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J’avais pourtant dit NON

Un samedi soir, je me rends chez l’un de mes amis qui a organisé la première soirée raclette de l’année. Je retrouve là bas des proches à moi, ainsi que des connaissances, que je croise de temps en temps. Mais plus particulièrement, je retrouve mon premier amour. Celui avec qui je suis restée un an demi lorsque nous étions au lycée. La première personne que j’ai aimée. Celle que j’ai continué à aimer longtemps après notre rupture.
Depuis cinq ans, lorsque la vie nous réunit dans des moments conviviaux que nous partageons avec des amis que nous avons en commun, il nous arrive de repartir ensemble, et de passer la nuit tous les deux. Plus de sentiments entre nous depuis longtemps, mais un vague souvenir d’une complicité passée, teintée d’un désir un peu flou qui reste dans l’air.
Nous nous retrouvons autour de cette raclette, et de petites discussions en petites discussions, lui et moi sortons seuls le temps d’une cigarette. Laps de temps assez court pour échanger quelques mots, mais suffisant pour que nous nous embrassions. Comme d’habitude depuis cinq ans, cela présage une suite pour la nuit. Mais ce soir, je n’ai pas envie de repartir avec lui. J’ai avancé depuis la dernière fois où nous avons partagé un moment ensemble, et je ne ressens plus le besoin de partager à nouveau quoi que ce soit d’intime avec lui. Après ce rapide baiser, je le mets tout de suite au courant de mes intentions : « Je vais repartir seule ce soir, tu sais ». « Ah bon, pourquoi ça ? » Me répond- il. Commence un moment étrange où je cherche à me justifier (comme si cela était nécessaire). Mes justifications ne semblent pas pertinentes à son oreille, pas plus que mon intention de base de repartir seule. Alors il m’amadoue, me persuade, me charme, utilise l’humour. Je continue de me justifier. Toute cette conversation se fait sur le ton de la légèreté, pourtant, j’ai été claire. Mais lui semble vouloir me faire changer d’avis. Et moi, sans véritablement comprendre pourquoi, je cède, après cinq minutes de négociations qu’il mène sans ciller. Je cède en raison de son insistance que je n’arrive pas à contrecarrer de manière aussi radicale que je le voudrais. Je ne cède en aucun cas par désir de partager un moment intime avec lui.
Nous partons chez moi, moi dans ma voiture, lui dans la sienne, sans le dire à nos amis, qui, même s’ils savent qu’il nous arrivent de coucher ensemble, ne sont jamais les témoins directs de nos décisions. Il arrive chez moi. Je lui fais visiter ma nouvelle maison. Nous arrivons dans ma chambre. Nous nous embrassons. Et nous nous allongeons sur le lit. Doucement, nous nous déshabillons. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je ne sais pas. Je n’en ai pas envie, mais la situation se déroule sous mes yeux, et je la laisse couler.
Au moment de passer à l’acte, je le mets en garde : « Cette fois, tu ne retires pas le préservatif ». Avertissement que je lui formule suite à un rapport que nous avions partagé ensemble quatre ans au paravant, et durant lequel il avait retiré le préservatif sans me prévenir (je m’en étais rendue compte plusieurs minutes après qu’il l’ait retiré, et, comme je ne prenais pas la pilule, j’avais du me rendre le lendemain en pharmacie pour acheter une pilule du lendemain, et à l’hôpital pour obtenir une prescription de trois mois pour une prophylaxie anti-VIH, étant donné que je ne connaissais pas son statut sérologique). « Pas de souci pour le préservatif », me dit-il. Alors nous couchons ensemble.
