La première fois j’étais en 6e ou 5e, je ne sais plus trop, je devais avoir 12 ans.
C’était par mon copain de l’époque qui devait avoir le même age que moi.
Il m’invitait chez lui, et il me rendait souvent visite chez moi aussi.. C’était le grand amour.
Un jour, alors que j’étais chez lui il m’a fait regarder des films pornographiques.
Je me sentais mal, gênée, mais je n’ai rien dit.
Puis il m’a dit qu’il voulait faire pareil, que l’on joue au “papa et a la maman”.
J’ai refusé, mais il m’a menacer de me quitter.
Alors je l’ai fait. Ca a continuer une dizaine de fois. Mais ça ne me choquait plus, a force je me disais que c’était normal, que c’est ce que faisait un couple. Mais c’est lui qui me disait ça, et j’ai finis par le croire.
Un autre jour, il était chez moi, et tandis que dans ma chambre, on regardait un film, il m’a forcé a lui faire une fellation.
J’ai encore une sensation horrible dans la bouche.
J’ai rompu quelque jour après, et il m’avait menacer avec un couteau suisse à l’enceinte même de mon collège. J’ai dénoncer que la menace. Et il s’était fait réprimander.
Il avait dit tout a ces potes, me faisant passé pour consentante bien sur. Ce qui aggravait le harcèlement que je subissait de base.
La deuxième fois, c’était il y a moins d’un an. Par encore, le copain que j’avais.
Il m’avait juste “doigter” pendant les vacances, sans mon consentement. trois fois, pas le même jour.
Puis il avait rompu parcequ’on allait jamais plus loin.
Je ne ressent pas le besoin de porter plainte, j’en ai jamais parler a mes parents, seulement a ma meilleure amie.
Je sais que ça sera classer sans suite. Le premier car ça date de trop longtemps, le deuxième car ce n’est “qu’un doigt”…
J’ai besoin qu’on me dise que ce n’est pas de ma faute..
Je me sens mal maintenant que j’ai déballé tout ça…
Bonjour,
Bien sûr ce n’est pas ta faute. Tu as le droit de dire non, le devoir de le faire si c’est ce que tu ressens. Se laisser étourdir, aimer, ce n’est pas tout accepter.
Prends ton temps, tu sentiras le jour où tu seras prête. En attendant, respecte ce que tu ressens, et surtout, si ton petit ami ne respecte pas cela, alors, mieux vaut attendre. Ecoute toi. Il n’y a que toi qui sais, que toi. Et un petit ami qui ne respecte pas ce que tu ressens, alors, qu’est ce que c’est? Tout cela est très intime et demande une confiance absolue.
Si tu peux en parler avec ta maman, ce serait top. J’ai 2 garçons, mais si j’avais une fille de 16 ans, j’aimerai vraiment qu’elle se sente assez en confiance pour le faire. Sinon, y a t-il dans ton entourage une tante, une marraine, à qui tu puisses te confier? Ce que tu as à dire est très important et doit être respecté.
Bravo pour ton courage!
Je rejoins JePleureEncore pour te dire que tu n’es fautive en rien. Tu n’as strictement rien à te reprocher, et ce n’est pas à toi d’avoir honte.
La prescription c’est 30 ans après tes 18 ans.
“Un doigt”, aux yeux de la loi, si c’est fait sous la contrainte, la force, la surprise ou la menace, c’est un viol. Sur un(e) enfant ou jeune mineur(e), bientôt ça sera considéré comme un viol même sans menace, contrainte, force ou surprise.
En tout cas tu as été très courageuse de témoigner ici. Moi aussi je me suis sentie un peu mal après avoir déposé mon témoignage. C’est parce qu’on porte souvent en nous des émotions telles que la honte, la culpabilité, la peur, et ça rend très difficile de parler. Seulement ces émotions là, il faut apprendre à les dépasser, car ce n’est pas à nous de les ressentir, mais aux agresseurs et à ceux qui les protègent. Nous témoignons tous et toutes pour ça.
