Il a fait semblant de me prendre par derrière
Je venais d’entrer en quatrième dans un nouveau collège, j’avais 12 ans et étais du genre “sans ami”. Un garçon de cinquième, qui avait visiblement des vues sur moi, a un jour réussi à me coincer contre une murette (assez haute pour que je ne puisse pas l’escalader). Il s’avançait vers moi pour tenter de m’embrasser et et toute une foule de collégiens était derrière lui pour l’encourager. Impossible de me sauver, je me retourne alors pour éviter le baiser. C’est alors qu’il a fait semblant de me prendre par derrière, mimant un va-et-vient dans mon postérieur. Tout le monde était en train de crier “Oouuuuh, ça y est, c’est bon, ils sortent ensemble !” et pendant un certain temps, une rumeur a couru dans le collège, comme quoi je sortais avec ce type…
Avez-vous pu en parler à un adulte?
Ce genre d’agissements ne devrait pas être toléré au sein d’un établissement scolaire.
J’avais l’habitude de me faire harceler. Ces mêmes gamins de cinquième me posaient parfois des questions à caractère sexuel, auxquelles je refusais de répondre. Parfois ce n’était pas sexuel, juste des insultes et des moqueries de la part de collégiens d’environ toutes les classes. Je souffre d’autisme (à l’époque je ne le savais pas) et je subissais le harcèlement scolaire depuis la sixième, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai changé de collège, mais ça n’a fait que déplacer le problème. J’en ai bien sûr parlé, mais peu de mesures ont été prises. Autant pisser dans un violon. Les gens ne se rendent pas compte de la violence de la chose (“oh, mais tout le monde fait ça au collège, c’est normal…”) Au lycée ça s’est un peu calmé, disons que l’on ne se moquait plus de moi directement mais que l’on m’évitait comme si j’étais une sorte de paria, et que l’on me cassait du sucre sur le dos… Cela remonte à loin maintenant, mais les souvenirs restent…
Quels paniers de crabes!
Quant à leurs “tout le monde fait ça au collège et c’est normal”, il va falloir leur renfoncer dans la gorge. La bêtise dont vous avez été victime me met un peu hors de moi!
Vous dites que les gens ne se rendent pas compte de la violence, oui, et ce site et les témoignages, dont le vôtre, sont là pour faire évoluer un peu les mentalités. Vous avez apporté votre pierre à l’édifice en témoignant.
Vous dites aussi : les souvenirs restent. Oui, on n’oublie pas les violences ni les humiliations; mais on peut réparer les dégâts causés en nous, et en sortir plus fort(e)s, ce qui va à l’encontre de la volonté primale de ces …, de ces … (pas de mot … psionic, help!)
Je vous souhaite une très belle route.
Si ça peut vous apaiser : je pense qu’au moins 20 pourcents des enfants subissent du harcelement grave en milieu scolaire. 50 pourcents disent recevoir des brimades ou autres.(ce sont des chiffres sorties d’etudes ).vous netiez donc pas seule a l’epoque dans ce cas…il y a maintenant plus de prevention et le harcelement est plus reconnu qu’avant.
Un peu de personnel de surveillance tournant dans la cour, les couloirs, les accès, les toilettes réglerait la plupart des cas; mais voilà, on ne va pas quand même faire travailler des gens, cela coûte cher, les enfants n’ont qu’à se débrouiller et dérouiller, on ne veut rien savoir.
… et il y a malheureusement de nombreuses victimes de harcèlement scolaire (de part des autres élèves et aussi de l’équipe pédagogique qui ne les prend pas au sérieux), il suffit de regarder les reportages consacrés à ce fléau pour s’en convaincre, et encore je pense que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg… En tout cas merci pour votre message, ça fait plaisir !
20% ? C’est à dire, 1/5 des enfants ? Cela fait beaucoup, j’avais lu 10% (dont 5% d’enfants harcelés sévèrement). Mais j’étais tout de même la seule de mon établissement à être harcelée ainsi, avec parfois des rassemblements autour de moi ! Concernant l’époque, il s’agit des années 2000, malheureusement cela me semble bien utopique de penser que les choses ont réellement évolué en une dizaine d’années…
Ce n’est pas si simple, il ne peut pas y avoir un pion dans chaque recoin d’un établissement scolaire, et ils ne peuvent pas avoir les yeux en permanence dans chaque partie de la cour même s’ils sont plusieurs, si leur attention est attirée par un incident…
Pour ma part, j’ai roulé une pelle pour la première fois de ma vie en grande maternelle, contre le mur de la cour bondée d’un établissement faisant école – collège – lycée, à un “grand” (probablement en 6ème ou 5ème, je pense, avec le recul). Lui et ses amis sont venus me voir en me demandant si je savais embrasser comme au cinéma, et quand j’ai répondu que non, m’ont affirmé “c’est facile, tu ouvres la bouche, tu sors la langue, et tu tournes” avant de nous encercler pour nous cacher… C’était un établissement privé catholique très réputé dont je n’ai jamais eu à déplorer le manque de surveillance.