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Harcèlement dans mon propre lit

Cette histoire me hante depuis trop longtemps, il faut que je la raconte.

C’était il y a deux ou trois ans de cela, j’avais 30 ans. J’étais sortie boire un verre avec des amis et nous sommes tombés sur un autre groupe d’amis que nous connaissions, à l’exception de l’un d’entre eux que je ne connaissais que de loin. Naturellement, nous avons passé la soirée ensemble et à la fermeture du bar, n’ayant pas envie de terminer la soirée, nous sommes allés chez moi pour y passer encore un moment tous ensemble. L’homme que je connaissais moins était particulièrement alcoolisé et il a fini par s’endormir sur mon canapé. Une fois mes invités partis, je n’ai pas voulu réveiller le type qui dormait. Après tout il ne me dérangeait pas, et d’ailleurs je me sentais en confiance, car cette personne jouissait d’une certaine notoriété dans le milieu que je fréquentais. D’ailleurs, j’hébergeais un bon ami qui allait dormir dans la même pièce, sur la mezzanine au-dessus de mon lit : je n’étais donc pas seule. Nous sommes donc tous les deux allés nous coucher chacun dans son lit, non loin du canapé où dormait le type.

Au bout de quelques temps, alors qu’on dormait, le type se réveille et commence à avoir un comportement des plus étranges. Il se lève, s’allume une cigarette (juste à côté de moi…), puis une deuxième, et déambule dans l’appartement en pétant bruyamment à de multiples reprises. J’étais réveillée mais horriblement gênée par cette situation et j’ai préféré ne rien dire et attendre qu’il aille se recoucher ou qu’il parte. Mais à la place de retourner sur le canapé, il est venu se coucher sur le lit à côté de moi, tout habillé, sur la couette. Toujours horriblement gênée, je ne dis rien et espère qu’il va s’endormir. Mais au bout de quelques minutes il se roule sur lui-même et vient se loger contre moi. C’est alors que je me suis dressée et lui ai demandé de partir de mon lit. Je lui propose gentiment de dormir sur le canapé, lui donne un oreiller, une couette, lui souhaite bonne nuit et retourne me coucher.

De nouveau au bout de quelques temps, il se relève, recommence son manège clope-pets-déambulation, et cette fois je l’entends qui grimpe quelques barreaux de l’échelle pour jeter un œil au-dessus de la mezzanine. Je me dis, très soulagée, qu’il a constaté que je n’étais pas seule. Mais au terme de cette déambulation, il revient se coucher… sur mon lit. De nouveau, je me dresse et lui demande de retourner sur le canapé, lui rappelant que je lui ai déjà demandé une fois et qu’il n’est pas bienvenu dans mon lit. Je parle un peu plus fort en espérant que mon ami m’entende et soit vigilant. Le type retourne sur le canapé.

Troisième fois, il se relève, déambule, cette fois il enlève son pantalon, et il vient se recoucher non pas sur mon lit mais carrément sous ma couette, en caleçon. J’étais abasourdie par son audace et me sentais parfaitement impuissante ; je lui avais déjà dit non, deux fois, de manière catégorique, et il revenait. C’était comme si j’avais perdu la faculté de m’exprimer. Je commence alors à négocier… « écoute, j’ai pas trop envie que tu restes là, est-ce que ça t’embêterait de dormir sur le canapé plutôt… ». Je n’étais plus du tout assertive mais j’étais tétanisée. Il va se recoucher dans le canapé.

Là mon ami descend de la mezzanine avec ses affaires, se penche vers moi pour me dire qu’il a un train pour rentrer chez lui dans 20mn et donc qu’il part. Toujours tétanisée, je lui dis d’accord, au revoir… Il s’en va. Paniquée, je me dis que je suis en danger chez moi, je mets un pantalon, une veste et je pars aussi. Je suis restée à déambuler dans la ville sans rien à faire (je n’ai même pas pensé à prendre de l’argent pour un café, j’ai juste pris la fuite) jusqu’à la fin de la matinée, où j’ai pris mon courage à deux mains et je suis rentrée, espérant qu’il serait partir entre temps. Mais il dormait encore. N’osant toujours pas le réveiller, j’ai préparé du café et il s’est réveillé tout seul, comme un charme, venant à ma rencontre et me parler comme si rien ne s’était passé, de sa copine, de son chat, en buvant le café que je lui ai proposé, avant de partir.

C’était il y a au moins 2 ans, mais je me raconte toujours cette histoire en boucle. Je me demande à chaque fois ce qui se serait passé, si j’étais restée seule chez moi, ou si j’avais été seule depuis le début. Je commence tout juste à reconnaître qu’il avait le comportement d’un violeur et que j’ai très bien fait de m’enfuir. Je peine à considérer cela comme une véritable agression sexuelle, pourtant c’est le cas. En tout cas, le trauma est là ; j’en ai pris conscience lorsque j’ai été amenée à le rencontrer à nouveau, tout récemment. Je ne pouvais absolument pas supporter de voir son visage : tant qu’il portait le masque ça allait, mais s’il l’enlevait, l’image de sa bouche, de sa moustache, de sa barbe me donnaient envie de vomir.

Merci d’avoir lu mon histoire. J’espère qu’elle aidera d’autres personnes à reconnaître une agression lorsqu’elles la vivent ou en sont témoin.

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psionic
3 années plus tôt

Chère anonyme, merci pour votre témoigne courageux et éclairant. Je vais résumer ce que je perçois de votre témoignage précis, et très intéressant car il montre combien les effets psychiques du viol affectent profondément la victime dès qu’elle est plongée dans la situation sans pour autant subir l’acte ignoble. Vous avez parfaitement: le comportement de cet homme était bien celui d’un violeur qui a franchi la limite de votre consentement en exerçant ces pressions malgré vos refus répétés qui marquaient bien la limite à ne pas franchir justement. A partir de là, vous êtes en situation de viol psychique et c’est bien la raison pour laquelle cet épisode vous hante et que la vision du visage de cet homme qui vous a violée psychiquement par ses pressions vous horripile tant ! De toute évidence vous souffrez psychiquement de la mise en acte potentielle d’un viol lors de cette nuit atroce pour vous.
Je vous invite donc à consulter au plus vite, au moins à titre préventif pour diagnostiquer le traumatisme, mais aussi pour le soigner si besoin est.
Pour cela, je vous invite également à consulter la liste de nos liens et conseils aux victimes. Répondez à n’importe quel témoignage (y compris le vôtre !), et sous le cadre cliquez sur la mention, “obtenir de l’aide”. un onglet s’ouvrira sur le forum du site à la page où se trouvent nos listes de liens utiles aux victimes.
Pour finir, ne restez pas avec une telle souffrance psychique, elle peut être masquée par un état dépressif avec des conséquences très profondes sur votre état émotionnel et psychique.
Je pense que vous devriez également avertir vos amis des risques associés à ce type car il peut se servir de sa notoriété pour vraiment passer à l’acte… Faites-le cependant avec prudence afin de ne pas vous faire accuser de dénonciation calomnieuse ou de autres, heureusement, il semble que le contexte vous soit plutôt favorable avec la libération de la parole mais il faut rester prudente avec justement ces aspects professionnels.
N’hésitez pas à revenir nous demander quoi que ce soit, nous sommes là pour vous lire sans jugement et vous écouter.

Affection, courage et soutien.

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