Couple et consentement

Ce n’est pas un viol tel que relaté dans certaines des histoires que j’ai pu lire, ce n’est pas la violence telle qu’on l’imagine. Cependant, je crois que c’est ce que beaucoup de femmes acceptent en couple. Parce que, hommes ou femmes, nous avons normalisé cette idée d’une « présomption de consentement » à partir du moment où il y a une relation de couple.
J’ai été pendant des années avec le même homme et je n’ai pas eu l’idée de lui reprocher son insistance pour obtenir un rapport sexuel quand j’exprimais d’abord un désaccord. Pour autant ces « laisse-toi faire » me dégoûtaient… Si je refusais malgré tout, après un bon quart d’heure de supplication, il n’était pas violent physiquement, il me culpabilisait simplement, me disant que j’avais un problème, me « boudait », râlait pendant encore un bon quart d’heure… Je ne peux compter le nombre de fois où j’ai accepté de pratiquer une fellation pas par envie de lui faire plaisir, mais juste pour être « tranquille ».
Avec le recul, aujourd’hui, je sais que moi-même je n’aurai jamais imposé mon désir d’une telle façon à un homme, que dans un cas comme celui-ci, il n’y a en réalité pas de consentement. Je le sais d’autant mieux que je suis aujourd’hui avec un homme qui n’a pas de tels comportements. Ça n’a rien d’automatique, ce n’est pas « la nature masculine ».
Enfin, il est temps que les hommes réalisent que, même lorsque vous avez obtenu une fois le consentement d’une personne (a fortiori quand vous êtes en couple), il n’y a pas de présomption de consentement pour les fois suivantes. Le seul fait d’insister pour avoir un rapport avec une personne, que vous soyez ou non en couple et que vous arriviez ou non à vos fins, est déjà une forme d’agression.
Cette forme de violence est bien trop banalisée et je crois que beaucoup de femmes ont, elles aussi, intégré ces formes de contraintes comme « normales ».

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4 Commentaires

  1. VALLS

    Le viol légal a encore de beaux jours devant lui….Il faut quand même le dénoncer et ne pas le trouver normal…….Nous sommes bien conditionnées!

  2. Belisaire

    la présomption de consentement entre époux a été supprimée par la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.

    d’autre part le fait que le viol ait été commis par le conjoint, concubin ou partenaire de PACS constitue une circonstance aggravante qui porte la peine encourue de 15 à 20 ans de réclusion criminelle, depuis la loi du 4 avril 2006.

  3. gael

    Le grand problème, c’est que statistiquement les hommes ont plus d’ardeur que les femmes. Leur vieillissement sexuel est aussi beaucoup plus lent, un homme n’a pas de ménopause et peu procréer jusqu’au dernier jour de sa vie. Un homme n’a pas non plus de règles, donc il faut bien que cette sur-production s’écoule d’une manière ou d’une autre. Et oui statistiquement c’est dans la nature humaine d’être ainsi. L’homme n’aurait pas été attiré par la femme cela ferait belle lurette qu’il n’y aurait plus d’humanité. Ensuite de nos jours, l’homme, au moins dans les pays industrialisés, est en sur-abondance. Alors qu’autre fois, les jeunes garçons mourraient plus facilement que les filles et qu’à l’âge de cinq ans les filles étaient déjà plus nombreuse que les garçons, bien que génétiquement plus nombreux à la naissance (52% de garçons pour 48% de filles), venait ensuite l’armée et surtout les guerres qui prélevaient leur tribut dans la gente masculine, ramenant les hommes à un nombre « raisonnable » pour l’époque. Venaient aussi les tâches pénibles des champs qui encore venait tempérer leurs forces. Abondance de femmes et pénurie d’hommes apportaient un « certain » équilibre, tout n’était pas rose non plus, il ne faut pas croire. Mais de nos jour qu’en est-il ? Les hommes sont en sur-abondance, médecine et absence de guerre y ayant contribué, plus bien souvent des travaux bien moins pénible qu’autrefois, il n’y a qu’à voir dans des professions où les hommes « n’en foutent pas lourd » au point de vue physique, dans des professions bien connues du public pour voir l’ardeur qu’on certains hommes. Oui on est face à un vrai problème, une crise de l’humanité du moins dans les pays développés.
    De plus la loi reconnaît le viol entre conjoint, la belle affaire, la loi ne reconnaît plus non plus l’adultère comme sujet de divorce (du moins dans le pays où je vis actuellement), autre belle affaire…
    Moi je ne saurais que conseiller aux hommes de laisser tomber les Françaises et de regarder du côté des pays où l’on a besoin d’eux, là où l’on les estime, là où l’on les accepte tel qu’ils sont et non comme on voudrait que la nature les ait faits. Dans certains pays de l’est, pays d’Afrique et d’Amérique les femmes regardent les hommes avec d’autres yeux. N’oubliez donc pas, il n’y a pas que des Françaises au monde…

