Bonjour,
Comme cité dans le titre, j’ai été abusée sexuellement par mon petit ami avec lequel je suis aujourd’hui séparée.
Il m’est encore difficile de mettre un “terme” sur ce que j’ai subi, “abus sexuel”, “agression sexuel”, “viol”… on accepte difficilement ce qui à pu se produire surtout lorsqu’il s’agit de la personne qui est sensée vous “aimer”…
Je suis restée 8 ans avec cette personne, de mes 19 a mes 27 ans, tout se passait très bien, puis nous emménageons ensemble au bout d’un an de relation, et la, les choses ont commencés à se compliquer.
1ère infidélité de sa part. Cela me brise, me fait culpabiliser, me fait penser que je ne suis pas à la hauteur de ses attentes, je lui en veux mais je pardonne. Je suis alors dans l’optique que je dois lui faire plaisir, que je dois céder à ses envies pour que cela ne se reproduise plus.
A cette époque je travaillais beaucoup, d’une part pour compenser son manque de revenus et d’autre part pour nous assurer une stabilité financière en cas de besoin, j’étais donc fatiguée et peu disponible entre mon travail, la maison, les courses…etc venait le moment du couché, moi épuisée par mes journées et lui en demande de rapports sexuels.
C’est arrivé plusieurs fois, 1er refus de ma part, espérant qu’il comprenne que je suis fatiguée, 2e refus, 3e, il me fait culpabiliser, me disant que je ne l’aime pas assez ou plus du tout, que je dois le désirer parce que, c’est normal au sein d’un couple quand l’un en a envie l’autre aussi, me fait des scènes, je repense à son infidélité, et je cède.
Aucunes envies, aucun plaisir, la seule chose que je ressens à ce moment la c’est un profond dégoût pour ma personne et une douleur vive et brûlante à l’endroit ou il s’acharne, je n’ai qu’une hâte c’est qu’il en finisse.
Est il normal de se sentir misérable et souillé après avoir eu un rapport sexuel avec son petit ami ? A cette époque je pensais que non, que c’était moi le problème, alors je laissais faire, je cédais et je me taisais.
Mon calvaire à continuer pendant 7 ans, cela ne l’a pas empêché de me retromper par la suite, parce que, selon lui, je ne le flattais plus, je n’étais plus dans la séduction et je le délaissais… je voulais le quitter mais je n’en avais pas le courage après tout, c’était moi le “problème”, c’était moi qui étais en “faute”.
J’ai appris récemment qu’une personne dans son genre est qualifiée de “pervers, narcissique, manipulateur” et que ce qu’il m’avait fait subir était DES viols.
Je ne suis pas encore arrivée à accepter le fait que j’ai été violé, après tout nous étions en couple, j’étais sa petite amie donc sa chose.
Je me relève tout doucement de toute cette histoire, je suis aidée par des professionnels, mais ce qui est difficile c’est d’en parler à son entourage proche, d’ou mon poste sur ce site, le temps aide a guérir les plaies mais aussi la parole, donc si quelqu’un se reconnait à travers mon témoignage, s’il vous plaît, ne restez pas dans l’ombre, parlez en, même si le viol est un sujet encore tabou il y aura toujours des gens pour vous écouter et vous épauler.
Chère anonyme, merci pour votre témoignage qui décrit parfaitement les relations toxiques et leur destruction… Vous avez raison, la parole aide beaucoup. Malheureusement l’abus sexuel est un véritable tabou pour la simple et bonne raison que cela remet tout en cause, la société a une vision du consentement totalement biaisé. Il ne faudrait pas trop perturbé les pervers qui nous vendent comme « une normalité et un devoir » de satisfaire sexuellement son partenaire, quand bien même on en a pas envie. Il ne faudrait pas trop crier trop fort que le « devoir conjugal » n’existe pas et c’est ce qu’on appelle un viol ou ça risque de gêner. Si déjà la pensée commune a une définition aussi floue et rempli de fausseté, ce n’est pas étonnant que nous les victimes, sommes les premières perdue. C’est en effet assez dur de placer des mots, de réaliser et d’accepter ce que l’on a vécu… C’est beaucoup de souffrances mais c’est nécessaire de les admettre pour se reconstruire. Ça prendra le temps qu’il faudra mais vous pouvez y arriver ! De l’autre coté, dénier ou (se forcer à essayer d’) oublier aggrave les choses. De toute façon, notre cerveau et notre corps s’en souviendront toujours et ils nous le feront savoir. Malheureusement, bien que cela soit dur à accepter, c’est pourtant terriblement commun. La majorité des abus sexuels sont commis par des proches. Pour un pervers, c’est plus facile d’abuser d’une personne qui a confiance en lui et qui l’aime que d’un inconnu. Les pervers sont surtout des manipulateurs. Peut-être que vous renseigner sur leur stratégie vous aidera à mieux saisir votre situation et à avancer ? Je vous invite à jeter un œil sur le site SOSfemmes , article « Abus sexuel, comment s’en sortir » qui résume pas mal d’idées. Ou encore de jeter un œil sur le site de la FNSF – Fédération nationale solidarité femmes , rubrique « Suis-je victime de violence conjugales ? ».
