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Colocataire pervers et vicieux

Bonjour, j’habite à Paris, je suis étudiante et j’ai coupé les ponts avec ma famille : autant d’obstacles dans la recherche d’un lieu sécurisant où habiter. Sans logement, en situation de location précaire à St Denis, j’ai décidé de chercher une colocation avec un bon ami de la fac. Seul souci : il se montre un peu “trop” gentil. Il m’aide à compléter des papiers administratifs et m’encourage à poursuivre des démarches de candidature à certains Masters… Consciente que j’ai plus de chances de trouver un appart avec son aide (d’autant qu’il a des garants), j’ai voulu attribuer ces accès de gentillesse à son caractère : il s’est toujours montré doux, presque soumis, bien-intentionné, et cela apparemment quelle que soit la personne en face de lui. Comment me douter qu’il pourrait attendre davantage de cette relation, sans le moindre indice clair de sa part ? D’autant que je le pensais suffisamment responsable pour venir vers moi s’il avait des doutes sur la coloc, surtout vu que j’avais déjà clairement répété que je ne pourrais jamais vivre dans le même espace qu’une personne avec qui je suis en couple. La situation a commencé à dégénérer quand il m’est apparu, la nuit, comme dans un rêve. Je l’ai aperçu, au-dessus de mon lit, me dévisageant. En vérité, son image n’était pas si nette : plongée dans un état de semi-conscience, j’ai imaginé qu’il s’agissait de mon premier copain, qui me regardait, avec bienveillance. Mais l’image aux contours nets de mon coloc, comme en arrière-plan, n’avait pas la même qualité que celle, floutée du regard fantasmé de mon ex copain. Dans le doute et vu l’absence d’autres éléments pouvant aller dans le sens d’une intrusion de la part de mon coloc, je n’ai pas voulu y croire. Peut-être en serais-je restée là, s’il n’y avait eu une lente accumulation d’indices… Alors que nous partions un weekend ensemble chez son frère, chose étrange : il pose sa valise sur le lit que j’allais occuper. Il se retire rapidement quand je lui demande s’il préfère que je dorme sur le canapé et que je lui laisse le lit. Trop occupée par mes projets de vacances, je ne me suis pas attardée sur cet « incident ». Malgré cela, j’ai eu beaucoup de mal à dormir. En rentrant à Paris, cherchant à développer une communication saine entre nous, je lui demande ce qu’il pense de la colocation. Tout à coup, il devient extrêmement hésitant, il balbutie, cherche ses mots, dans une quête sans fin… Au bout de ce qui a du être une bonne dizaine de minutes d’hésitations (ce qui me semblait une éternité pour une question si simple !), il déblatère : « Je pense qu’il faudrait que l’on dorme ensemble »… Etant donné qu’il avait fumé un joint, j’ai, encore, décidé de lui accorder le bénéfice du doute : il est défoncé, on en rira demain. Je lui dis qu’on en reparlera, que je vais me coucher. J’attends quelques jours pour le questionner sur cette remarque. Mon étonnement atteint un point culminant quand, au moment de réaborder le sujet, au lieu de s’excuser ou bien de se montrer embarrassé, il insiste ! Je ne le laisse pas développer son semblant de pensée, je lui dis avec franchise que je pense qu’il n’y a pas de place pour ce genre de préoccupations, que c’est totalement déplacé de parler d’une intimité physique entre nous vu la situation de colocation, etc. Mais les choses ne s’améliorent pas… J’arrive à dormir une nuit sur deux, je suis hyper-vigilante, je développe des stratégies pour m’assurer qu’il ne peut pas franchir le rideau qui sépare ma chambre du couloir, sur lequel débouche sa chambre. Jusqu’à ce qu’une nuit, je me réveille avec le t-shirt relevé, le souvenir de sa présence à gauche de mon lit et d’un genre de grognement gargantuesque qu’il aurait émis en pleine nuit… Le soupir d’un ogre en extase… Depuis, je suis passée par plusieurs phases en l’espace de 3 jours : le déni qui m’a empêché d’écouter la partie de moi qui avait besoin de sortir de l’appartement et qui m’a poussé à poursuivre mes activités dans un état dissocié : dont un témoignage sur une radio sur une violence sexuelle que j’ai subi en étant enfant (J-1), la culpabilité qui m’a poussée à me dévaloriser, à m’emplir d’un sentiment de dégoût envers moi-même, jusqu’à ne plus pouvoir sortir ni de mon lit, ni de ma chambre (J-2), une colère qui m’a poussé à décrire mes ressentis de dégoût et de répulsion farouche dans une lettre que je lui ai adressé (mais pas encore envoyé…) et de sortir aussitôt de la colocation, malgré la précarité (J-3). Désormais, je cherche à le mettre face à ses actes. J’ai décidé de croire en mon jugement, car c’est bien ce que personne d’autre ne pourra jamais faire à ma place. Étant donné qu’il ne semble pas avoir été éduqué sur le sujet du consentement, j’ai l’intention de le confronter aux conséquences des violences qu’il a commis. Le message que je voudrais transmettre, c’est que, dans le doute, il faut toujours essayer de privilégier son ressenti, de faire confiance à son regard critique. Dans le cas des violences faites aux femmes, le nombre d’occurrences est si gigantesque qu’on ne peut plus s’autoriser, pour son propre bien, à fermer les yeux. Sinon, on s’écroule sous la charge et le poids de la vérité non reconnue, sous des sentiments de culpabilité et de honte mal placés, qui enferment dans des cycles infernaux de laisser-aller.