  4. 17092016

    Belisaire, la présomption légale du consentement est une chose, la présomption psychologique lorsqu’il y a déjà eu un accord préalable en est une autre. Par ailleurs, il me semble assez évident que certains actes qui seraient condamnable lorsque dispensés par un inconnu le sont nettement moins lorsqu’ils ont lieu dans un couple établi. Je ne parle pas des faits mentionnés dans le témoignage (qui me semblent condamnables) mais par exemple d’une main sur la cuisse. C’est déjà une agression sexuelle (y compris au sens légal) lorsque cela a lieu dans un transport en commun du fait d’un inconnu mais est-ce bien le cas lorsqu’il s’agit d’un couple devant la télé avec son conjoint?
    Enfin la possible qualification légale des faits en agression est une chose, mais la preuve de la matérialité de ces faits en est une autre. Beaucoup de témoignages sont anonymes justement parce qu’ils sont impossibles à prouver : soit que la matérialité des faits ne puisse être établis (trop anciens, pas de traces, pas de témoins…) soit que l’auteur ne puisse être identifié (agression verbale ou physique dans l’espace public par un inconnu). Il ne faut évidemment pas que des personnes puissent être condamnées en l’absence de preuve. Le témoignage anonyme est en revanche un bon moyen de soutenir une parole collective qui déclare : « non, ce ne sont pas des cas isolés : c’est tout le monde, c’est partout et c’est tout le temps ».

    Gael tu pars sur des postulats soit-disant scientifiques (De quelles études statistiques parles-tu?) qu’il faudrait que tu rectifies en te basant sur des études sérieuses :
    – Il est faux que la production de sperme soit « continue », mais se renouvelle « à la demande », il n’y a pas de « surproduction à écouler » : dit familièrement, « non, tes couilles ne vont pas exploser ». Si cette angoisse persiste néanmoins chez toi, tu peux toujours avoir recours à la masturbation. Mais en tout état de cause, ce n’est pas une nécessité biologique. Par ailleurs, tu as tout à fait le droit de refuser d’avoir un rapport sexuel avec une femme pendant ses règles (et elle en a le droit également) mais il n’existe pas de contre-indication médicale qui empêcherait à une femme d’avoir des rapports pendant cette période.
    – tu sembles partir du postulat que seuls les hommes ont un désir sexuel et que cela résulte d’un impératif biologique lié à la reproduction. Que « naturellement » les hommes ont un désir sexuel supérieur à celui des femmes. Dans une certaine mesure, le fait que tu donnes ces éléments ici semblent indiquer que selon toi, cela rends légitime un homme à imposer son désir à sa partenaire. De nouveau, tu peux avoir dans ton cas un désir supérieur à ta partenaire, cela ne peut jamais légitimer la contrainte et encore une fois être en couple n’interdit pas de se masturber. C’est tout à fait légal, contrairement à l’agression sexuelle ou au viol. Par ailleurs si les femmes n’ont pas désir sexuel, comment expliques-tu le fait qu’elles trompent également leurs partenaires (ce que tu laisse entendre) si ce n’est qu’elles sont aussi sujet de leur propre désir et pas seulement objet du désir des hommes?
    – enfin tu conseilles à l’ensemble des hommes de se tourner vers des femmes qui ont grandi dans des pays où l’accès des femmes à l’éducation est plus limité. Et manifestement pas parce que tu te dis que ce serait enrichissant de vivre avec quelqu’un qui partagerait une culture différente de la tienne, mais bien parce que comme ça, tu pourrait être le « mâle dominant » (et par la même occasion lui imposer ta culture aux dépens de la sienne). C’est purement de l’abus de pouvoir. Effectivement, cela te permettra certainement d’être davantage dominant dans la relation. Tu es certainement un homme inquiet de voir les rapports homme/femme se transformer et cela te rassurerait de revenir à un schéma de couple « traditionnel » donc avec des rôles féminin et masculin différenciés, donc inégalitaire. Sache cependant que tous les hommes ne se sentent pas menacés dans leur masculinité par une relation plus égalitaire et que l’on peut trouver agréable d’avoir une femme avec laquelle on peut débattre, qui est autonome sur un plan financier et qui a une vie professionnelle et personnelle autonome. Ce n’est pas non plus un « renversement des rôles », puisque la femme ne devient pas « dominante ». Le couple peut se penser comme une « équipe » ou chacun apporte quelque chose à l’autre (pense aux relations avec tes amis) et non pas comme une lutte pour la domination sur l’autre. Cela peut-être enrichissant. Ne parle donc pas au nom de tous les hommes, parce que toi, tu es frustré (pour des raisons qui t’appartiennent et qui sont liés à ton histoire, donc ne fais pas généralités).

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