Je ne veux plus être coupable! C’est lui qui aurait dû avoir honte et c’est lui qui devrait souffrir.
10 ans, juste après l’entrée au collège…
10 ans et les premières sorties en vélo autorisées…
Jusqu’au bout de la rue ! J’avais l’impression d’être libre et de pouvoir m’envoler !
Un univers de possibles s’ouvrait à moi.
Au bout de cette rue, un pré, des poneys. Je pose mon vélo pour les caresser. Le fermier m’aborde, je ne le connais pas, mais je suis à deux pas de chez moi. Il est gentil, il ressemble à un grand-père, me parle de ses animaux. Il me semblait avoir déjà vu une ânesse dans son pré. Il me raconte que son ânesse vient d’avoir un ânon dans la nuit. Elle est dans la grange juste à coté avec son petit. Évidemment j’aimerai le voir !
La porte de la grange se ferme.
Le piège se referme.
Pas d’ânon. Pas d’ânesse.
L’incompréhension de ce que veut l’autre, de ce qui se joue. La compréhension du danger. La peur. Le dégout. La peur qui tétanise.
Et par chance, comme un sursaut, la fuite, qui permet de se sauver.
Se sauver pour survivre et vivre dans la honte. Dans la honte, qui fait qu’on garde le silence et qu’on se sent coupable de ce qui s’est passé. Et la peur du désir de l’homme qui reste ancrée, même 35 ans après.
Combien de petites filles ou de petits garçons sommes nous ?
Qui malgré l’envie de vivre et d’être heureux sont encore salis par les méchants souvenirs, jusque d’en les bras de l’être aimé ?
Ce sont eux les coupables, pas nous.
Parlons et dénonçons. Que la honte soit sur eux ! Pour qu’enfin nous soyons libérés de ce moment ou nous n’étions qu’une chose dont on pouvait disposer. Et surtout que ces porcs sachent qu’ils ne seront plus jamais tranquilles, plus jamais impunis…
Chère Anonyme,
Vous avez pu fuir ! Quel soulagement ! Ça n’a pas été mon cas, je n’avais que 6 ans et demi et il en a profité pendant presque 4 ans !
Dommage que vous ayez gardé le silence, tout comme moi ! Ils restent impunis !
Mais, j’ai porté plainte même si pour moi les faits sont prescrits, car ça peut servir à une autre victime pour qui il n’y aurait pas prescription! L’avez-vous fait ?
Vous demandez combien nous sommes ? TROP !
Vous voulez le dénoncer, faites-le !
Vous pouvez le signaler sur ce site, si vous le souhaitez, de manière à ce que cela puisse servir à d’autres.
Il faut remplir le formulaire sur la page :
balancetonporc.com/retrouvez-ses-victimes/
« Il s’agit d’un service gratuit permettant aux victimes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles ou de viols, de recenser leur agresseur dans une seule et même base de données.
Si l’agresseur en question a déjà été recensé au moins une fois, les victimes pourront alors être mises en relation de manière anonyme. Elles pourront discuter de leur agression respective et échanger éventuellement leurs coordonnées. »
Vous pouvez aussi le signaler à l’association « Parler » de Sandrine Rousseau. L’association se charge de regrouper tous les signalements qui lui sont faits autour d’un même individu pour faciliter les plaintes groupées.
Signalez-le pour qu’il finisse par être puni !
Pour ce qui est de la peur de l’homme qui reste ancrée à vie, je suis tout à fait d’accord avec vous.
Bon courage ! Et je reste à l’écoute si vous souhaitez me parler.