Immédiatement, il me fait mal. Il est brusque, et brutal dans sa manière de faire. Ses coups de reins sont violents, trop profonds, mal dosés, et par conséquent, douloureux. TRES douloureux. Je ne tiens pas longtemps sans bouger pour minimiser la douleur. Mais, initialement, je n’arrive pas à lui dire qu’il me fait mal. Il s’acharne de plus en plus fort, et moi, j’ai de plus en plus mal. À un moment, il me met un tel coup de rein que je hurle de douleur. Cette fois, il a forcément compris que j’avais mal. Il ne s’arrête pas. Je suis donc obligée de lui préciser de ralentir, et de lui verbaliser qu’il vient de me provoquer une douleur intense. Je n’arrive cependant pas à être plus tranchante que cette simple déclaration ; mais pour moi, cette simple déclaration suffirait à ce que
n’importe qui de sensé mette un terme au rapport sexuel. Cependant, il ne s’excuse pas, et ne s’interrompt pas. Je suis offusquée, et je n’arrive ni à le dire ni à sortir de cette situation. La douleur est atroce, elle part du mon bas ventre, irradie dans mon estomac, et monte jusque dans le haut de ma poitrine.
Le rapport se termine. J’ai mal. Et pire que tout, je n’ose pas me mettre en colère. Je précise tout de même ma douleur à mon partenaire, au cas où elle lui aurait échappée (ce qui n’est en fait pas possible). Il y a du sang sur les draps : sur le draps de dessous, sur la housse de couette, et même sur les oreillers. Mais cela ne semble pas le perturber.
À peine quelques secondes après la fin de ce rapport, je sens qu’il se rapproche à nouveau de moi ; il veut recommencer. Je suis très claire : « non, je ne recommencerai pas, j’ai trop mal. Et ce n’est pas négociable ». À une dizaine de reprises, je me répète. Je suis obligée de réitérer mes propos plusieurs fois, car je sens qu’il entre à nouveau dans une phase de négociation. Il VEUT un deuxième rapport sexuel, et n’est pas prêt, une fois de plus, à écouter mon refus.
Il reprend alors son un ton voulu charmeur et léger, et commence une négociation pour un deuxième round, négociation qu’il m’avoue ouvertement : quand je lui déclare « là tu essayes de négocier pour que je cède », il me répond sans scrupules « mmmm peut-être, oui, mais tu vas voir, dans dix minutes, c’est toi qui me redemanderas. Je pourrais te baiser toute la nuit ». Le sang sur les draps ne le questionne pas. Ma douleur non plus. Mon refus encore moins.
Il insiste, charmeur, me cajolant, ne comprenant pas le sens du mot « non ». Je me répète, encore. Je me justifie même sur mon refus. Il n’entend pas, il insiste plus encore, tente de me persuader par tous les moyens : « Et si on passait par derrière ? ». « Non, il n’y aura pas de sexe anal non plus, je ne veux pas ». « Tu ne veux pas ? Mais pourquoi ? Alleeeeeez… ». « Non, c’est comme ça, c’est tout ». Mais s’en suit une négociation sans fin. Il ne comprend pas. Il ne veut pas comprendre. Il me harcèle. Mais je reste ferme.
Alors, n’obtenant pas ce qu’il veut, il descend le long des draps, me fait un cunni. Il se dit très probablement qu’en débutant de cette manière, je finirai par craquer et accepter un rapport avec lui. J’ai l’impression de ne pas voir le bout de cette situation, et de ne pas pouvoir en sortir. En descendant le long de mes jambes, il me dit qu’il peut très bien se contenter de me voir prendre du plaisir sans lui, et que c’est pour cela qu’il décide de me fait un cunni. Mais je ne le crois pas. Et pendant qu’il appuit si fort avec sa langue qu’il me fait mal, je continue de subir les premières douleurs du rapport sexuel, je continue de saigner, et surtout, je continue à vouloir à tout prix que ce moment s’arrête. Alors, pensée de survie : il est tellement harcelant quant à un deuxième rapport sexuel, et j’ai tellement l’impression que je n’ai aucun moyen de me sortir de cette situation, que je me dis qu’à choisir entre un rapport et un cunni, je prends le cunni ; ça fera moins mal, et surtout, après, ce sera fini.
Je veux que ça se termine vite, et je ne sais pas comment faire, car il n’entend pas mes « non » répétés. Alors, je simule un orgasme, pensant qu’après ça, il me laissera tranquille. Mais non. Il débute un deuxième cunni. J’ai mal. Je simule à nouveau un orgasme, trente secondes après le premier, en me disant que cette fois, il me laissera tranquille. Mais non. Il début un troisième cunni. Je simule à nouveau. Et cette fois, c’est fini, enfin. J’ai mal, je suis dégoutée, je veux qu’il parte. Mais il reste.
