Retour en arriere. Mai 2004.
J’étais chez une copine et nous avons decider d’aller en boite de nuit situe dans un petit village en Basse Normandie. Nous avions toutes les deux 17 ans. Sa mere et son beau-père inquiets nous avaient dit de rentrer avant minuit ce que nous avons accepte et je leur disais que tout se passerait bien qu’ils n’avaient pas a s’inquiéter.
Nous avons danse et un jeune homme s’est avance vers moi en dansant. Il me souriait mais je pouvais voir a ses yeux qu’il avait pas mal bu. Peu de temps après j’ai decide de l’esquiver. Il m’a retrouve. Il m’a demande pourquoi est ce je suis partie alors je lui ai répondu que je n’aimais pas les personnes qui sentent l’alcool. Il m’a dit qu’il allait arrêter. De la nous avons commence a sympathiser et a papoter tout en sirotant du coca qu’il m’avait gentiment paye. Il s’appelait Gregory et avait 25 ans. Il était venu avec son pote avec qui il travaillait et ils étaient tous deux venus dans cette petite ville normande pour le travail et séjournaient dans un hotel situe a cote de la discotheque.
Assise sur ses genoux et en racontant que mon père était atteint d’une tumeur au cerveau et qu’il allait mourir j’ai fondu en larmes. Je sentais qu’il n’était pas a l’aise. Ce n’était pas de la pitié. C’était autre chose. Comme s’il regrettait quelque chose. Comme s’il n’avait pas la conscience tranquille. Comme s’il se reprochait quelque chose mais je n’y prêtais pas attention. Je me sentais bien dans ses bras. Il était tellement doux, respectueux, attentionné et gentil avec moi… On s’embrassait.
Ma copine elle, avait sympathise avec le collègue de Gregory.
Ils nous proposèrent d’aller a l’hotel pour être plus tranquille, ce que nous avons accepte du a notre innocence et naivete.
Je m’étais dit qu’il fallait mettre le réveil pour pouvoir rentrer a l’heure chez ma pote au cas ou que l’on s’endorme mais je ne l’ai pas fait car je n’étais pas du tout du tout fatigue, je savais que je n’allais pas m’endormir, c’était impossible.
Gregory et moi discutions et a un moment nous regardions sur le lit d’a cote son collègue qui était en train de se faire embrasser par ma pote qui se tenait en string, le soutien gorge degraffe, alors que quelques minutes auparavant nous l’avions retrouve en pleurs car un homme noir avec qui elle avait danse avant de tomber sur le pote de Gregory avait voulu coucher avec elle… Mais c’était bien parti pour que finalement elle couche avec cet autre garcon, ou plutôt homme devrais je dire. Ils ne sont pas allés plus loin. Tant mieux.
A un moment Gregory m’a dit “on fait un câlin ?” donc moi naive j’ai acquiece, avec des étoiles dans les yeux. Un câlin c’est deux personnes qui se donnent une étreinte, qui se serrent dans les bras l’un de l’autre, si ce serait autre chose on dirait directement “faire l’amour” ou “baiser”. Mais finalement il faisait allusion a cet autre chose. Je l’avais compris lorsqu’il m’a dit “mais je n’ai pas de protection” “AH BAH NON ALORS” m’étais je empressée de dire. Soulagée de ne pas faire l’amour pour la premiere fois dans ces conditions. Alors je suis restée dans ses bras, tout simplement. Il avait l’air pensif encore mais je ne disais rien. Il ne pouvait pas me faire de mal.
Et puis le telephone de ma pote s’est mis a sonner. On s’était endormie. Bizarre. Sa mere au telephone nous demandait ou est ce que nous étions car il était bien 2-3 heures du matin alors que nous étions sensées revenir a minuit… Elle leur donna l’adresse de l’hotel car sa mere et son beau-père désiraient parler aux mecs qui nous accompagnaient.
Bien évidemment nous nous sommes fait reprimande, en particulier ma copine “mais toi aussi t’inquiète pas on va le dire a tes parents” m’avait lance son beau-père dans la voiture.
Lorsqu’ils sont arrives furieux en bas de l’hotel ils ont réussi a faire admettre aux garcons qu’en réalité ils avaient la trentaine.
