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Chez un médecin généraliste

En 1998, je venais de m’installer à Paris pour faire me études.
J’avais 19 ans.
J’avais besoin de voir un médecin généraliste et la pharmacienne de mon quartier m’avait conseillée un docteur nouveau qui venait de s’installer juste à côté de chez moi dans le 7 éme arrondissement. Elle avait eu de bons retours.
Je suis allée en consultation pour un simple mal de ventre probablement du au stress ou à une colopathie fonctionnelle et ce médecin d’environ 30 ans m’a reçue. Il avait l’air bien, sympathique, professionnel.
Il m’a demandé si j’avais des problèmes gynécologiques car, il pensait que mon mal de ventre pouvait venir d’une infection urinaire ou génitale. Jusque là, rien d’anormal. Je lui ai dis que non et que j’étais suivie par un gynécologue régulièrement.
Il m’a fait déshabiller totalement en bas, il m’a examiné et m’a fait un toucher vaginal en insistant beaucoup et en appuyant fortement sur mon ventre. J’ai tout de suite compris que ce n’était pas normal. Voyant que j’étais mal à l’aise, il a tenté de me rassurer en me disant qu’il fallait qu’il m’examine aussi ici pour être sûr. Mais, j’ai senti à ses gestes et à ses silences pesants que tout était en train de déraper.
J’étais très, très, très mal à l’aise, je ne parlais plus et ce médecin lors de cet examen était devenu rouge et il transpirait beaucoup. Et, là, j’ai compris qu’il n’était plus un médecin mais un profiteur.
Je me suis levée de la table d’examen très choquée et gênée. Il a compris que j’avais très, très bien compris ses gestes.
Il n’a rien dit. J’ai payé la consultation, je tremblais de tout mon corps, il m’a donné une ordonnance pour un médicament que je n’ai jamais pris et je suis vite partie.
Je me suis demandée s’il fallait que j’aille porter plainte à la police mais quand cela vous arrive en plus chez un médecin, c’est très délicat comme situation. Je me suis dit que l’on allait me prendre pour une folle. Alors, je n’ai rien dit à personne.
J’ai gardé ça pour moi et depuis, j’ai toujours préféré consulter des médecins femme, par sécurité.

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Catoune
5 années plus tôt

Chère Anonyme,

Le Toucher vaginal peut-être réalisé pour palper des organes situés à proximité.

Il permet de dépister des masses pelviennes qui ne présentent aucun signe en particulier, comme les kystes de l’ovaire.

Il faut effectuer systématiquement un toucher vaginal en cas de douleurs pelviennes, saignements, dyspareunie (douleur au cours des rapports), leucorrhée (pertes blanches).

Mais aussi, en cas de suspicion d’ appendicite ou en cas de suspicion de kyste ovarien, de fibrome, de salpingite… de grossesse extra-utérine.

À lui seul, un toucher vaginal ne suffit pas pour effectuer un diagnostic. Généralement, d’autres examens seront nécessaires :
– Un frottis du col de l’utérus pour analyser en laboratoire les cellules collectées.
– Une colposcopie pour visualiser le col utérin.
– Une échographie pour voir les organes et les tissus situés dans le bas de l’abdomen.
– Une prise de sang avec analyse de certains paramètres biologiques (pour vérifier par exemple l’existence d’une grossesse).
– Un scanner parfois, etc.

Le toucher vaginal est donc un examen souvent pratiqué par les médecins pour un dépistage d’une anomalie… comme dans certains cas d’ urgence (grossesse extra-utérine, saignement intra-péritonéal…).

Pour éxécuter un toucher vaginal, le médecin introduit doucement l’index et le majeur dans le vagin.
Il repère le col de l’utérus et palpe toute la paroi du vagin et ses cul-de-sac antérieur, postérieur et latéraux. Ce sont des replis de la paroi qui sont en contact avec le périnée, l’intérieur du petit bassin.
Surtout, à l’aide d’une contre-pression par l’autre main sur le ventre, il peut toucher à travers les culs de sac le corps de l’utérus et rechercher une anomalie de celui ci, des trompes et des ovaires .

• Vous écrivez : « Il m’a fait déshabiller totalement en bas, il m’a examiné et m’a fait un toucher vaginal en insistant beaucoup et en appuyant fortement sur mon ventre. J’ai tout de suite compris que ce n’était pas normal. »

-> Comme pour un frottis, on ne garde pas de vêtements qui couvrent le bas de notre corps ! L’insistance et le fort appui sur le ventre sont nécessaires pour contrôler tous les culs-de-sac, les replis de la paroi vaginale. Jusque-là tout est normal !

• Vous écrivez : » Voyant que j’étais mal à l’aise, il a tenté de me rassurer en me disant qu’il fallait qu’il m’examine aussi ici pour être sûr. Mais, j’ai senti à ses gestes et à ses silences pesants que tout était en train de déraper. »

-> Ce médecin a vu votre malaise grandir et a tenté de vous rassurer, mais votre suspicion quant au fait qu’il soit un violeur et très certainement vos regards accusateurs, ont fini par le déstabiliser et le mettre lui aussi mal à l’aise ! Gêné, il n’a plus osé dire quoi que ce soit, tout comme vous !

• Vous écrivez : « J’étais très, très, très mal à l’aise, je ne parlais plus et ce médecin lors de cet examen était devenu rouge et il transpirait beaucoup. »

-> Votre jugement à son sujet qui devait s’afficher sur votre visage, le fait que vous le viviez très mal et que vous soyez hypertendue, ont aggravé son stress, d’où ses rougeurs et sa transpiration qui sont les symptômes du stress !

• Chère Anonyme, je ne dis pas que vous n’avez pas raison de vous fier à votre instinct ! Une femme sait quand elle est abusée ou violée !

Mais là, votre jeune âge, un médecin qui commence juste à exercer, un examen délicat et sensible qui peut passer pour un viol, s’il est mal exécuté, mal perçu ou mal vécu, peut être un stress autant pour vous que pour ce médecin !

Le doute est donc permis ! Qu’en pensez-vous objectivement, en ayant toutes ces informations, en ayant le recul nécessaire et en évitant d’interpréter vos réactions et les siennes ?

Il faut se méfier de ses perceptions et de ses interprétations parfois ! Mais, c’est loin d’être facile !

Vous seule êtes juge de ce que vous avez vécu ! Vous seule savez !

De ma part, il n’y a aucun jugement ! J’essaie juste de vous montrer qu’il y a peut-être une autre explication !

C’est bien d’être venue sur ce site en parler, plutôt que de le garder en vous !

J’espère vous avoir apaisée !

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