Et il revient à la charge, encore, pour un deuxième rapport sexuel. À nouveau, dix minutes de tentative de persuasion. Nouvelle proposition de sodomie. Nouveau refus. Nouveaux arguments, en tous genres. Nouveau refus. Nouvelles idées de positions. Nouveau refus. « Non, non, non, ce n’est pas négociable ». J’ai du répéter cette phrase encore cinq fois.
Mais il ne lâche rien. Et moi, je suis lasse, dégoutée, horrifiée de son insistance, prisonnière de cette situation. Il ne respecte pas mon choix, je n’arrive pas à me faire entendre. Alors je cède à nouveau. « D’accord pour un autre rapport, mais pitié, tu ne vas

pas loin, car je vais avoir très mal. Et pas de levrette, car la douleur va être horrible dans cette position. Et pitié, tu vas doucement, car ça va être douloureux ». « D’accord ». Sans sourciller, sans empathie aucune, sans respect aucun, il remet un préservatif. Il m’a arraché un consentement que je ne voulais pas lui donner. Il m’a harcelé jusqu’à ce que j’accepte un rapport sexuel. Il a obtenu un « oui » qui n’en était pas un. Mais il s’est contenter de cela pour s’autoriser à recommencer ce qui était déjà une agression.
Et le calvaire recommence. Il est au dessus de moi. J’ai mal à la première pénétration. Je me crispe, je recule, je ne peux pas encaisser ses coups de reins, ils me font trop mal. Mais je ne dis rien. Je ne peux pas, je suis bloquée. J’ai mal, il ne m’entend pas, et au bout de vingt secondes, ses coups de reins sont encore plus violents, profonds et acharnés. Je subis. Je le déteste. Je dis « doucement, aïe, s’il te plait, moins loin, j’ai mal », à plusieurs reprises. De temps en temps, il balance rapidement un « ah pardon », mais ne ralentit pas la cadence pour autant, et ne va pas moins profond non plus. Je ne supporte plus la douleur, alors je change de position. Je passe au dessus de lui, pour gérer les vas-et-viens, de façon à avoir moins mal. Mais même en dessous de moi, il continue à me donner des coups de reins d’une violence extrême. J’ai envie de pleurer. Et je n’arrive pas à dire quoi que ce soit.
D’un coup, il me retourne. Il veut se positionner derrière moi. Je lui ai dit avant ce deuxième rapport que je ne voulais absolument pas me retrouver dans une position où il serait derrière moi, car celle-ci me ferait trop mal. Mais il tente quand même de m’imposer une telle position. Je lui réitère mon non. Alors, il coupe la poire en deux, ce sera une cuillère. Mais c’est déjà trop, c’est déjà trop proche de la levrette pour être supportable, et il ne peut que s’en douter. En cuillère, la douleur est intenable. Je ne tiens pas. Je dois bouger dans tous les sens pour supporter le calvaire. Mon ventre est en feu, j’ai l’impression que mon utérus va exploser.
Je hurle de douleur. Il ne s’arrête pas. Il continue. Plus vite, plus fort, plus loin. Je suis à bout de forces. Mais comme si cela ne suffisait pas, il m’appuie désormais sur le dos pour me faire basculer totalement sur le ventre, malgré mon injonction à ne pas pratiquer cette position. Je résiste. Il lâche prise, mais continue ses coups d’une violence extrême. Et il réitère ; il appuie à nouveau sur mon dos pour me faire basculer. Nouveau cri de douleur. Il lâche prise à nouveau. Je sens maintenant son doigt sur mon anus, prêt à entrer pour préparer un rapport anal. Je lui demande de retirer sa main. Il râle, mais la retire. Trente secondes plus tard, il recommence, et j’attrape sa main à temps pour la retirer ; il avait commencé à enfoncer son doigt en moi.
Nous repassons en missionnaire. Le calvaire continue. Depuis trente minutes je subis cet enfer, et c’est la deuxième fois en une nuit. Il termine. Et moi, je suis détruite. Je pleure. Il ne le voit pas. Je pourrais lui vomir dessus. J’ai envie d’une douche, j’ai envie qu’il s’en aille, j’ai envie de changer mes draps, d’aérer ma chambre, de pleurer, de dormir. Mais il reste. Il ne s’en va pas.
