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Éducatrice, violence sexuelle

Les faits ont eu lieu en 2018, j’ étais alors éducatrice spécialisée dans un foyer éducatif, en région parisienne.

J’ai débuté l’accompagnement d’un jeune homme. Les choses ont très vite dérapées. 1 jour, il m’a coincé et embrassé. Le jour même, je disais à mon chef que je ne pouvais plus prendre en charge ce jeune, qu’il avait des sentiments pour moi et que cela nous mettait en difficulté tous les 2 deux et rendait son accompagnement difficile.
Il a rit, en me disant qu’un non devait être un non et qu’avec le temps, j’allais apprendre. Je n’ai pas dit ce qu’il s’était passé exactement afin de pouvoir protéger le garçon…

Le garçon a été reçu par un collègue qui était alors co-référent afin de lui dire qu’il allait s’occuper un peu plus de lui, du fait de ses difficultés avec moi. Il était aux abonnés a absent. J’étais aux premières loges.

J’effectuais des nuits dans ce foyer, jusqu’au jour où un premier drame est arrivé. Je subissais pendant les nuits du harcèlement par messages. (Portable qui devait servir dans le cadre de sa prise en charge). Il venait gratter à ma porte à des heures indues afin de ne pas se faire prendre. Il m’est arrivé d’ouvrir, comme je pouvais ouvrir quand d’autres jeunes avaient une sollicitation urgente.

Pourquoi n’ai je pas été plus claire auprès de ma hiérarchie :
– J’ai sollicité l aide de mon chef à plusieurs reprises et n’ai jamais été prise au sérieux.
J’avais 2 issues : -le passage d’un concours qui me permettrait de changer de structure.
– L’orientation du garçon. Le chef en parlait mais il ne se bougeait pas.
Enfin, étant une ancienne victime d’autres violences, il était d’autant plus difficile de m’extirper de cette toile.
J’étais dans une forme d’emprise. Par ailleurs, le garçon présentait 2 faces à ses interlocuteurs. Et je craignais alors de ne pas être crue. Je ne me suis jamais sentie en sécurité en allant travaillée, ni soutenue.

Jusqu’au jour où je suis venue au bureau les larmes aux yeux. J’avais avorté quelques mois plus tôt d’un viol. J’étais au bord de l’implosion.

Je lui ai dit que ce n’était plus vivable et que j’allais partir. Sans toujours lui nommer les faits. J’avais alors l’impression d être enfin prise au sérieux.

Je m’étais confiée à une collègue sur une partie des faits qu’elle avait dénoncé à mon chef. Le jour même, le garçon a été orienté vers un autre lieu de vie.

J’ai alors déposé plainte. (J’avais essayé de le faire quelques mois plus tôt, mais j’ en étais restée à la main courante pour des faits mineurs). Il m’a été demandé de me mettre en arrêt maladie pour “me protéger”. J’ai accepté. Il m a ensuite été demandé de travailler au siège. Je faisais alors des statistiques quant à la prise de psychotropes dans les structures médico social. (sorte de mise au placard). Puis j’ai passé le concours. J’avais une très bonne évaluation interne. Je me disais que c’était l espoir que cela aille mieux. Lors de ce concours, il m’a été demandé : après le “aah, c’est elle…”, Silence de mort, des questions du type : Que pensez-vous du fait qu’on laisse des éducateurs faire des nuits en foyer éducatif ? Est ce que leur formation est adaptée? Que pourrait on faire pour plus de sécurité ? Et c.

Je n’ai pas eu ce concours.

Il m’a été proposé une protection par un avocat qui m’aide dans ma procédure depuis 2018. Une confrontation a eu lieu en juin 2021. J’attends encore des retours.

J’ai arrêté le métier d’éducatrice en 2020.

Malgré la présence de nombreuses preuves. Mon affaire a été classée sans suite au printemps 2022.

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