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J’avais dit non

Bonjour,
Je livre ici ce morceau d’histoire parce que je suis un peu démunie sur le comment vivre demain. C’était il y a maintenant presque 1 an et j’ai été incapable d’avoir des rapports avec quelqu’un depuis.
Il m’avait invitée à prendre un verre chez lui sous le prétexte d’une fausse excuse et, comme je le trouvais drôle et qu’on s’était déjà vu quelques fois, j’y avais vu une bonne idée pour apprendre à mieux le connaître. J’avais mis un jean et un de mes gros pulls de garçon que j’adore. Je me rappelle qu’en choisissant mes habits je me disais que c’était une tenue qui me protégeait et qui ne ferait pas de quiproquo. Arrivée là-bas on a parlé, bu, et quand j’ai demandé à partir il m’a resservie un verre. Déjà un peu brumeuse, j’ai accepté mais je ne parvenais pas à me défaire du sentiment que j’étais tombée dans un piège et que je n’avais pas envie de ça ce soir. Il m’a embrassée et je l’ai repoussée parce que instinctivement je me suis sentie mal, brusquée et prise dans une spirale de mauvaises expériences de ce genre dans des contextes alcoolisés. Je me rappelle nettement que je culpabilisais déjà beaucoup à ce moment là, j’avais l’impression de “ne pas faire ce qu’on attendait de moi”, “de ne pas remplir ma part du contrat”. Maladroitement j’essayais de lui suggérer qu’on pouvait en rester là pour ce soir et il m’a déclarée de but en blanc que sa mère était morte et qu’il n’avait que trop peu connu le contact d’une femme. Je me sentais mal, je ne savais pas quoi faire, j’ai vaguement essayé de me forcer une deuxième fois mais rien n’y faisait et ces pressions contradictoires commençait à me terroriser. J’ai essayé de partir deux fois, la première il m’a coursée jusqu’à la porte et m’a promis de me laisser dormir sur le canapé parce qu’il était tard. Sauf qu’il était toujours plus insistant et que à bout de nerfs, je commençais à descendre toutes les bouteilles qui me passait sous la main pour faire taire l’angoisse de plus en plus insoutenable (sans succès d’ailleurs). En voulant repartir la deuxième fois, je me suis arrêtée un instant sur les marches pour essayer de rassembler mes esprits, consciente que j’avais une bonne demie heure de marche et que vu mon état ce ne serait pas une partie de plaisir. Il est revenu me chercher avec le même mensonge de me laisser tranquille. Cette fois j’ai commencé à avoir peur différemment, je me suis sentie face à quelque chose d’inévitable qui allait s’imprimer en moi pour toujours et la seule solution que j’ai entre aperçu a été de choisir le déroulement de tout ça. Je lui ai explicitement dit “très bien, si tu veux faire des trucs tu dois savoir que je n’en ai aucune envie, que je n’éprouverais aucun plaisir et que c’est uniquement pour toi.” Il m’a dit qu’il était d’accord et partant de là j’ai interdit qu’il me touche et j’ai exigé de rester habillé. Le fait que dire “non” ne soit pas un rempart suffisamment m’a profondément ébranlée sur ma conviction que j’étais “protégée” dans ces situations. Je ne pense pas que le garçon était méchant ou qu’il avait un profil particulier. J’ai plus ou moins digéré l’événement en le rationalisant mais il a profondément perturbé mon rapports aux hommes depuis. Sans parler de l’acte en lui-même qui me dégoûte et de l’aversion que j’ai d’être touché, même de façon amicale, par des garçons autres que ceux de mon cercle d’amis de longue date, j’ai l’impression de fonder toutes mes décisions sur ça que ce soit pour me forcer la main ou me protéger. J’ai l’impression d’avoir perdu toute confiance en les garçons sur ce point la, et je me choque moi même par les remarques crues que je peux avoir “de toute façon tu veux juste baiser” dans des conversations où ce n’est pas vraiment le sujet non plus. Je ne sais pas quoi faire de ce boulet, ça m’agace, je ne sais ni comment tourner la page, ni comment m’occuper de ce moi méfiant ou même de la culpabilité que je traine à fréquenter des garçons sans pouvoir me dire sereinement que je coucherais avec eux. Je poste mon témoignage ici parce que c’est un sujet “sale” qui embarrasse mes proches et que de toute façon ils n’ont pas les réponses dont j’ai besoin.