S’en suit la scène la plus improbable du monde. Pendant presque deux heures, il reste dans mon lit. Il discute avec moi. Et moi, je suis là sans être là. J’ai activé une sorte de pilote automatique, car je ne comprends pas cette situation ubuesque. Je ne comprends pas comment après ce calvaire, le monde peut encore être si normal dans cette chambre. Mon corps est là, ma bouche répond, lui parle, rigole même. Mais je ne suis pas dans cette même chambre. Moi, j’ai mal, je suis choquée, à bout. Et rien chez moi ne parvient à laisser ça transparaitre. Je suis littéralement bloquée dans cet espace- temps. Je trouve la situation aberrante, et je l’encourage même, en n’arrivant pas à m’offusquer ouvertement, à me rebeller, à prendre mon partenaire par les cheveux et à le mettre dehors. Je ne comprends pas ce qui se passe, les éléments s’enchainent, la douleur est là, et pourtant, de l’extérieur, tout est calme, et la conversation bat son plein. Il me questionne, « au fait, c’est quoi ça ? », en désignant le sang sur les draps. « Bah ça, c’est du sang, je lui réponds, je t’ai dit que j’avais eu mal, et j’ai saigné parce que tu as

été trop loin, et que la douleur a été trop forte ». « Ah ouais ? » Me répond-il, du ton presque jovial d’un adolescent à qui l’on vient d’apprendre un fait scientifique cocasse.
Le temps passe. Il est 4 h 30 du matin, et il se décide enfin à partir, voyant que je ne lui propose pas de rester. Il s’en va. Je n’arrive pas à sortir face à lui le choc que cette situation m’a procuré. Je l’embrasse même sur la bouche. Je suis là sans être là. Il part. Je fonce me doucher, et je vais me coucher. Je suis dégoutée, écoeurée, et bien sûr, je n’arrive pas à m’endormir. Au petit matin le sommeil me prend. Lorsque je me réveille, ma première pensée se fait à voix haute. Machinalement, encore endormie, je me dis fort et à moi même « Mais quelle horreur ».
Je me lève, me douche à nouveau. Je réalise ce qu’il s’est passé, sans réaliser. Mon premier amour m’a violée. La conscience de la gravité de la situation m’apparait peu à peu. Maintenant, je panique, je réalise, je suis choquée, outrée, vidée, dégoutée.
Quarante-huit heures après, je prends contact avec une avocate spécialisée dans les agressions faites aux femmes. Pour elle, les infractions commises sont très claires, et c’est tant en termes d’agression sexuelle que de viol que je pourrais poursuivre mon agresseur. Selon l’avocate, le fait qu’il ait négocié pour avoir des rapports sexuels, qu’il ait insisté, qu’il ne se soit pas arrêté en me voyant saigner et hurler, qu’il ne se soit même pas assuré de la pérennité de mon consentement dans cette situation douloureuse, et qu’il n’ait pas respecté les modalités du rapport telles que je les avais fixées (à savoir pas de brutalité, pas de position sur le ventre, pas de coups de reins violents et profonds) constitue un amas de charges contre lui. Elle a au passage la bienveillance de me confirmer que mon état de sidération et que la manière dont j’ai géré cette affaire sont juste les conséquences d’une situation intensément angoissante, et qu’ils ne retirent rien au fait que des infractions caractérisées ont été commises par lui. Au XXIème siècle, il n’est plus possible de dire qu’on « ne savait pas » que le rapport n’était pas consenti, lorsqu’il s’est déroulé dans ces conditions. Je n’ai pas encore pris ma décision quant à une potentielle plainte. Mais je sais que ce qu’il a commis s’appelle un viol, et qu’il ne peut pas s’en tirer si facilement.

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Corail
Corail
1 année plus tôt

Bon courage ! Je peux comprendre combien ça a été traumatisant, de penser que quelqu’un qu’on aime puisse agir de la pire des manières…
Il ne faut surtout pas le revoir en privé… Cet homme est vraiment répugnant…

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