Pour vous aider à placer des mots, bien que les professionnels qui vous accompagnent vous l’ont sûrement déjà dit :
– « viol » est utilisé pour décrire un acte de pénétration sexuelle non consenti .Ce terme englobe également les pénétrations digitales, buccales (fellation) ou par un objet.
-« agression sexuel » est utilisé pour décrire un acte sexuel sans pénétration mais il est tout de même question d’un contact.
-« abus sexuel » est un terme plus général qui inclut toute activité sexuelle sans consentement (verbale, visuelle ou psychologique) , ou tout contact physique, par lesquels une personne se sert d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte, en vue d’une stimulation sexuelle, la sienne ou celle d’une tierce personne. Le viol et l’agression sexuel sont ainsi des abus sexuels.
Donc vous avez été victime d’abus sexuel et plus précisément de viols mais aussi de violences conjugales. En effet, c’est complètement anormal de se sentir misérable et souillée après un rapport sexuel, c’est d’ailleurs le signe qu’on était pas consentant et que c’était donc un viol. Ne pas en avoir envie , c’est une chose aussi normale que de ne pas en avoir envie. C’est absolument ANORMAL d’imposer ses envies à l’autre et de le forcer à quoique ce soit ! Faire pression sur quelqu’un, faire du chantage affectif et le rabaisser pour avoir des rapports sexuels, c’est une manière de museler l’autre en manipulant ses sentiments, de bafouer son consentement, autrement dit : c’est abuser, violer. Et cela fait partit de la stratégie de l’agresseur de rejeter la faute sur la victime et lui faire croire que c’est elle le « problème ». Mais ce ne sont que des mensonges pour que celui-ci continue ses abus et s’en sort sans aucun soucis. Malheureusement, la victime est de plus en plus fragile et déboussolée dû à la persécution et l’emprise de son agresseur, est ainsi prise au piège… C’est absolument terrifiant .
Vous êtes très courageuse et forte, sachez le. Vous n’êtes l’objet de personne, aucun être humain n’est l’objet de quiconque. Être en couple avec une personne ne nous donne pas tout les droits sur son corps. (et en aucun cas cela légitime les abus sexuels). La seule et unique personne qui a tout les droits sur notre corps, c’est nous-même. (Et inversement on a aucun droits sur le corps des autres). Et c’est pourquoi les pervers sont des êtres ignobles : ils traitent les autres comme des objets, les déshumanisent , leur manquent de respect, tout ça pour renforcer leur ego et satisfaire leur sadisme. Pour moi, ils ne sont même pas humains…
Je suis d’accord avec le fait que c’est extrêmement dur d’en parler avec son entourage, surtout qu’ils n’ont pas tous une bonne réaction… Mais si vous sentez le besoin de leur en parler, je vous invite à contacter une association qui pourrait ainsi vous donner des conseils sur comment faire et vous épauler. Je vous invite à jeter un œil dans le forum, section Obtenir de l’aide, vous y trouverez des listes qui recensent des associations et structures pouvant vous être utile.
J’aimerais terminer en vous disant que rien n’était de votre faute, qu’il n’y a rien à vous reprocher. Vous avez de la valeur et vous en avez bien plus que tout ceux qui abusent des autres. Vous pouvez vous relever et être heureuse malgré ces événements traumatisants, comme n’importe quel être humain.
Le chemin vers la reconstruction est long mais vous pouvez y arriver !
Prenez soin de vous
Courage !
De tout cœur avec vous.
Bonjour,
Avez-vous porté plainte ?