J’avais embrasse ce garcon sur la bouche donc pour moi il était evident qu’il était désormais mon petit ami, peu importe qu’il ait la trentaine, je l’aimais bien et je pensais que c’était réciproque. Mais a chaque fois que je lui telephonais pour qu’on se mette d’accord sur un jour ou nous pourrions nous revoir il trouvait toujours une excuse ou bien ne répondait pas a mes appels et un jour il m’a dit qu’il n’avait pas menti que sur son age mais qu’il avait menti aussi sur le fait qu’il avait une fille prénommée Juliette. Apres réflexion j’ai donc decide de l’oublier et c’était le mieux a faire. C’était donc pour cela qu’il avait toujours l’air d’être ailleurs, d’être pensif ? Parce qu’il me mentait ? Je l’ai pense oui.
Mais il y a autre chose. Je me souviens que lorsque je me suis reveillee suite a ce coup de telephone j’avais ressenti une petite douleur entre mes jambes mais est-ce vraiment reel ? Aurait-il mis quelque chose dans mon verre pour ainsi pouvoir me faire un “câlin” alors que je dormais ? Et puis pourquoi n’ai jamais saigne lorsque j’ai fait l’amour la toute premiere fois quelque temps après cet episode ? …
Arrivées chez elle on s’est fait engueuler. J’ai meme cru que son beau-père allait me gifler. ‘On regrette’ leur avais-je dit sincèrement. J’étais réellement peinée de ne pas avoir tenu parole lorsque je leur avais fait comprendre qu’ils n’avaient pas a s’inquiéter et que nous serions rentrées pour minuit. Je me sentais coupable de les avoir déçus. “ah ouais tu regrettes ? ben dis le lui a elle” m’avait-il dit en me poussant violemment en direction de la maman de ma copine.
Ma copine était en larmes. Et puis finalement mes larmes a moi se sont mises a couler aussi lorsque nous étions couchées l’une a cote de l’autre. J’avais decide de passer qu’une seule nuit chez elle au lieu de deux comme prévu car j’étais vraiment mal a l’aise. J’avais peur que le lendemain lorsqu’on viendrait me chercher, mon père malade soit aussi dans la voiture et que son beau-père me fasse passer pour ce que je ne suis pas et que mon père ait une mauvaise image de moi et que je le déçoive.
Dieu soit loue ma mere était venue me chercher seule. Le beau-père de ma pote me regardait comme de la merde en m’accusant “et puis on se demande ce qu’elle a fait a l’hotel” en insinuant devant ma mere qu’en gros j’avais ecarte les jambes devant le premier venu alors que pourtant ce n’est pas moi qui me suis retrouvée en string et les seins a l’air en embrassant l’un des garcons mais je me suis tut car je ne voulais pas rabaisser mon amie.
Ma mere n’a pas prête attention aux propos de ce con de bonhomme. Elle me connait et elle sait très bien que je ne suis pas ainsi. Quant a mon père il n’a jamais su et c’est beaucoup mieux ainsi car je ne voulais surtout pas qu’il s’inquiète de quoi que ce soit ou qu’il soit attriste. Et je n’ai jamais rien dit a ma mere concernant la petite douleur que je crois avoir ressenti a l’entre-jambe lorsqu’enfin j’avais ouvert les yeux après m’être endormie subitement. C’est bizarre. Mais n’étant pas certaine des faits j’ai préféré garder ca pour moi afin d’éviter d’inquiéter mon entourage mais c’est vrai qu’encore aujourd’hui j’ai encore ces interrogations qui me trottent dans l’esprit. “Et s’il avait abuse de moi pendant mon sommeil ?” “Et si son collègue aussi avait abuse de moi et peut être aussi de ma copine ?” “Et si…”, “et si… ?” ; “et si… ?” Je ne le saurai jamais… Et c’est peut être mieux ainsi.
Bonjour, votre témoignage me touche beaucoup. Le fait que vous vous êtes endormi sans aucune raison est louche, surtout si cet homme vous a offert un coca. Néanmoins, vous semblez vous souvenir parfaitement de la soirée, ce qui est plutôt un bon point, de plus cet homme vous a demandé de faire un “calin” en vous précisant qu’il n’avait pas de protection, ce qui est également un bon point, car il s’agit généralement du cadet des soucis des violeurs. Je ne connais pas l’effet de toutes les drogues du violeur, mais en lisant les témoignages d’autres victimes, on peut s’apercevoir que généralement la victime ne se souvient plus de tout ce qui s’est passé et que cela agit très vite après avoir consommé la drogue. Vous souvenez-vous d’avoir bu quelque chose une fois dans la chambre d’hotel ? Combien de temps s’est écoulé entre le moment où vous avez bu pour la dernière fois et l’heure à laquelle vous pensez vous être endormie ?