J’avais 10 ou 11 ans, j’étais en CM2.
C’était un camarade d’école, bagarreur, avec par la suite des antécédents d’attouchements.
Ce n’était pas un viol, ce n’étais pas un abus, c’était un attouchement, comme beaucoup doivent subir.
Sous le préau, il m’a plaqué contre le mur. Il était plus grand que moi, et plus fort. Il me bloquait avec un bras et avec l’autre, il essaye de me toucher en bas, sous mon pantalon. Il m’a toucher les seins, peu développés à l’époque de ce début de puberté, en mettant sa main dessus.
Je ne l’ai pas laissé faire, je me suis débattue, ai criée et je l’ai frapper au niveau de l’entre-jambe, puis j’ai couru loin.
J’en ai parlé seulement à une amie, qui l’avais dans sa classe et m’avais avoué avoir vécu une histoire similaire avec lui..
Il était le fils d’une professeure de l’école alors, il était intouchable. Et on ne nous aurait pas cru ou tout simplement, on n’aurai pas voulu nous croire. On nous aurai tues, tout simplement.
J’était déjà venue sur ce site l’année suivant mon agression, hésitant déjà à 12 ans à témoigner mais la peur de la réprimande et de la découverte par mes parents m’effraient.
Maintenant, j’ai 15 ans bientôt 1/2, et je n’ai plus peur.
Plus peur qu’ils le sache.
Plus peur de parler.
Car même si mon experience n’est rien comparé à l’enfer que certain.es on pu.es vivre, aujourd’hui, mon rapport à l’homme et mes réactions facent à certaines situations sont impactés.
La peur que j’ai ressenti ce jour là, et la peur que beaucoup d’entre nous ressente, ce sentiment de prise au piège qui pour certain.es s’avère finalement être un vrai triger pour la suite, car certain.es ne s’en sortes pas aussi facilement que moi, avec seulement un petit trauma et un très mauvais souvenir.
Il avait âge, il avait seulement 10 ans.
Et déjà, ses mains ont détruits des parties d’âmes, des femmes pour sa part, et des confiances en soi.
A cause de toi, j’ai peur quand on me touche l’épaule.
Je ne peut vivre ma sexualité tranquillement avec les hommes car sentir leurs mains sur mes seins me fait peur, et ce n’est que maintenant que je fait le lien.
Etant bisexuelle, je ne comprenait pas. Mais maintenant, beaucoup de questions trouvent des probables hypothèses d’explications.
Je n’ai qu’un mot à te dire, en espérant toucher ta sensibilité probablement inexistante car j’ai appris que quasiment 5 ans après, en ayant grandit, tu continuait, et je ne serai pas étonnée d’apprendre que tu as fait bien pire que ce petit attouchement de rien du tout, mon cher ami.
Je n’ai qu’un mot à te dire: merci à toi.
Merci d’avoir gâcher le bon déroulement de beaucoup de vies, bien pire que tu as touché la mienne.
Tout mon courage à toutes les victimes d’agressions, de viols, d’abus, d’harcèlement de rue, ou de tout type.
Vous n’êtes pas seul.es, on est ensembles. <3