Entre 6 et 8 ans

Pour la faire courte, j’ai été violée par mon beau-père (que je pensais alors être mon géniteur) de l’âge de 6 ans à 8 ans environ, une à deux fois par semaine (souvent le samedi après-midi lorsqu’il me faisait prendre mon bain). Je n’ai jamais osé le dire car j’avais peur que ma dépressive de mère se suicide si elle l’apprenait. J’avais également deux petits demi-frères que je voulais protéger. Parler signifiait faire exploser la famille et je ne voulais pas être responsable de ce chaos. Je me suis alors réfugiée dans la littérature, les rêves et ai attendu d’être majeure pour fuir ce climat « incestueux ». A 18 ans, j’ai connue ma première expérience sexuelle avec le meilleur ami de mon géniteur (sic). Pour la première fois de ma vie, j’ai eu envie de parler. Choqué, il l’a répété à mon père qui l’a répété à ma mère et j’ai dû avouer. Mon beau-père n’a pas nié, s’est excusé et j’ai fui le domicile parental (pas eu envie de porter plainte car je voulais passer à autre chose, connaître enfin une «jolie vie » et ne pas endosser ce rôle de « victime d’inceste » publiquement). Ma mère est restée avec lui encore dix ans après ces aveux. Des années plus tard, elle m’a avoué qu’elle savait et s’est excusée de ne pas avoir su empêcher son mari de se glisser dans mon lit pendant qu’elle regardait la télévision le soir dans notre HLM de 80m2…

Et sinon, depuis mes 18 ans, de nombreuses agressions sexuelles. La dernière, y a 5 ans : j’avais accepté de prendre un verre chez un pote de pote en lui signifiant très très clairement que je n’étais pas intéressée par autre chose que sa conversation. Au bout de dix minutes, il m’a sauté dessus et emmener dans sa chambre tout à côté : allongé sur moi, alors que j’étais un peu alcoolisée, je cherchais un moyen de m’échapper quand il m’a lancé : « je n’ai jamais vu une fille aussi molle que toi ! ». J’ai alors éclaté de rire nerveusement et ai profité qu’il soit décontenancé pour m’enfuir.

Aujourd’hui, j’ai un chouette métier-passion même si précaire, des amis cools, des dizaines de rêves d’enfant/adolescente concrétisés, aucun contact familial (cousins, oncles, tantes, frères…) et surtout un petit ami que j’aime depuis 5 ans qui me permet de enfin de me stabiliser (j’ai un bail à mon nom depuis 3 ans seulement).

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