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nanar17
3 années plus tôt

Bonjour,
vos remarques me font penser à moi ce que je vis,
je n’accepte que le contact toucher par les gars que je connais
de longue date.
Je m’habille en mec gothique,je parlait de c-l de façon à me faire remarquer.
C’était pas ce que je voulait, je voulait juste crier en fait que mon père m’avait touché, vos réactions,
me laisse supposer que votre subconscient a quelques squelettes planquées dans le placard, ce que je veut dire par là, votre tête refoule un évenement.
Je pense que Psionic vous l’expliqueras mieux que moi mais si vous le sentez je vous conseille de choisir un psy.

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psionic
3 années plus tôt

Chère anonyme, je vous fais part de ce que je comprends de votre récit. Vous avez donc été piégée par cette connaissance qui vous a entrainée dans ce piège affreux. L’alcool a sa part mais elle ne semble pas prépondérante puisque vous avez tenté de vous dégager alors que vous étiez tout simplement embrumée mais tout à fait en mesure de rentrer chez vous.
Vous avez compris la nature de l’embrouille et votre psychisme vous a tout de suite indiqué par le malaise que vous éprouviez combien vous étiez en danger lorsque vous écrivez:

“…je ne parvenais pas à me défaire du sentiment que j’étais tombée dans un piège et que je n’avais pas envie de ça ce soir. Il m’a embrassée et je l’ai repoussée parce que instinctivement je me suis sentie mal, brusquée et prise dans une spirale de mauvaises expériences de ce genre dans des contextes alcoolisés. Je me rappelle nettement que je culpabilisais déjà beaucoup à ce moment là, j’avais l’impression de “ne pas faire ce qu’on attendait de moi”, “de ne pas remplir ma part du contrat.”

Lors de ces instants cruciaux, votre psychisme vous indique clairement que vous êtes en danger, d’où ces passages douloureux et cette culpabilisation caractéristique d’une situation de détresse psychique.

Vous essayez ensuite de vous désengager du piège en proposant d’en rester là, mais le porc insiste avec des arguments non seulement immondes (utiliser sa mère décédée comme moyen de pression pour vous forcer à vous donner à lui, c’est vraiment ignoble) mais il ose en rajouter en prétextant qu’il a peu connu de femmes. Et bien oui ! Cela arrive mais on ne le dit pas, c’est tout, c’est le respect de l’autre personne, tout simplement, on garde pour soi ses propres manquements ou renoncements car autrement on envahit de manière intrusive l’autre personne…

Vous écrivez:

“Je me sentais mal, je ne savais pas quoi faire, j’ai vaguement essayé de me forcer une deuxième fois mais rien n’y faisait et ces pressions contradictoires commençait à me terroriser.”

Dans ce passage vous expérimentez le double lien avec les sentiments contradictoires dans une situation stressante: c’est la source de la douleur psychique ces deux pressions contradictoires que vous ressentez fortement. C’est là le principe de la douleur psychique dans le viol: votre corps est souillé et vous dégoûte mais vous devez vivre dedans ce corps souillé, et c’est cela qui génère la douleur psychique, la culpabilité aussi.

Sous la pression de cette douleur psychique, et celle du porc, vous avez utilisé l’anxiolytique à votre portée: l’alcool, sans succès car l’angoisse était trop forte et surtout l’effet est temporaire d’une part tandis que d’autre part l’alcool a un effet dépressif qui peut augmenter l’angoisse: un cocktail explosif dans votre cas.

Lors de votre seconde tentative d’échapper à cet enfer, renonçant à rentrer en trente minutes de marche, vous avez ressenti que vous étiez à un moment inexorable et irréversible que vous avez tenté de contrôler. Or, on ne contrôle jamais ce genre de situation. Comme vous l’écrivez fort bien, et c’est très important, le caractère de votre peur a changé.