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psionic
4 années plus tôt

Chère anonyme, je n’ai qu’un seul mot: exact ! De toute évidence vous êtes tombée sur un pervers qui cachait bien son jeu. Trop dangereux, vous avez pris la bonne décision. Partez, trouvez une autre colocation. Avec un pervers cela ne sert à rien de le mettre devant ses actes: le pervers agit hors limite, au delà de toute responsabilité, il n’en a cure, il cherche justement à faire plier le monde à son absence de limites, il n’a pas de limites et ne cherche qu’à les contourner, les subvertir. Fuyez tant qu’il est encore temps. Contre le pervers, une seule solution: disparaître à jamais ans laisser de trace, afin de le laisser dans ce qu’il déteste le plus: une situation qui échappe à sa perversité. Il absolument rompre le lien avec le pervers, l’emprise qu’il installe et qui vous a plongée dans se dégoût de vous-même signe de la douleur psychique causée par l’avilissement de votre personne, donc de votre humanité du fait de ses agissements à votre encontre. Enfin je vous conseille vivement de consulter à la lecture de vos révélations en trois jours.

Voici quelques liens pour vous aider dans cette perspective:

Sites médicopsychologiques:
** site de l’institut de la victimologie vous avez un annuaire des associations de lutte contre le harcèlement dont l’adresse des centres régionaux:
http://www.institutdevictimologie.fr/annuaire.php

** site de Muriel Salmona: mémoire traumatique ; voir son article mémoire traumatique en pdf sur le site
https://www.memoiretraumatique.org/

** indiqué par Céline9: un site très intéressant d’ailleurs
https://www.cyrinne.com/

Je vous félicite pour votre lucidité, elle vous sauve sans doute de bien pire encore, en tous cas d’un bien grand risque. N’hésitez pas à nous demander des précisions, nous sommes là pour vous aider.

Courage et soutien.

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Survivor
4 années plus tôt

Je plussoie le commentaire de Psionic : fuyez. Fuyez sans chercher à le contacter. Le confronter seule ainsi, c’est risquer de lui donner une ascendance. Croire qu’il s’agit là juste d’un manque d’éducation au consentement me semble quelque part illusoire (sans vouloir vous offensez car au contraire c’est tout à votre honneur de voir le verre d’eau à moitié plein). Spécialement depuis balance ton porc et metoo, ça me semble symptomatique d’un aveuglement choisi. Il vous veut, peu importe votre ressenti, lui n’écoute que son désir. S’il doit prendre conscience de ça, il le fera, vous lui avez déjà signifié votre gêne, à lui de faire les connections.
Votre récit en est la preuve : “Mon étonnement atteint un point culminant quand, au moment de réaborder le sujet, au lieu de s’excuser ou bien de se montrer embarrassé, il insiste !”. Il a eu l’occasion de se remettre en question, pourtant il continue.
Si vous en avez la force, vous pourriez poser une main courante ? Certains policiers sont à la ramasse, d’autres non. Et au moins ces agissements seront signalés, sans que personne n’en soit informé à moins qu’un jor une action plus sérieuse soit engagé contre lui, auquel cas, votre témoignage pourra attester un passif d’agresseur. Car souvent, ces abuseurs recommenceront. Enfin, je comprendrai que nous le fassiez pas, c’est à vous seule qu’appartient cette décision.

Courage à vous.

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