Gérald Darmanin : Réouverture d’une enquête préliminaire par la justice pour «viol»
Le parquet a rouvert l'enquête en janvier 2018 et entendu la plaignante jeudi 25 janvier
Quelles sont les accusations de Sophie S. contre Gérald Darmanin ?
Sophie S., ex call-girl a été condamnée en 2004 pour chantage, appels malveillants et menace de crime à 10 mois de prison avec sursis et 15 000 euros de dommages et intérêts. Quatre ans auparavant, elle avait harcelé son compagnon, selon cette dernière, le but de la manœuvre était de récupérer l’argent que celui-ci lui aurait dérobé. Sophie S. aurait été obnubilée par cette condamnation, au point qu’elle ira jusqu’à contacter le ministère de la Justice et divers responsables politiques avec pour seul objectif de faire rouvrir le dossier.
Au cours du mois de mars 2009, Sophie S., qui était mariée à Pierre S., un ingénieur dans la finance et également sympathisante de l’UMP, avait décidé de contacter le parti politique afin d’évoquer son affaire. Celle-ci avait donc réussi à obtenir un rendez-vous avec Gérald Darmanin, qui était à l’époque chargé de mission au sein du service des affaires juridiques. Selon le mari de la jeune femme, Gérald Darmanin aurait promis à Sophie S. d’envoyer une lettre au ministère de la Justice dans le but d’appuyer la demande de Sophie S. afin d’obtenir une révision du dossier : “Le gars lui a dit tout ce qu’elle avait envie d’entendre : ‘Oui, vous êtes innocente. Il y a un problème au ministère de la Justice. On va pouvoir faire quelque chose'”
Gérald Darmanin l’aurait alors invité à dîner, Sophie S. indique qu’elle lui aurait alors proposé de plutôt se rencontrer pour un déjeuner ou un café, avant de finalement accepter ce rendez-vous. Selon Sophie S., elle aurait alors dîné le 17 mars 2009 à la cantine des politiques située juste à côté de l’Assemblée nationale, ‘Chez Françoise’, en compagnie de Gérald Darmanin. Un relevé de compte de la jeune femme confirme qu’elle a effectivement effectué une transaction bancaire le 17 mars 2009 ‘Chez Françoise’.
- Gérald Darmanin - me dit qu’il va faire le maximum. Je suis aux anges. A un moment, il s’approche de moi, il met sa main sur la mienne : 'Il va falloir m’aider vous aussi'. (...) Je ne suis pas une gamine, j’ai compris tout de suite.
Gérald Darmanin lui demande alors de l’accompagner dans un club libertin, “car il ne peut pas y entrer seul”. Sophie S. se sentant prise “en otage” décide de le suivre. Cette dernière indique que rien ne se serait produit au club libertin, cependant, la jeune femme l’accompagne ensuite dans un hôtel situé non loin du club. Dans sa plainte, Sophie S. indique ne pas se souvenir de la décoration de la chambre et précise avoir envoyé Gérald Darmanin acheter du dentifrice ainsi que du gel douche, avant de rejoindre la salle de bain pour s’enfermer afin de “repousser le moment fatidique au maximum”. “Hélas, constatant que l’acte était toujours ‘au programme’, (…) malgré tous ces détours, elle avait dû finir par s’y plier”.
Sophie S. rentre alors chez elle au matin, c’est ainsi que son mari la retrouve “assise par terre, dos au miroir, prostrée”.
Entre 2009 et 2012, Gérald Darmanin et la jeune femme s’échangent encore des SMS. Dans l’un des messages, Sophie Spatz écrit : “Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu pour baiser avec toi ! Pour t’occuper de mon dossier.” La personne, dont le numéro correspond à celui du ministre, répond : “Tu as raison je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ?”
