais venue à inventer des pensées toutes prêtes, pour pouvoir lui répondre immédiatement. Parce que si j’hésitais 1 seconde à répondre, c’était bien sûr le signe que je lui mentais. De toute façon, même si je n’hésitais pas, il partait du principe que je mentais.

Il avait toujours sa main sur moi. Pendant plusieurs mois après la fin de cette relation, je n’ai plus supporté d’être touchée, même affectueusement, sans connotation sexuelle. Même quand un enfant me faisait un câlin, ça me mettait mal à l’aise. Ça dure encore un peu aujourd’hui, mais ça va mieux.

On baisait tout le temps. On passait notre temps à fumer, regarder la télé et baiser. Quelque chose en moi rigolait un peu amèrement en se disant “quand je repenserai à cette période, je me dirai, Ah, j’ai pris pas mal mon pied quand même pendant mes années séquestration”. Heureusement, ça n’a pas duré des années. J’étais tenue de jouir, parce que sinon c’était le signe que je le trompais, que je lui mentais, ou que je le faisais exprès pour le rabaisser. J’étais tenue de me comporter comme une chienne. Et ce qui me dérange le plus dans cette histoire, ce avec quoi j’ai le plus de mal à faire la paix, c’est à quel point j’ai aimé ça. À quel point ça m’excitait, ça m’excite encore, de me faire traiter comme une chose. J’aimais l’entendre souffler la fumée de sa clope pendant que je le suçais sur le canapé. J’aimais lever les yeux vers lui pendant qu’il finissait sur mon visage. J’aimais lui dire que je lui appartenais, qu’il était le seul à avoir le droit de me faire jouir à ce point. Le fait de lui appartenir était la raison pour laquelle je prenais autant de plaisir. Le fait de lui appartenir et le fait de savoir que c’était pas OK, que c’était pas normal. J’aimais le caractère extrême de la situation, l’idée de me dire que j’avais complètement renoncée à moi même, que j’étais devenue la propriété de quelqu’un. Ça me rassurait, parce que je me disais qu’au moins, il m’abandonnerait pas. Il me laisserait jamais tomber. Je faisais 40 kilos, je dormais plus, j’avais des idées suicidaires, je faisais des crises d’angoisse en regardant les divers objets contondants de l’appartement, en me disant “un jour il va péter un câble et il me tuera avec ça. Ou ça. Ou ça”. Mais c’était pas grave, tant que le sexe restait aussi intense, aussi incroyable et perturbant. Je ne sais pas quoi faire de tout ce plaisir, de toute cette jouissance malsaine, parce que je l’ai ressentie et qu’elle me hante encore maintenant. Je me demande si c’est possible pour moi de prendre du plaisir autrement. J’en viens à me dire que non, que je fais partie de la catégorie de personne qui ne sait pas s’occuper d’elle même, que je fais partie des faibles dont le destin est de se faire dominer et traiter comme des merdes, parce que c’est tout ce qu’on demande. C’est tout ce qu’on demande, donc c’est tout ce qu’on mérite. Je ne sais pas quoi faire du fait que depuis que je suis partie de cette relation, je cherche partout ce type de jouissance, elle me hante, elle m’obsède. Du coup, je tombe sur des hommes peu recommandables qui me détruisent encore plus. Je suis très en colère contre les hommes pourtant, je les déteste, je n’arrive même pas à comprendre comment je pourrais un jour refaire assez confiance à un homme pour avoir une relation sérieuse. Je m’en sens incapable. S’ils sont méchants, je les tiens à distance tout en profitant du sexe. S’ils sont gentils, je les tiens à distance tout en profitant du sexe. De toute façon, mon opinion profonde sur eux, c’est qu’ils sont tous des agresseurs et qu’ils ne méritent ni mon affection ni mon respect. Ça ne m’empêche pas de me mettre systématiquement dans une position de soumission au sein de la relation. Et le fait qu’ils l’acceptent aussi facilement, le fait qu’ils en soient contents, le fait qu’ils y croient, me fait les détester et les mépriser encore plus. Je me sens extrêmement seule, j’ai l’impression de ne plus être capable d’entrer en relation avec les autres même si j’en ai besoin. Même juste en amitié. Il y a cette histoire, il y a ce mec qui me hante, ce mec avec qui je n’ai plus aucun contact mais qui pourtant continue de me souffler que la seule vraie relation que j’ai vécue, c’était avec lui. Que les autres sont dangereux, pas dignes de confiance, qu’ils chercheront à profiter de moi d’une façon ou d’une autre. Je me méfie de tout le monde. Ce mec, je l’ai rencontré à une époque où j’étais dans un état avancé de délabrement psychique. Ça lui a permis de m’atteindre en profondeur et maintenant j’ai l’impression de porter sa marque pour toujours.

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Manon
Manon
2 années plus tôt

Ce type est vraiment cinglé, vous devriez le faire sortir de votre tête une bonne fois pour toute. Je trouve néanmoins dingue comment vous parlez de lui malgré ce qu’il vous a fait subir. Cela me fait un peu (voir beaucoup) penser au syndrome de Stockholm.

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Aneth
Aneth
2 années plus tôt

Cet homme ne vous abandonnera pas, c’est ce que vous écrivez. C’est peut être pour cela que vous avez accepté cet asservissement total. Pourtant vous êtes partie, comme quoi vous n’êtes peut être pas aussi contaminée que vous le pensez. Vous êtes juste honnête et lucide sur vous même. Vous avez un bel instinct de vie et aussi une très belle plume. Demandez de l’aide, peut être à un psychologue qui vous aidera à voir les belles choses que vous avez en vous.

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Materia
Materia
2 années plus tôt

Ce que tu racontes me fait penser à ce que j’ai vécu même si c’était d’autres formes de violences. J’ai vécu moi aussi cette période de dépendance à mon bourreau. Cette chose qui me poussait à accepter l’innommable pour le voir une seconde et passer la soirée avec lui. Ça s’appelle l’emprise, et pour me couper de ca j’ai dû faire une tentative de suicide qui m’a permis de me faire hospitaliser. Entourée de soignants compréhensifs j’ai réussi à passer le cap et ignorer ses tentatives d’entrer en contact.
Avant hier il a tenté de m’appeler 3 fois en masqué cette grosse merde. J’ai tellement la haine contre lui, je voudrais porter plainte mais je n’ai pas de preuves suffisantes.
n’hesites pas à te faire accompagner car moi c’est une des meilleures choses qui me soit arrivées dans la vie. Aujourd’hui je me reconstruit, mais des intrusions comme celles là je n’en n’ai pas besoin !!

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