“Frères” et soeurs
Je pense que je devais avoir 10 ans quand mon frère de 14 ans m’a demandé de lui faire des “choses” en échange de jouer avec moi. Je n’ai pas accepté tout de suite mais il n’a fait qu’insister et a présenté ça comme un jeu. Étant petite je n’ai pas vraiment compris, il me disait que c’était “normal”, c’était mon frère alors je lui faisais confiance. Au fil du temps, ça a pris une plus grande ampleur. Il y a eu attouchements et pénétrations. Il me demandait de “tester” des trucs, j’étais sa chose, son cobaye. Bien sûr, j’ai refusé mainte fois mais il était trop insistant et trop colérique. Lorsque tout se passait, mes parents n’étaient pas à la maison, je n’avais donc pas l’impression d’avoir un échappatoire, j’étais prise au piège. De plus, quand je lui disais que j’allais le dire parce que ce n’était pas normal, il me disait que de toute manière c’était de ma faute et que nos parents allaient m’en vouloir et qu’ils se sépareraient de moi. Je l’ai cru, c’était un grand manipulateur et moi trop jeune et trop naïve. En plus de ça, il m’humiliait en me traitant de pute lorsque je me maquillais un peu plus. Tout cela a duré 6 ans.
Il y a 2 ans, j’ai tout avoué, ça m’a libéré mais ça n’a pas du tout été facile.
Aujourd’hui, je pense encore que c’est de ma faute et je m’en veux énormément. Cela m’a complétement détruite, je me sentais et me sens encore parfois sale, l’impression que mon corps ne m’appartient plus.
Beaucoup de personnes de ma famille n’ont pas compris ou ne m’ont pas cru et le côtoient encore. Certaines personnes catégorisent ça de “normal” ou lui trouve des excuses, comme quoi il n’était pas mature. Peut-être mais ça ne lui donnait pas le droit de me faire subir ça, d’autant plus que ça a duré longtemps.
Aujourd’hui il me reste encore beaucoup de séquelles.
Tout.e ex-agresseur.se par encore mort.e est un DANGER, notamment poru ses propres enfants !
Pour protéger d’autres personnes et pour qu’on croie enfin celles qui ont déjà signalé ou porté plainte, je vous encourage à porter plainte (même si les faits sont prescrits), notamment pour “signalement de mineur.e.s en danger” : vous pouvez le faire par LRAR au Procureur si vous ne voulez pas que la police ou la gendarmerie déforme vos propos. Si cela vous stresse vous pouvez vous dire que vous écrivez pour vous, pour “décharger” votre mémoire, et commencer par décrire les faits avec les lieux et dates et les identités de l’agresseur, de ses complices… Ensuite vous déciderez si vous voulez l’envoyer. Vous pouvez demander conseil au CFCV par ex ou aux juristes d’asso comme Enfance et partage. La/le Proc est tenu de vous répondre ous qq mois.
Je ne l’ai pas précisé c’est vrai mais j’ai porté plainte il y a 1 an et demi. J’ai déjà été interrogée et lui aussi apparemment. Je suis toujours en attente depuis lors, je n’ai eu aucune nouvelle. Alors franchement ça n’encourage pas et j’ai l’impression que tout le monde s’en fout. Mais évidemment il fallait le faire pour ne pas agir comme si rien ne s’était passé et au moins tenter quelque chose. Merci pour vos conseils.
Comme quoi, certains sont précoces !
je salue votre courage d’avoir porté plainte ! bravo.
Bravo Broken!
Fais toi aider et tu retrouveras confiance en toi.
Ton frere, ne pourra jamais.