Je te souhaite de trouver des personnes de confiance à qui tu puisses parler, et aussi de rencontrer un mec bien, qui saura te respecter, tu le mérites.
Pour te remonter le moral, je vais te raconter une petite histoire…
Quand j’étais ados, j’ai rencontré un corse, un vrai “mâle”, chef de la bande de potes du quartier dans la ville de Vigneux sur seine en Région Parisienne ou je vivais. Même si on habitait la même ville, je l’avais rencontré en Corse, chez lui à Propriano, lors d’un séjour en camps de vacances, sa famille possédait plusieurs restos et boites de nuit…A notre retour, je l’ai invité pour mon anniversaire, mes 15 ans, je ne sais plus trop, j’étais encore une gamine dans ma tête ! Ce jour là, on est sorti ensemble…Il était très amoureux de moi, mais il avait un profond respect pour moi, je ne voulais pas qu’on me “tripote” et il respectais ça, pour lui c’était normal…Mais je sais qu’il avait des besoins , il étais plus âgé, alors à priori il avait une vie sexuelle, ailleurs, je m’en doutais, mais par respect, personne n’abordait jamais ce sujet devant moi…Notre couple c’était compliqué parce que moi je l’aimais comme un grand frère qui me protège, pas comme une amoureuse, alors que pour lui j’étais la femme de sa vie, alors il y avait des ruptures…
Mais chaque fois qu’on se recroisait, ça repartait, il était le seul à me respecter comme ça, tous les autres avaient les mains baladeuses, et je distribuais des claques à tour de bras….Celui qui m’aimait me respectait, et les autres qui m’aimaient moins, voulait toujours me forcer, je ne me laissais pas faire et je les larguait aussi sec ! Je pensais toujours à Napo, un chef de bande respecté, viril, un adulte avec le sang chaud, qui pourtant me respectait, c’était un modèle ancré dans mon cerveau….
Plus d’un an après, un jour, je l’ai croisé à la gare de Lyon, habillé en soldat. C’était sa 1ere permission après les mois de classe, il était beau comme tout dans son uniforme de l’armée de l’air, et crac, c’était reparti…A la gare, des copains l’attendaient en voiture, on est montés tous les deux a l’arriere, c’était un soir d’hiver, il faisait sombre… Tremblant de désir, il a commencé à défaire les boutons de mon chemisier, j’étais “tétanisée”, c’était la 1ere fois qu’il faisait ça ! Il a eu un temps d’arrêt, je sentais sa tension, il n’avait pas vu une fille depuis plusieurs mois…Il a respiré un grand coup et, doucement, il a remis mes boutons un à un, la tension était palpable, il s’est penché vers mon oreille et m’a soufflé : “Pardon, je suis désolé !”
Il savait que je ne voulais pas, et malgré son amour, son désir, toute sa frustration accumulée des dernières semaines à l’armée, il m’a respecté et c’est son amour pour moi, son respect, qui a primé !
Petite anonyme de 16 ans, un homme un vrai, si il t’aime vraiment, doit être capable de te respecter de cette manière, si c’est ce que tu souhaites, il doit savoir attendre que tu sois prête, comme Napo l’a fait pour moi !
J’ai 62 ans aujourd’hui, et ce souvenir est resté mon meilleur souvenir d’amour d’adolescente ! On était dans les années 70, tout le monde couchait à tout va, mais pas moi et Napo respectait ça !
Écoute ton cœur, écoute ton corps, écoute ta tête, rien ne t’oblige à céder aux pressions, le désir de l’autre est de sa responsabilité, pas de la tienne…Les garçons doivent apprendre à gérer leur pulsions…Tu remarqueras une chose, c’est que bizarrement, celles qui refusent de céder sont traitées de tous les noms et celles qui cèdent aussi…
Alors, pour le respect, autant compter d’abord sur toi même, car si tu ne le fait pas, qui le feras pour toi ?…