Gérald Darmanin, avait le 3 novembre 2009, dans une lettre adressé à Michèle Alliot-Marie, qui était à l’époque garde des Sceaux, demandé de “faire étudier sérieusement le dossier” de Sophie S.. Quelques semaines plus tard, Gérald Darmanin avait adressé à la jeune femme une copie du courrier par mail. Fin novembre 2009, Sophie S. a pris l’initiative d’adresser une lettre à Jean-François Copé afin de dénoncer les “pratiques” de Gérald Darmanin. En réponse à ces accusations, le groupe UMP l’avait d’ailleurs “invité à intenter une action en justice”
Que peut-on conclure de la première enquête, ouverte en 2017 ?
Sophie S. serait selon elle devenue “hystérique”, en mai 2017, en apprenant que Gérald Darmanin avait été nominé au gouvernement. Elle décide alors de faire tout son possible afin d'”obtenir la démission” du ministre. Son mari, Pierre S. décide qu’en a lui d’adresser une lettre à François Bayrou, garde des Sceaux à l’époque, en accusant le jeune ministre d’avoir abusé de sa femme.
Suite à cette lettre, le ministre de la Justice prend la décision de transmettre le courrier au procureur, une plainte est alors déposée en juin 2017. Une enquête préliminaire est donc ouverte par le parquet et confiée à la police judiciaire. Cependant, Sophie S. refuse de se présenter au commissariat afin d’être entendue et cela malgré plusieurs convocations.
Elle ne voulait pas y aller toute seule et elle subissait une intimidation de la part de son entourage
L’affaire est donc classée pour “absence totale d’infraction”, en juillet 2017.
Quelles sont les raisons de la réouverture de l’enquête ?
Sur les conseils de Caroline De Haas, Sophie S. prend en 2017, la décision de changer d’avocat. Cette dernière prend donc contact avec Maître Elodie Tuaillon-Hibon, avocate spécialiste du harcèlement et des agressions sexuelles.
J'ai examiné précautionneusement le dossier avant de l'inciter à redéposer plainte - mi-janvier 2018 - et à recueillir de nouveaux éléments
Accompagnée de son avocate, la plaignante se rend alors au commissariat afin d’être entendue.
Ce n'est pas un moment simple, il y a de la honte et de la culpabilité
Sophie S. est alors entendue ce jeudi 25 janvier seule par les enquêteurs et cela durant plus de huit heures.
Des copies d’échanges de SMS entre Sophie S. et Gérald Darmanin ont été ajoutées à la plainte par Maître Elodie Tuaillon-Hibon. Pour l’avocate, les faits sont susceptibles d’être qualifiés de viol “par surprise”
- Sophie S. - aurait manifesté clairement et sans ambiguïté, même si c’était de manière courtoise et avec tact, qu’elle ne souhaitait pas se plier aux sollicitations sexuelles de monsieur
Cette dénonciation s'inscrit dans une chronologie qui démontre une grossière intention de nuire. (...) Comme il l’a lui-même indiqué publiquement sur l’antenne de franceinfo, - le ministre - a déposé plainte il y a huit mois en dénonciation calomnieuse.
L’heure est maintenant aux investigations de la police judiciaire, qui devront notamment déterminer s’il y a bien eu une relation sexuelle entre Gérald Darmanin et Sophie S. et si tel était le cas, de déterminer si celle-ci était consentie ou non. Après cette enquête, le parquet devra ainsi décider entre classer l’affaire si les faits sont prescrits ou si l’infraction n’était pas établie, ou entamer des poursuites contre l’actuel Ministre de l’Action et des Comptes publics.
Aucun service n’est gratuit. Que ça soit une call girl, avocat ou parti politique…on nous dit combien cela va nous coûter.
En tout cas les ministres ont l’air sûre d’eux, ils ont dû en parler longuement ensemble et s’il y avait le moindre doute ils l’auraient mis dehors. Ils ne peuvent pas se permettre un tel scandale.
Vous vous rapplez quand même toutes que la ” victime ” est une ancienne prostituée ”
et je ne connais pas beacoup de violeurs qui laisse la victime libre et s’en vont leur acheter du gel et du dentifrice avant de les violer !