Il y a toujours pire
Quand j’étais jeune j’ai travaillé sur le marché. C’était mon deuxième petit boulot et je voulais à tout prix le garder car mon salaire servait en partie à subvenir aux besoins de ma famille. Mon père était malade à cette époque et mon patron le savait, il savait également que j’avais besoin plus que tout de ce travail. Il a commencé par me caresser de manière pseudo amicale, puis à me dire des choses ambigües. Un jour alors que je rangeait le camion, il est venu et m’a plaqué contre le bord pour m’embrasser de force, j’étais tétanisée et je n’ai rien pu faire. Le lendemain je ne suis pas allée travailler de peur et je me suis réfugiée chez une amie de l’époque mais je ne lui avais pas dit ce qu’il m’avait fait, je lui avais simplement dit que j’en avais marre de travailler sur les marchés. Avant on ne parlait pas de harcèlement sexuel comme aujourd’hui, on avait honte … J’ai eu honte, je l’ai laissé gagner et je le regrette fortement. Quand mon père a eu eccho que je n’avais pas été travaillée, il est entré dans une colère noire et j’en ai pris pour mon grade. Je ne lui est pas dit ce qu’il m’avait fait, j’avais peur qu’il ne me croit pas ou qu’il fasse une bêtise.
J’ai toujours eu une boule au ventre quand je pensais à cette histoire, mais quand je vois les témoignages des autres personnes, je me dis que je peux me considérer comme « chanceuse » que cela n’a pas été plus loin.
Je suis contente de voir que les choses bougent enfin.
Merci beaucoup de me permettre de raconter ce que j’ai vécu, c’est la première fois que je le fais et cela fait du bien.
Oui, tu as eu de la chance, le bon réflexe de ne plus y retourner, sinon ça aurait continué.
Il valait mieux une bonne engueulade de ton père.
Tu lui as raconté l’histoire depuis ?
Oui je ne regrette pas de ne pas y être retournée mais je regrette de ne pas avoir réagi à l’époque.
Non je ne l’ai jamais dit à mon père, ni à personne d’autre. La seule personne à qui je peux encore le dire serait à ma mère mais je pense que cela lui ferait plus de mal qu’autre chose, surtout que ce pervers n’est plus de ce monde depuis un petit moment maintenant, il n’y a donc plus rien à faire. J’ai oublié de préciser que les faits se sont déroulés en 92 quand j’avais 19 ans.
Chère Karine,
Vous devriez le dire à vos parents ! Tant que vous ne l’aurez pas fait, vous resterez enchaînée à ce harcèlement sexuel, à cette agression sexuelle et à votre porc !
Libérez-vous, il est temps !
De nous avoir confié votre histoire, cela vous a fait du bien ! Imaginez, le soulagement que vous ressentirez lorsque vous aurez brisé vos chaînes !
Vos parents n’en souffriront pas ! Au contraire, ils verront l’adulte que vous êtes devenue et ils seront fiers ! Ils sauront que vous êtes enfin une femme forte et ils en seront soulagés, car ils cesseront enfin de s’inquieter pour vous!
Parlez-leur, pour votre propre salut ! Montrez-leur qui vous êtes vraiment !
Soyez forte ! De tout cœur avec vous !