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des stigmates à la résilience?

bonjour, nouvelle année, l’heure est aux résolutions.
La mienne : arrêter de souffrir, de survivre, de fuir, de me cacher et accepter d’être heureuse. Accepter d’en être digne et capable.
Accepter d’avoir été une victime pour cesser cette spirale de souffrances qui me rattrape aujourd’hui alors que j’ai tout mis en oeuvre pour que tout aille bien. Mais voilà, c’est quand il n’y a plus à combattre que nos blessures se révèlent à nous. Me dire aujourd’hui que je suis capable de ne pas en faire des stigmates qui m’entraînent vers le fond.
Me pardonner de n’avoir été qu’une enfant qui ne pouvait pas dire non à son papa qu’elle voyait, qu’elle avait besoin de voir comme un sauveur. Un dieu. Oui mais despotique qui avait tous les droits sur nous.

Victime d’inceste avec ma soeur jumelle par notre père. Qui nous aime encore aujourd’hui et refuse de nous laisser partir voyant nos maris comme des rivaux.
Alors je veux te dire papa que je cesse dès ce soir de ne m’accrocher qu’aux beaux souvenirs qui ne sont que des illusions, tu n’avais pas le droit d’abuser de nous et aucun droit sur nous aujourd’hui non plus.
J’ai 33 ans. Je suis maman de deux petits garçons donc un avec autisme, un qui porte en lui cette colère que tu as déversé sur nous. Depuis deux ans je souffre d’une neuropathie extrêmement douloureuse, une névralgie pudendale (le nerf de la honte comme par hasard…) mais je bénis cette maladie autant que je hais cette souffrance qui me désarme car elle m’a réveillée. Elle a brisé mes murailles et les tabous enfouis en moi. Elle me force à libérer ma parole car je veux guérir. Elle m’a poussé à consulter une psychologue et à revivre tous les traumatismes dans des séances emdr. Je n’ai plus de colère, je ressens le désespoir de la petite fille (geygey) en moi, ce désespoir et cette souffrance que je ne pouvais pas ressentir alors parce que je devais survivre. Aujourd’hui je dois en passer par là mais je veux dépasser tout cela, pour moi et pour mes enfants. Même si c’est difficile d’y croire et que je dois combattre contre moi même contre cette culpabilité et cette honte qui ne devrais pas être en moi mais en toi.
Tu nous as marqué au fer rouge…
C’est ainsi qu’adolescente j’ai cherché un pervers narcissique qui te ressemblais, besoin de sécurité inconscient, une sécurité que tu avais défini dans les coups et les sévices sexuelles. Je me suis alors jetée tout droit dans les bras de Xavier, 25 ans, j’en avais 16, c’était il y a 17 ans… “Ma première fois “se passa avec un oreiller sur la bouche…j’ai laissé mon corps pour partir ailleurs, je me disais que c’était normal et que je ne méritais rien de plus… Et pourtant une voix me disait que quelque chose clochait… Quelques semaines plus tard, Xavier revint vers moi et alors que je refusais il me viola. Chez moi dans ma chambre, mon sanctuaire. Et comme je me sentais fautive, je l’avais bien cherché après tout, et comme je ne voulais pas qu’on sache et qu’on me dise que c’était moi le problème vu ce qui c’était “soi disant” passé avec mon père, j’ai dit non et j’ai laissé faire. Puis il est parti et n’est jamais revenu. J’ai fini quelques semaines plus tard aux urgences gynécologiques car j’étais très abimée. Ma mère a donc été mise au courant… Elle m’a regardé et m’a dit “bienvenue au club” moi aussi j’ai et je suis violée. C’est notre lot. Et le silence m’a envahi. Je suis morte à l’intérieur. Une coque vide.
J’ai revécu quelques années plus tard pendant plusieurs années avec un homme violent physiquement et mentalement… puis un jour il m’a également violé. C’était la fois de trop, celle qui fallait sans doute pour que je me sauve et décide d’entamer une psychothérapie.
Et puis j’ai enfin pu rencontré un homme merveilleux, je l’ai vu comme je ne l’aurais jamais vu et accepté si je n’avais pas compris grâce à des aides extérieures que je n’étais pas le problème et que je méritais mieux que cela.
Aujourd’hui par ce témoignage je veux juste symboliquement libérer cette parole et souffrance en moi en acceptant enfin d’avoir été vulnérable (comme tout le monde) et victime. Je l’accepte et je me pardonne, enfin.
La route est longue pour beaucoup d’entre nous. Mais nous avons sans doute quelque chose à apprendre au milieu de toutes cette souffrance. Peut être accepter qu’on ne peut pas tout contrôler mais qu’on peut décider de choisir ce qu’on fait de cette douleur et ce vide en nous. Et si nous essayions de le remplir de lumière et de vérité ?Espoir, douceur et confiance? Lâcher prise et par-don?

Gratitude

Marie

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Anne
Anne
5 années plus tôt

Quel beau message Marie. Vous êtes encore si jeune et vous avez parcouru déjà un grand chemin. Je vous souhaite une très belle année et espère que vous continuerez à avancer en paix . Anne

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Koxie
Koxie
5 années plus tôt

Très beau témoignage, quelle souffrance , mais quelle belle conclusion, oui il faut apprendre la résilience, non seulement pour ne pas sombrer, mais aussi pour être soi. Et la psychanalyse sert à mettre les mots, même si c’est douloureux. merci pour votre témoignage, continuez à prendre soin de vous.

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Catoune
5 années plus tôt

Chère Marie,

Quel parcours, quel courage, bravo d’avoir survécue à l’enfer ! Vous êtes encore debout, vous m’impressionnez !

Par contre, je ne comprends pas votre histoire de pardon !

Vous écrivez : “Me pardonner de n’avoir été qu’une enfant qui ne pouvait pas dire non à son papa” et “en acceptant enfin d’avoir été vulnérable (comme tout le monde) et victime. Je l’accepte et je me pardonne, enfin.”

Je sais que ce truc de pardon vient de votre psychologue et non de vous, car j’y ai eu recours aussi !

Mais, c’est vraiment du n’importe quoi ! Et je vous le prouve :

Cela ressemble au “Mea Culpa, Mea maxima Culpa” religieux !

Définition du pardon : ne pas en tenir rigueur au coupable !

En clair, vous vous pardonnez parce que vous êtes coupable !

“Coupable de n’avoir été qu’une enfant qui ne pouvait pas dire non à son papa” ? “Coupable d’avoir été vulnérable” ?

Question philosophique : est-on coupable d’être vulnérable ?

Être coupable suppose un acte, une conduite, un comportement, une intention !

Être vulnérable est un aspect de sa personnalité !

Un aspect de sa personnalité n’est ni un acte ni une conduite ni un comportement ni une intention !

Conclusion : on ne peut pas être coupable d’être vulnérable ! Et si l’on n’est pas coupable, nul pardon n’est possible!
CQFD

Et quant à la culpabilité de l’enfant, là, j’ai envie de tordre le cou à votre psychologue, tellement c’est grotesque et affligeant !

Marie, ce n’est pas de votre faute du tout et nul jugement négatif de ma part vous concernant !

Au contraire, j’essaie de vous montrer que vous n’êtes coupable de rien !

Je n’ai pas pu supporter qu’on vous culpabilise, vu ce que vous avez subi, d’où ma démonstration !

Je vous souhaite le meilleur ! Toute ma tendresse !

Catoune

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