Vous avez été profondément ébranlée, vous avez utilisé le terme de protection deux fois. Tout d’abord pour votre accoutrement: le jean et le gros pull d’homme, comme si vous habiller masculin annulait votre féminité alors que cela ne fait que la dissimuler ce qui chez certains ne au mieux rien du tout ou au pire les incite à vous agresser. Ensuite dans l’effet du mot “non”, là aussi je fais la même remarque: au mieux rien, au pire l’agression. Quoi qu’il en soit c’est semble-t-il le fait que le “NON” ne soit pas respecté qui vous a le plus ébranlée, car vous avez compris au même instant que le “NON” ne protège en pas tel un mot magique, un mot de commande qui empêcherait toute agression.

Vous écrivez que vous avez plus ou moins digéré l’évènement mais qu’il a toute de même complètement bouleversé votre rapport à l’autre sexe. C’est selon moi le signe du contraire: cela n’a pas été digéré du tout, et certainement pas en rationalisant car cela ne peut être fait qu’avez un thérapeute.

Vous écrivez:

“Sans parler de l’acte en lui-même qui me dégoûte et de l’aversion que j’ai d’être touché, même de façon amicale, par des garçons autres que ceux de mon cercle d’amis de longue date, j’ai l’impression de fonder toutes mes décisions sur ça que ce soit pour me forcer la main ou me protéger.”

C’est une révélation terrible qui montre à quel point vous êtes profondément atteinte en votre être intime, votre personne, donc votre humanité qui se trouve blessée. Cette expérience terrible bouleverse totalement votre rapport à l’intime avec l’autre sexe: votre vie intime est perturbée car ce viol psychique subi cette soirée vous bloque dans l’accès au rapport intime avec l’autre sexe: une terreur pour cette perspective cause en vous malaise, aversion et angoisse: c’est bien là le signe d’une douleur psychique très profonde, le signe d’un viol de l’âme.

Vous écrivez:

“….je me choque moi même par les remarques crues que je peux avoir “de toute façon tu veux juste baiser” dans des conversations où ce n’est pas vraiment le sujet non plus.”

C’est une remarque très importante, car c’est aussi le signe du viol psychique, vous vous étonnez de dire cela, mais ce n’est en rien étonnant, au contraire me semble-t-il. Souvenez-vous de la pression contradictoire, et de la douleur qui s’ensuit. Ici l’aversion pour le rapport intime qui est source de douleur génère ces paroles: une allusion claire au rapport intime direct, brut, “juste pour baiser”: vous vous mettez dans une situation de risque de viol, de rejouer cela, c’est typique des victimes de viol, d’agression, un moyen souvent d’atténuer la douleur. Cela est bien connu des thérapeutes, cela fait partie de l’étiologie psychique du viol et de l’agression sexuelle. Votre inconscient vous met en situation de risque, cela peut temporairement atténuer la douleur psychique. On retrouve aussi cela dans les addictions, qui sont souvent un élément des agressions et viols, de la pédophilie et de l’inceste. Dire cela ne vous ressemble pas, pourtant vous le dites, car vous souffrez profondément dans votre être intime, dans votre féminité, dans votre humanité de femme.

Chère anonyme, vous avez besoin de consulter un thérapeute pour commencer votre chemin de guérison, le plus tôt sera le mieux. Vous souffrez psychiquement, c’est certain, c’est un sujet d’angoisse et de douleur intense, de culpabilité même que vous considérez comme “sale” mais c’est vous la victime ! C’est vous qui êtes blessée dans votre humanité féminine ! Ce n’est pas sale, mais c’est très douloureux. Vous avez un besoin d’aide urgent et d’un suivi solide pour vous soigner et surtout vous reconstruire de cette expérience terrible qui vous a si profondément affectée.

Pour cela je vous invite à consulter le forum balancetonporc dans la section “trouver de l’aide”, vous y trouverez nos listes de liens et conseils aux victimes. Je vous invite à contacter une association de victimes qui vous orientera et vous ouvrira ses groupes de paroles.

Il importe maintenant de vous aider à trouver un thérapeute. N’hésitez pas à revenir nous demander quoi que ce soit, nous sommes là pour vous écouter sans juger et de manière bienveillante.

De tout coeur avec vous.

Affection, courage et soutien.

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